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Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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Ces explications seront complétées au fur et à mesure des migrations vers la nouvelle formule...

Et pour TOUT avoir sous les yeux : http://www.verlatradition.fr/summary

 

 

21 décembre 2022

Le dies natalis, réédition de saison

A l'origine, cet article portait le titre : Pour être un peu plus complet sur Mithra (ou Mitra)...et je le complète aujourd'hui à l'occasion de Noel...


 

On pourrait également évoquer le sol invictus :

Sol invictus  (Soleil invaincu) est  apparu dans l'Empire romain au IIIième siècle. Elle reprend des aspects de la mythologie d'Apollon et du culte de Mithra connaissant une grande popularité dans l'armée romaine.

L'empereur Aurélien (270/275) lui assure une place officielle en proclamant que le Soleil invaincu est le patron principal de l’Empire romain et en faisant du 25 décembre (le solstice d'hiver tombait alors le 25 décembre, l'équinoxe de printemps ayant été fixé au 25 mars avant la modification du Concile de Nicée une fête officielle appelée le jour de naissance du Soleil. (source Wikipédia)

Extrait de la nouvelle le Don du soleil publiée dans les Contes du labyrinthe aux éditions du Rocher par Alain Daniélou en 1990.

...J'ai peu à peu découvert qu'ici tout est mitraïque. Les Chrétiens n'ont fait que changer les noms des fêtes et des lieux et imiter les rites.

-pourquoi les Chrétiens ont-ils utilisé les sanctuaires de Mitra ? - Comme les Musulmans transforment les églises en mosquées. Les gens sont très attachés aux lieux saints et aux fêtes qui dépendent de données astrologiques. C'est ainsi que le dies natalis de Mitra, fêté le 25 décembre, a été adopté vers le troisième siècle pour commémorer la naissance de Jésus. Le dies natalis était le jour des initiations mitraïques. Une inscription à Santa Prisca commémore une initiation au début du troisième siècle. Les sanctuaires de Mitra sont orientés pour qu'au solstice le soleil levant frappe directement son image, orientation qui a été respectée pour les églises chrétiennes jusqu'au Moyen Age.

Mitra est né dans une grotte et la légende fait naître Jésus dans une grotte. N'oubliez pas que le mages qui visitèrent l'enfant à sa naissance sont des astrologues perses, qui représentent un des degrés de l'initiation mitraïque.

La Fête-Dieu est la fête du soleil, dont on promène l'image sous la forme d'un ostensoir que les fidèles suivent en procession de reposoir en reposoir, petits autels autrefois attribués aux planètes. Les appels de Jésus au Père ont aussi une connotation mitraïque.

-où se trouvait le sanctuaire principal de Mitra à Rome ? - mais au coeur même de la Chrétienté, sous la basilique Saint Pierre - peut on le visiter ? - hélas non, car il a été muré. Lorsque, récemment, un Pape quelque peu naïf a ordonné des fouilles pour retrouver le tombeau de Saint Pierre sous la basilique, les ouvriers ont été si surpris de leur découverte qu'ils ont jugé prudent d'interrompre les travaux, prétextant qu'ils menaçaient la solidité de l'édifice. -qu'avaient-ils trouvé ? - ils ont trouvé un grande pierre noire d'où laquelle jaillissait une image du dieu. Selon la légende, Mitra, dieu de lumière, est né d'une pierre comme l'étincelle jaillit du silex. La formule attribuée à Jésus : tu es Petrus et super hanc petram edificabo Templum meum est une formule mitraïque. La première basilique était un temple de Mitra que les Chrétiens se sont approprié. Le nom même de Saint Pierre est une traduction de Cephas (qui veut dire pierre en araméen), un surnom donné à Siméon d'Antioche, qui probablement n'est jamais venu à Rome...

 

Voilà donc un court extrait de ce passionnant ouvrage : j'en ai donné dès le départ les références pour ceux qui voudraient se le procurer. Je le redis : il est passionnant, n'abordant pas seulement le sujet de Rome mais aussi la mystérieuse civilisation étrusque ainsi que la Tradition en Inde !

mitra solaire

quelques réflexions supplémentaires chez mes amis le Baladins de la Tradition : http://www.bldt.net/Om/spip.php?article290

autre lecture : Mithra et le Mithriacisme de Robert Turcan éd.les belles lettres 1993 qui présente une bibliographie complète sur le sujet

Devant le succès reçu par cet article, il est devenu nécessaire de le compléter, toujours selon l'ouvrage de Alain Daniélou (frère de Cardinal).

...La tradition du culte de Mitra s'est continuée longtemps en secret dans des ordres guerriers tels que les Templiers, les Chevaliers du Saint Sépulcre, etc. On dit que, de nos jours,les Chevaliers de Saint Jean d'Acre en ont conservé les rites, mais ils sont très secrets. Il est difficile de pénétrer dans l'étroit royaume  de l'Ordre Souverain des Chevaliers de Saint Jean, qui fait face au Vatican...

...un vénérable prélat qui s'occupait de la Bibliothèque de l'Ordre...

...A l'époque où naquit Isha, le mitraïsme était en pleine expansion dans tout l'Empire romain, dont la Palestine faisait partie. Le mitraïsme représentait un idéal de justice, de solidarité. Il préconisait les vertus de courage de fidélité aux serments , qui surprenaient dans une Palestine décadente et corrompue.

Isha fut initié au culte de Mitra par Jean le Baptiste, un personnage énigmatique. Le baptême par immersion dans l'eau froide du Jourdain, conçu comme un rite d'initiation, lié à l'entrée dans une fraternité, est un rite typiquement mitraïque, qui n'a rien à voir avec le baptême juif. Le personnage très isolé de Jean Baptiste et son enseignement ne s'expliquent que s'il s'agit d'un adhérent au culte de Mitra.

Isha constitua une cellule mitraïque avec ses 12 compagnons et entreprit de lutter contre la corruption des prêtres et les exactions des colonisateurs romains. Il était issu d'une caste royale et c'est parce que ses disciples voulaient faire de lui le Roi des Juifs qu'il fut mis à mort.

On m'a posé la question quant aux temples de Mitra (ou Mithra rappelons-le plusieurs orthographes) : ils sont appelés un Mithraeum et on en trouve quelques uns en France dont celui des Bolards près de Nuits Saint Georges et de Beaune (du dieu gaulois Belenos...). J'en ai découvert un quelque part dans le sud de la France, mais devenu propriété privée, il est quelque peu caché et reste mystérieux...Ils furent au départ installés dans des grottes naturelles, mais on prit l'habitude de construire à cet effet des grottes artificielles. Certains furent convertis en crypte sous des églises chrétiennes bâties postérieurement.

Reprenons maintenant un autre extraits du livre de Alain Daniélou : l'un de ses personnages dans la nouvelle le Don du soleil se rend en Inde au temple du soleil. Celui-ci y est représenté par une haute statue de pierre verte sur un char traîné par 7 étalons. Il y rencontre un mage-astrologue qu'il appelle Mahraj-jî ; et ce dernier lui confie quelques enseignements... Dialogue.

-le mitraïsme romain avait-il un rapport avec les religions de l'Inde ?

-Évidemment ! Et même un rapport direct. lorsque Lakulish créa les akhada, les ordres guerriers, deux siècles avant la naissance d'Isha, ce message se répandit également dans le Moyen-Orient, et plus tard dans tout l'Empire romain dans le but de restaurer les vertus de courage, de justice et d'honnêteté, de fidélité aux serments et de solidarité qui reflètent l'ordre des astres dans la société des Hommes, et replacent l'Homme dans la réalitté cosmique.

Le mitraïsme retrouvait des préoccupations qui avaient été celles des mages du passé, ceux là même qui présidèrent à la naissance d'Isha, le prophète des Hébreux que vous appelez Jésus, et qui fut lui-même un adepte du culte de Mitra. Mitra est un dieu solaire. Ses rites sont très proches de celui que tu peux observer ici. Le culte du soleil n'est pas une superstition primitive. Le soleil est la source, l'origine du monde où nous vivons. Il est le point limite, la porte à travers laquelle l'Etre Inconnaissable se manifeste dans notre cellule astrale. Il est lumière, l'image perceptible du créateur dans le monde né d'une explosion de lumière. Vouloir remplacer cette réalité par un vague dieu à figure humaine, qui s'intéresserait à nos comportements, est une étrange aberration. Un être accessible à nos prières, à nos perceptions du surnaturel, ne peut être qu'un médiateur. Mitra est le médiateur entre le dieu solaire et l'Homme. Il incarne le pourvoir des astres. En s'éloignant du culte de Mitra qu'enseignait Isha, les pontifes des Chrétiens sont devenus les jouets de pouvoirs maléfiques...

Rappel amusant pour mémoire : Jean, le frère de Alain Daniélou était Cardinal et faisait partie de la Curie romaine !

Cet ensemble est étonnant, et personnellement, je le ressens bien. D'autant plus que, m'intéressant de très près aux pensées de Papus et de ses amis (avec notamment les notions de mages et les rapports aux traditions et mythologies antiques),  j'y retrouve de nombreuses notions développées par eux !

Encore du grain à moudre et matière à réflexions...

(l'orthographe du livre concernant les noms propres a été respectée)

Je vous conseille fortement de lire les commentaires ci-dessous de l'édition précédente qui apportent des précisions importantes

MAIS...comme je le dis et l'écris souvent :

savoircar tout est relatif, comme disait Albert

4 novembre 2022

J'ai reçu une carte postale de Galaad

Un ami m'envoie la photo de lui et ses camarades autour d'une table ronde...

table ronde XV

 

et voici ce qu'écrit Raymond Bernard à ce sujet :

C’est assurément une grave erreur de considérer le Graal comme de source exclusivement chrétienne. Il serait d’ailleurs tout aussi erroné de l’inclure uniquement dans la phase mystique ou soufie de l’islam.

En réalité, le Graal désigne une voie d’approche vers le divin, vers une participation telle que ce n’est plus l’homme qui cherche à appréhender Dieu mais Dieu lui-même qui "se voit" dans l’homme. Le Graal, c’est l’accession au secret de la vie universelle, c’est une réalité divine, une présence permanente, c’est la révélation totale et absolue de la sagesse universelle, c’est la suprême initiation.

Ainsi, ce qu’on a appelé "la légende du Graal" appartient aussi bien à l’ésotérisme chrétien qu’à l’ésotérisme islamique ou même à l’ésotérisme hébraïque. La "légende" est universelle, car elle contient l’univers et chaque mystique, quelle que soit son origine, son "état", sa "voie", ou ses bases religieuses, qu’il vive en Occident, ou en Orient, qu’il soit chrétien, musulman ou juif, aspire en dernière analyse, à parvenir par les étapes initiatiques qu’il franchit, à la royauté du Graal, au secret des secrets…

Le symbole de ce sublime mystère est partout un objet sacré. Pour les Celtes, cet objet, c’est la "coupe prophétique". Pour les Chrétiens, le "signe" c’est la coupe ayant contenu le sang du Christ. Pour l’islam, ce sera la pierre descendue du ciel. La conquête du Graal, par définition, est une voie active, qui renferme la parole, la lumière et la vie.

Cette voie l’empruntent les chevaliers de la table ronde, c’est-à-dire ceux qui, sur terre, ont été admis à traverser les épreuves initiatiques d’une tradition authentique et reconnue pour accéder en fin de compte à la chevalerie céleste. Un mystique, un initié, a toujours été un chevalier à toutes les époques et sous toutes les latitudes et comme l’ultime sommet à atteindre est symbolisé par le Graal, celui-ci est marqué du sceau de l’universalité...

Curieusement, et peu l’ont remarqué, l’influence islamique est incontestable dans la transmission des secrets du Graal à l’Occident. Beaucoup, certes, ont reconnu sans hésitation le rôle des Arabes dans cette transmission mais rares sont ceux qui ont admis une influence que les textes, même publics, font cependant apparaître clairement.

Ce qui peut être surprenant pour le non-initié, ce n’est pas la présence d’éléments islamiques dans la voie active du Graal dont l’apparence est sans conteste chrétienne, c’est la cohérence entre ces deux symbolismes - le chrétien et l’islamique - dans la "légende". Pouvait-il en être autrement puisque le Graal est universel ?

Rattachez cette notion à nos explications précédentes. Le Graal devient alors la sagesse éternelle, le "château de l’aventure", celui du "Graal", devient la Connaissance absolue, tous les hauts lieux, secrets ou non, sont les étapes de la conquête du Graal, les maîtres et les initiés sont les officiers et les chevaliers de la table ronde unis en un même combat pour la possession du Graal...

En fait, le Graal se trouve enfoui dans le symbolisme universel de la tradition unique sous ses multiples aspects de cette tradition dont à jamais le verbe est l’âme vivante..."

(sur le site des Baladins de la Tradition : Les Baladins de la Tradition - "Le Graal, c'est l'accession au secret de la vie universelle..." (bldt.net)

 

   
12 octobre 2022

J'ai toujours soutenu que Tolkien avait été trahi

tolkien

 

Cet article figurait d'abord dans les billets du blog, mais en raison de sa longueur j'avais préféré le transformer en page pour améliorer la visibilité des billets ; et je le réintègre maintenant en article du blog.  Car, après avoir revu les films et les suites de films et les suites de suites, je suis horrifié de ce qu'il en est advenu, un summum de monstruosités pour épater le public, et il faut reconnaitre que cela fonctionne avec succès...Cela poussera peut-être à lire les ouvrages d'origine...

Grâce à un ami puriste et artiste, je me suis intéressé à Tolkien et au Seigneur des anneaux depuis les années 1980, et, malgré les qualités et succès de la saga au cinéma, j'ai toujours dit que Tolkien avait été trahi. Voici un superbe article long mais très documenté et passionnant publié par Le Monde. 

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 08.07.2012 à 09h18

Par Raphaëlle Rérolle

C'est un cas rare, pour ne pas dire exceptionnel : à une époque où la plupart des gens vendraient leur âme pour faire parler d'eux, Christopher Tolkien ne s'est pas exprimé dans les médias depuis quarante ans. Pas d'entretien, pas de déclaration, pas de conférence – rien. Une décision prise à la mort de son père, auteur du célébrissime Seigneur des anneaux (The Lord of the Rings, trois volumes parus en 1954 et 1955) et l'un des écrivains les plus lus dans le monde, avec environ 150 millions de livres vendus et des traductions dans 60 langues.

Caprice ? Certainement pas. A 87 ans, le fils du Britannique John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) est l'homme le plus posé qui soit. Un Anglais distingué, doté d'un accent très upper class, qui s'est installé en 1975 dans le midi de la France, avec sa femme Baillie et leurs deux enfants. Désinvolture alors ? Encore moins. Durant toutes ces années de silence, sa vie n'a été qu'un labeur incessant, acharné, presque herculéen sur la part inédite de l'oeuvre, dont il est l'exécuteur littéraire.

Non, la fière réserve de Christopher Tolkien a une autre cause : l'écart vertigineux, presque un abîme, qui s'est creusé entre les écrits de son père et leur postérité commerciale, dans laquelle il ne se reconnaît pas. Surtout depuis que le cinéaste néo-zélandais Peter Jackson a tiré du Seigneur des anneaux trois films au succès phénoménal, entre 2001 et 2003. Les années passant, une sorte d'univers parallèle s'est formée autour de l'oeuvre de Tolkien. Un monde d'images chatoyantes et de figurines, coloré par les livres cultes mais souvent très différent d'eux, comme un continent dérivant loin de celui dont il s'est détaché.

Cette galaxie marchande pèse désormais plusieurs milliards de dollars, dont la majeure partie ne revient pas aux héritiers. Et complique la gestion de l'héritage pour une famille polarisée non sur les images ou objets, mais sur le respect des textes de Tolkien. Par un curieux parallèle, la situation fait écho à l'intrigue du Seigneur des anneaux, où tout part d'un problème d'héritage : Frodon Sacquet, le héros, reçoit, à la mort de Bilbon, le fameux anneau magique dont la possession aiguise les convoitises et provoque le malheur.

Aujourd'hui, à quelques mois de la sortie d'un nouveau film de Peter Jackson (le 12 décembre), inspiré cette fois de Bilbo le Hobbit (1937), les Tolkien s'apprêtent à faire face aux sollicitations en tout genre, et à de nouvelles excroissances de l'oeuvre. "Nous allons devoir dresser des barricades", annonce Baillie dans un sourire.

Avant cela, pourtant, et de manière unique, Christopher Tolkien a accepté d'évoquer ce legs pour Le Monde. Un patrimoine dont il a fait l'oeuvre d'une vie, mais qui est aussi devenu la source d'un certain "désespoir intellectuel". Car au fond, la postérité de J. R. R. Tolkien est à la fois l'histoire d'une extraordinaire transmission littéraire entre un père et son fils et celle d'un malentendu : les oeuvres les plus connues, celles qui ont masqué le reste, n'étaient qu'un épiphénomène aux yeux de leur auteur. Un tout petit coin du monde immense de Tolkien qu'il a même cédé, du moins en partie. En 1969, l'écrivain vend en effet au studio d'Hollywood United Artists les droits cinéma et produits dérivés pour Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. La transaction s'élève à 100 000 livres sterling, un prix non négligeable pour l'époque, mais dérisoire quand on sait ce qu'il est advenu.

Cette somme doit permettre aux enfants de l'écrivain de régler leurs futurs droits de succession. Tolkien anticipe l'opération car les impôts sont très lourds, dans l'Angleterre travailliste d'alors. En outre, il craint que des changements dans les lois américaines du copyright ne mettent sa descendance en difficulté. Or Le Seigneur des anneaux connaît très vite un succès foudroyant, notamment aux Etats-Unis.

C'est qu'à l'exception d'Oxford, où les critiques de ses collègues affectent beaucoup l'écrivain, l'emballement a été général. "La folie Tolkien était assez similaire à celle qui s'est développée autour d'Harry Potter ", note Vincent Ferré, professeur à Paris-XIII, qui dirige un Dictionnaire Tolkien à paraître à l'automne. Dès les années 1960, Le Seigneur des anneaux devient un symbole de la contre-culture, notamment aux Etats-Unis. "L'histoire, celle d'un groupe de personnes se révoltant contre l'oppression, dans un décor teinté de fantastique, sert d'étendard aux militants de gauche, notamment sur le campus de Berkeley, en Californie." A l'époque de la guerre du Vietnam, on voit même fleurir des slogans comme "Gandalf président", du nom du vieux magicien qui apparaît dans le roman, ou encore"Frodon est vivant".Signe que la légende a la vie dure, des autocollants satiriques furent d'ailleurs encore imprimés durant la seconde guerre d'Irak : "Frodon a échoué, Bush a l'anneau."

Mais en dehors de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des anneaux, Tolkien a relativement peu publié de son vivant. Rien en tout cas qui ait connu le succès de ses deux best-sellers. Quand il meurt, en 1973, il reste une gigantesque part inédite : Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ne sont que des épisodes d'une histoire imaginaire s'étendant sur des millénaires. Cette mythologie en partie décousue, Christopher Tolkien va entreprendre de la faire émerger, dans une démarche très inhabituelle. Au lieu de se contenter des textes déjà publiés, il s'attelle à un travail d'exhumation littéraire qui suscite en lui une véritable passion : il suffit de l'entendre en parler pour s'en convaincre.

C'est chez lui, dans un décor de pins et d'oliviers, qu'il reçoit avec une gentillesse désarmante. Encore faut-il trouver l'endroit, mieux caché qu'une demeure de Hobbit. Pour cela, prévoir une auto robuste et suffisamment haute. A bonne distance du village, emprunter un long chemin de terre ocre, puis s'enfoncer entre les grands arbres avant d'apercevoir une maison rose, entre deux cahots. La bastide est plantée au milieu des fleurs sauvages, ravissante et sans aucun des attributs qui signalent les grandes fortunes. Il y règne une atmosphère calme et comme extérieure au temps, exactement à l'image de ses occupants.

Celui qui vit là est le troisième des quatre enfants de J. R. R. Tolkien et le dernier survivant, avec sa soeur Priscilla. Christopher est l'exécuteur testamentaire de son père et le directeur général du Tolkien Estate, l'entreprise qui gère la succession. Fondée en 1996, cette société anglaise distribue les droits issus du copyright aux héritiers, à savoir lui, sa soeur Priscilla, les six petits-enfants et les onze arrière-petits-enfants de J. R. R. Tolkien. La structure elle-même, de taille modeste (elle ne compte que trois salariés, dont Adam, le fils de Christopher et Baillie), est assistée à Oxford par un cabinet d'avocats. Elle comprend aussi une branche caritative, le Tolkien Trust, principalement tournée vers les projets éducatifs et humanitaires.

Mais c'est depuis sa retraite française que Christopher Tolkien travaille sur ses livres et répond aux sollicitations. Le décor est simple et chaleureux, fait de livres et de tapis, de fauteuils confortables et de photos de famille. Sur l'une d'elles, justement, J. R. R. Tolkien, ses deux fils aînés, sa femme et, dans les bras de sa mère, un tout petit bébé prénommé Christopher. Celui qui sera, sans doute dès le début, le public le plus réceptif à l'oeuvre de son père. Et le plus accablé, ensuite, par son évolution.

Le quiproquo débute avec Bilbo le Hobbit, au milieu des années 1930. Jusque-là, Tolkien n'a publié qu'un essai très remarqué sur Beowulf, le grand poème épique et peuplé de monstres écrit au Moyen Age. Son oeuvre de fiction, commencée durant la première guerre mondiale, demeurait souterraine. L'homme était un linguiste brillant, spécialiste de vieil anglais, professeur à Oxford et doté d'une imagination inouïe. Tout à sa passion pour les langues, il en avait inventé plusieurs, puis il avait bâti un monde pour les abriter. Par monde, n'entendez pas seulement des histoires, mais une Histoire, une géographie, des coutumes, bref une cosmogonie complète qui servira d'écrin à ses récits.

Or Bilbo le Hobbit connaît d'emblée, en 1937, un grand succès, autant public que critique. A tel point que l'éditeur de l'époque, Allen and Unwin, réclame une suite à cor et à cri. Tolkien, lui, n'a pas le désir de poursuivre dans la même veine. En revanche, il possède un récit presque achevé des temps les plus anciens de son univers, qu'il a intitulé Le Silmarillion. Trop difficile, décrète l'éditeur qui continue de le harceler. L'écrivain accepte alors, un peu à contrecoeur, de se lancer dans une nouvelle histoire. En fait, il est en train de poser la première pierre de ce qui deviendra Le Seigneur des anneaux.

Mais Le Silmarillion ne quitte pas son esprit ni celui de son fils. Car les plus lointains souvenirs de Christopher Tolkien le rattachent à ce récit des origines que le père faisait partager à ses enfants. "Si étrange que cela puisse paraître, j'ai grandi dans le monde qu'il avait créé, explique-t-il. Pour moi, les villes du Silmarillion ont plus de réalité que Babylone." Sur une étagère du salon, non loin du beau fauteuil en bois tourné sur lequel Tolkien a rédigé Le Seigneur des anneaux, il y a un petit tabouret de pied recouvert d'une tapisserie très usée. C'est là que Christopher s'asseyait, à l'âge de 6 ou 7 ans, pour écouter les histoires de son père. "Le soir, se souvient-il, il venait dans ma chambre et me racontait, debout devant la cheminée, des histoires formidables, celle de Beren et Luthien par exemple. Tout ce qui me semblait intéressant provenait de sa façon de regarder les choses."

Dès l'âge tendre, il fréquentera donc chaque jour ce monde envoûtant, dont il devient vite à la fois le scribe et le cartographe. "Mon père n'avait pas les moyens de payer une secrétaire, précise-t-il. C'est moi qui tapais [ces histoires] à la machine et qui dessinais les cartes dont il traçait des ébauches."

Peu à peu, dès la fin des années 1930, Le Seigneur des anneaux prend forme. Engagé dans la Royal Air Force, Christopher part en 1943 sur une base sud-africaine, où il reçoit, chaque semaine, une longue lettre de son père, ainsi que des épisodes du roman en cours. "J'étais pilote de chasse. Quand j'atterrissais, je lisais un chapitre", s'amuse-t-il en montrant un courrier dans lequel son père lui demande conseil pour la formation d'un nom propre.

La première chose qu'il se souvient d'avoir éprouvé, à la mort de son père, c'est le sentiment d'une lourde responsabilité. Dans les dernières années de sa vie, Tolkien s'était remis au Silmarillion, essayant en vain d'introduire de l'ordre dans son récit. Car l'écriture du Seigneur des anneaux, qui empruntait des éléments à sa mythologie antérieure, avait engendré des anachronismes et des incohérences dans Le Silmarillion. "Tolkien n'y arrivait pas, note Baillie, qui fut, pour un temps, l'assistante de l'écrivain et, bien plus tard, l'éditrice de l'un de ses recueils, intitulé Lettres du père Noël. Il était englué dans des détails chronologiques, il réécrivait tout, ça devenait de plus en plus complexe." Or, entre le père et le fils, il était entendu que Christopher prendrait le relais si l'écrivain mourait sans avoir atteint son objectif.

Aussi est-ce chez lui qu'atterrissent les papiers de son père, après le décès : 70 boîtes d'archives, chacune bourrée des milliers de pages inédites que Tolkien laissait derrière lui. Des récits, des contes, des conférences, des poèmes de 4 000 vers plus ou moins achevés, des lettres et encore des lettres. Le tout dans un désordre effrayant : presque rien n'est daté ni numéroté, tout est fourré en vrac dans des cartons. "Il avait l'habitude de se déplacer entre Oxford et Bournemouth, où il séjournait souvent, raconte Baillie Tolkien. Quand il partait, il mettait des brassées de documents dans une valise dont il ne se séparait pas. Lorsqu'il arrivait à destination, il lui arrivait d'en tirer une feuille au hasard, et de repartir de cette feuille-là !" Cerise sur le gâteau, si l'on peut dire, les pages manuscrites sont presque indéchiffrables, tant l'écriture est serrée.

Pourtant, dans cet invraisemblable bric-à-brac, il y a un trésor : non seulement Le Silmarillion, mais des versions très complètes de toutes sortes de légendes à peine entrevues dans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. Un archipel presque englouti dont Christopher ignorait en partie l'existence. Alors s'enclenche la deuxième vie de l'oeuvre - et celle de Christopher. Il démissionne du New College d'Oxford, où il était à son tour devenu professeur de vieil anglais, et se lance dans l'édition des textes paternels. Il quitte sans regret l'enceinte de l'université, allant même (à ce souvenir, son oeil pétille encore) jusqu'à jeter dans un fourré la clé attribuée à chacun des professeurs et que ceux-ci doivent exhiber en fin d'année au cours d'une cérémonie rituelle.

En Angleterre d'abord, puis en France, il réassemble les parties du Silmarillion, rend l'ensemble cohérent, ajoute des chevilles ici et là. Et publie le tout, en 1977, avec un léger remords. "J'ai tout de suite pensé que le livre était bon, mais un peu faux, dans la mesure où j'avais dû inventer quelques passages", explique-t-il. A l'époque, il fait même un rêve désagréable : "J'étais dans le bureau de mon père, à Oxford. Il entrait et se mettait à chercher quelque chose avec une grande anxiété. Alors je réalisais avec horreur qu'il s'agissait du Silmarillion, et j'étais terrifié à l'idée qu'il découvre ce que j'avais fait."

Entre-temps, la plupart des manuscrits qu'il avait apportés en France, entassés à l'arrière de sa voiture, ont dû reprendre le chemin d'Oxford. A la demande du reste de la famille, que cette migration inquiétait, les documents repartent comme ils étaient venus, en auto, vers la Bodleian Library, où ils sont actuellement conservés et en cours de numérisation. Du coup, c'est sur des photocopies que Christopher entreprend de poursuivre, à grand-peine. Impossible, par exemple, de se fier aux changements dans les couleurs de l'encre ou dans la texture du papier pour essayer de dater les documents. "Mais j'avais sa voix dans l'oreille", dit Christopher Tolkien. Cette fois, il va devenir, dit-il, "l'historien de l'oeuvre, son interprète".

Dix-huit ans durant, il travaillera d'arrache-pied sur l'Histoire de la Terre du Milieu, titanesque édition en douze volumes qui retrace l'évolution du monde selon Tolkien. "Pendant tout ce temps, je l'ai vu taper à trois doigts sur une vieille machine qui avait appartenu à son père, observe sa femme. On l'entendait jusqu'au bout de la rue !" C'est une mine littéraire, mais aussi un travail de bénédictin dont Christopher sortira épuisé, pour ne pas dire déprimé. Qu'importe, il ne s'arrête pas là. En 2007, il publie Les Enfants de Hrin, roman posthume de Tolkien recomposé à partir de textes déjà parus ici et là qui se vendra à 500 000 exemplaires en anglais et sera traduit en 20 langues.

Pendant que cette nouvelle géographie littéraire surgissait de sa vieille machine à écrire, l'univers de Tolkien proliférait aussi à l'extérieur, de manière complètement indépendante. Car dès avant sa disparition la puissance imaginative de Tolkien n'avait pas tardé à faire des petits, et fort turbulents. "La plasticité de ces livres explique leur succès, remarque Vincent Ferré. C'est une oeuvre-monde, dans laquelle les lecteurs peuvent entrer et devenir à leur tour des acteurs."

L'influence de l'écrivain se fait d'abord sentir dans le domaine littéraire, où ses créations ont réactivé un genre qui date du XIXe siècle, la fantasy. A partir des années 1970 et surtout 1980, une heroic fantasy très imprégnée de "tolkiénisme" se développe, sur fond de décors légendaires, d'elfes et de dragons, de magie et de lutte contre les puissances du mal. Son monde, "comme celui des contes de fées des frères Grimm au siècle précédent, est entré dans le mobilier mental du monde occidental", écrit l'Anglais Thomas Alan Shippey dans un essai non traduit consacré à l'écrivain. En France comme ailleurs, de très nombreux éditeurs investissent ce marché particulièrement lucratif : plus de 4 millions d'exemplaires vendus pour la seule année 2008. On peut citer, parmi d'autres sagas sorties dans les années 1970, Les Chroniques de Thomas Covenant (1977), de Stephen R. Donaldson.

Aux Etats-Unis d'abord, puis dans tous les pays d'Europe et même en Asie, le genre deviendra une énorme industrie, bientôt déclinée en bandes dessinées, jeux de rôle, puis jeux vidéos, films, et même musique, avec le rock progressif. A partir des années 2000, des "fan fictions" voient le jour sur Internet, chaque contributeur peuplant à sa guise le monde créé par Tolkien. Le Seigneur des anneaux se mue en une sorte d'entité autonome, vivant sa propre vie. Il inspire par exemple George Lucas, l'auteur de la série Star Wars, dont le premier film sort en 1977. Ou le groupe rock Led Zeppelin, qui a incorporé des références au roman dans plusieurs chansons, parmi lesquelles The Battle of Evermore.

Mais rien de tout cela n'émeut vraiment la famille, tant que les films de Peter Jackson n'ont pas vu le jour. C'est la sortie du premier volet de la trilogie, en 2001, qui modifie la nature des choses. D'abord, en ayant un effet prodigieux sur les ventes de livres. "En trois ans, de 2001 à 2003, il s'est vendu 25 millions d'exemplaires du Seigneur des anneaux - 15 millions en anglais et 10 millions dans les autres langues. Et au Royaume-Uni les ventes ont augmenté de 1 000 % après la sortie du premier film de la trilogie, La Communauté de l'anneau", confirme David Brawn, l'éditeur de Tolkien chez HarperCollins, qui détient les droits pour le monde anglo-saxon, à l'exception des Etats-Unis.

Assez vite, cependant, l'esthétique du film, conçue en Nouvelle-Zélande par les célèbres illustrateurs Alan Lee et John Howe, menace de phagocyter l'oeuvre littéraire. Cette iconographie inspire la plupart des jeux vidéo, et c'est d'elle que naissent les produits dérivés. Bientôt, par un effet de contagion, ce n'est plus le livre qui devient une source d'inspiration pour les auteurs de fantasy, mais le film tiré du livre, puis les jeux tirés du film, et ainsi de suite.

Une telle frénésie pousse les juristes de la famille Tolkien à mettre leur nez dans le contrat. Celui-ci prévoit que le Tolkien Estate doit toucher un pourcentage sur les recettes à condition que les films soient bénéficiaires. Le box-office s'affolant, les avocats des Tolkien vont secouer la poussière du contrat et demander leur part du gâteau à New Line, le producteur américain des films, qui avait racheté les droits cinéma du Seigneur des anneaux et de Bilbo le Hobbit. Et là, surprise, raconte ironiquement Cathleen Blackburn, avocate du Tolkien Estate, à Oxford : "Ces films si populaires ne faisaient apparemment aucun profit ! Nous recevions des bilans indiquant que leurs producteurs ne devaient pas un centime au Tolkien Estate..."

L'affaire court entre 2003 et 2006, puis commence à s'envenimer. Les avocats du Tolkien Estate, ceux du Tolkien Trust et l'éditeur HarperCollins réclament 150 millions de dollars de dommages et intérêts, ainsi qu'un droit de regard sur les prochaines adaptations des oeuvres de Tolkien. Il faut une procédure judiciaire pour parvenir à un accord, en 2009. Les producteurs verseront 7,5 % de leurs profits au Tolkien Estate, mais, affirme l'avocate, qui ne veut donner aucun chiffre, "il est trop tôt pour pouvoir dire combien cela représentera à l'avenir".

En revanche, le Tolkien Estate ne peut rien faire quant à la façon dont New Line adapte les livres. Dans le futur film consacré aux Hobbits, par exemple, les spectateurs découvriront des personnages que Tolkien n'y a jamais mis, des femmes notamment. Idem pour les produits dérivés, qui vont du torchon aux boîtes de nuggets, en passant par une infinie variété de jouets, articles de papeterie, tee-shirts, jeux de société, etc. Ce ne sont pas seulement les titres des livres, mais tous les noms de leurs personnages qui sont devenus des marques déposées.

"Nous sommes à l'arrière de la voiture", commente Cathleen Blackburn. Autrement dit, rien d'autre à faire que regarder le paysage - sauf dans des cas extrêmes. Lorsqu'il s'est agi, par exemple, d'empêcher l'utilisation du nom "Seigneur des anneaux" sur des bandits manchots, à Las Vegas, ou la création de parcs à thème. "Nous avons réussi à prouver que rien, dans le contrat de départ, ne prévoyait ce genre d'exploitation", conclut l'avocate. "Je pourrais écrire un livre sur les demandes idiotes qui m'ont été faites", soupire Christopher Tolkien. Lui cherche à protéger l'oeuvre littéraire du grand barnum qui s'est développé autour d'elle. De façon générale, le Tolkien Estate refuse presque toutes les demandes. "Normalement, explique Adam Tolkien, les exécuteurs testamentaires veulent promouvoir l'oeuvre au maximum. Nous, c'est le contraire. Nous voulons mettre la lumière sur ce qui n'est pas Le Seigneur des anneaux."

Si le dessin animé américain Lord of the Beans ("Le seigneur des haricots") n'a pu être empêché, sa version BD en revanche a été arrêtée par le Tolkien Estate. Mais cette politique ne met pas la famille à l'abri d'une réalité : l'oeuvre appartient aujourd'hui à un public gigantesque et culturellement très différent de l'écrivain qui l'a conçue. Invitée à rencontrer Peter Jackson, la famille Tolkien a préféré décliner. Pour quoi faire ? "Ils ont éviscéré le livre, en en faisant un film d'action pour les 15-25 ans, regrette Christopher. Et il paraît que Le Hobbit sera du même acabit."

Le divorce est systématiquement réactivé par les films. "Tolkien est devenu un monstre, dévoré par sa popularité et absorbé par l'absurdité de l'époque, observe tristement Christopher Tolkien. Le fossé qui s'est creusé entre la beauté, le sérieux de l'oeuvre, et ce qu'elle est devenue, tout cela me dépasse. Un tel degré de commercialisation réduit à rien la portée esthétique et philosophique de cette création. Il ne me reste qu'une seule solution : tourner la tête."

Difficile de dire qui a gagné, dans cette bataille sourde entre le respect de la lettre et la popularité. Et qui, finalement, possède l'anneau. Une chose est sûre : de proche en proche, une très large partie de l'oeuvre de J. R. R. Tolkien est maintenant sortie des cartons, grâce à l'infinie persévérance de son fils.

Raphaëlle Rérolle

Un héritage fait toujours des histoires

Que devient une oeuvre, après la mort de son auteur ou de son interprète ? A partir d'un certain degré de célébrité, la question de l'héritage dépasse de très loin les problèmes strictement familiaux. Entre les ayants droit, qui ont tendance à la contrôler jalousement, et tous ceux qui s'inspirent de l'oeuvre, l'admirent ou essaient d'en tirer un profit, la succession pose un grand nombre de problèmes financiers, moraux, intellectuels. C'est pour entrer dans cette fabrique de la postérité que le supplément Culture & idées du Monde propose, durant tout l'été, une série d'enquêtes sur l'héritage de plusieurs créateurs du XXe siècle de stature internationale.

Parcours

3 janvier 1892 Naissance à Bloemfontein, en Afrique du Sud.

1916 Mariage et départ pour la France, dans le corps expéditionnaire britannique.

1924 Naissance de Christopher, son troisième fils.

1925 Professeur de vieil anglais à Oxford.

1936 Publication d'une conférence intitulée "Beowulf, les Monstres et les critiques".

1937 Parution de Bilbo le Hobbit.

1954-1955 Parution du Seigneur des anneaux.

1962 Parution du recueil de poèmes Les Aventures de Tom Bombadil.

2 septembre 1973 Décès à 81 ans.

Bibliographie

"BILBO LE HOBBIT" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2001). Traduit par Francis Ledoux.

"LE HOBBIT" (Christian Bourgois, 2004). Edition illustrée par Alan Lee.

"LE HOBBIT ANNOTÉ" (Christian Bourgois, à paraître le 6 septembre). Nouvelle traduction par Daniel Lauzon.

"LE SEIGNEUR DES ANNEAUX" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2001). Traduit par Francis Ledoux.

"LE SILMARILLION" J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2005). Traduit par Pierre Alien.

"HISTOIRE DE LA TERRE DU MILIEU" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois), 5 tomes traduits.

"LETTRES" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2005). Traduites par Vincent Ferré et Delphine Martin.

"LES ENFANTS DE HRIN" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2008). Traduit par Delphine Martin.

"J. R. R. TOLKIEN, UNE BIOGRAPHIE" de Humphrey Carpenter. (Christian Bourgois, 2002)

"L'ANNEAU DE TOLKIEN" de David Day (Christian Bourgois, 2000)

"TOLKIEN : SUR LES RIVAGES DE LA TERRE DU MILIEU" de Vincent Ferré (Christian Bourgois, 2001)

"DICTIONNAIRE TOLKIEN" sous la direction de Vincent Ferré (CNRS Editions, à paraître le 6 septembre).

"LA CARTE DE LA TERRE DU MILIEU" de Brian Sibley et John Howe (Christian Bourgois, 2001)

publié par .http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/07/05/tolkien-l-anneau-d...

 

 

1 juin 2022

Le silence mène-t-il à l'équilibre ? Ou le contraire ? et après ?

J'entends rire les dieux comme disaient les Anciens de l'Antiquité, car c'est la quatrième fois que je publie cet article ...car il me plaît de le faire...En voici donc une nouvelle version complétée mais, compte-tenu de son universalité et de son importance capitale, il n'y a rien à changer sur ses fondations de base, sinon le compléter par des réflexions personnelles, et pour paraphraser un certain William Shakespeare (repris par l'écrivain américain William Faulkner), dans un monde plein de bruit et de fureur...

Rappelons-nous la fameux triangle qui doit être équilatéral : corps/âme/esprit... Il est à remarquer que ces conseils, malgré les références, peuvent être suivis en dehors de toute croyance, de toute religion, de toute école. Ils peuvent permettent à chacun de se créer sa propre voie de Sagesse, sa propre éthique ; et en essayant de les suivre, on s'aperçoit, ce fut mon cas, qu'au-delà de la parole, qu'au-delà des écrits, qu'au-delà des catéchismes, et après maintes réflexions comme un Bénédictin (Ora et Labora, prie et travaille, dans ton oratoire et dans ton laboratoire) il n'y a ...rien...ou alors il y a...tout...
Raymond Bernard qui ne cessa de conseiller de tuer le vieil homme qui est en nous, qui ne cessa de conseiller de supprimer l'ego au profit du Soi et qui disait : tout vous a été donné...; ses écrits, ses paroles semblent aujourd'hui bien oubliées...
Et, en pérégrinant sur les chemins de la colline sacrée de Sion en Lorraine (la colline inspirée selon Maurice Barres haut-lieu de pélerinage), j'ai découvert cet écriteau : 

sion

 
 
Je profite de l'occasion pour rappeler que j'aime beaucoup ce qu'écrit Serge Caillet à propos de Nizier-Anthèlme Philippe dit Maitre Philippe de Lyon : Monsieur Philippe a vécu en initié sauvage, c'est-à-dire affranchi des sociétés d'initiation dirigées par ses amis...en initié libre, en somme, à la façon dont Papus avait conçu primitivement et idéalement son initiation martiniste, l'initiation formelle en moins... Lorsque l'Etre a reçu l'Initiation formelle il peut conduire sa vie, ses pensées, comme un adulte : il n'est plus l'enfant qui devait chercher à apprendre. Et donc peut se permettre de ne plus suivre à tout prix la course aux décorations, honneurs,  qui ne sont que des créations humaines, bien souvent au service de l'ego et non du Soi. Et il est là non plus pour se servir mais pour servir.

Beaucoup de personnes n'ont pas encore compris qu'il y a une différence entre le "soi" (l'ego) et le "SOI", ces personne ne pensent que par le corps et la densité... plus c'est lourd, densifié et perceptible, plus c'est viable pour eux, alors que ça ne représente que l'expression du "soi" et toutes les illusions qui vont avec. Le jour où ils comprendront que ce n'est pas le véhicule, mais le cocher du véhicule (le grand SOI) qu'il faut écouter par les messages qu'il délivre au corps, ça sera bon... sauf que ce cocher s'exprime avec des MAUX lourds quand on ne veut pas l'écouter, et non pas des mots... Si nous parvenons à l'écouter, il ne s'exprimera plus avec des maux, ni des mots, mais avec des émotions...Beaucoup de personnes, soutenues par leur ego, ont la certitude d'être au-dessus des autres...Sans se soucier du niveau de conscience où peuvent être ces autres, ce qui leur permet de les juger, alors qu'un niveau de conscience n'est pas inné : il doit se mériter par le travail...comme les Bénédictins (cela me rappelle la fable de La Fontaine sur le Laboureur et ses enfants !). Et il est bien difficile de se juger soi-même par rapport aux autres ...
Et qu'y a-t-il au delà des mots qui ne sont que convention humaine ?
 
(j'ai écrit également sur la Sagesse, les certitudes et le silence, notamment le silence du désert...vous pouvez poser votre recherche par les tags ci-dessous)
 
révisé à l'Arbresle, à 200 mètres en-dessous du Clos Landar de Maître Philippe de Lyon,
Gérard-Antoine Demon
et pour profiter du silence...j'ai débranché mes oreilles...
26 mars 2022

Retourner à l'école en 1988

J'ai retrouvé les textes de 2010  d'un très ancien blog que j'ai abandonné depuis


 

21/01/2010 20:37:31
Dans la fin des années 90, je suis retourné à l'école, ainsi que beaucoup d'autres, sous la conduite d'un Maître d'école au charisme extraordinaire.
Il nous a fait faire beaucoup de révisions des connaissances et nous a permis d'en apprendre plus ; de par sa qualité et son intelligence il nous a transmis un savoir, parfois même scientifique, hors du commun. En classe, nous avions des devoirs écrits et oraux, avec des sortes d'examens pour tester la capacité des élèves, leurs aptitudes et leur sérieux.
Et tout cela avec une grande humilité, une grande bonté. Il nous confia même, lors des leçons de morale, ce qui était son éthique de vie et qui lui avaient permis d'arriver à sa grande sagesse.
Dès le début, élève appliqué et attentif, je me suis rendu compte que certains autour de moi venaient à l'école par jeu, par orgueil ou pour la satisfaction de leur ego  ; assis sur leurs certitudes antérieures, ils prétendaient être les premiers de ses disciples, générant jalousies, rancoeur et racontars, tous voulant être auprès du Maître de l'école pour avoir plus chaud, alors qu'il leur suffisait, comme moi, de rester au fond de la classe, près du radiateur en ne venant que de nulle part.
Ils brandissaient le code moral qu'il avait confié comme un étendard, un bouclier et une épée ; l'étendard pour clamer leur importance, le bouclier pour se réfugier derrière et l'épée pour attaquer les méchants. Et , en effet, ils furent les premiers à quitter l'école ! Alors que ce code était beaucoup plus subtil que cela et donnait les clés de toute une éthique de vie, hors de toute notion religieuse, sociale ou politique. En effet, par exemple, il leur était difficile de faire la part des choses entre constater et critiquer.
Modèle qu'ils s'empressaient d'oublier dans la vie de tous les jours, dans leur mode de vie, donnant cours à la polémique, à la colère, et à d'autres éléments négatifs, oubliant que la règle principale qui leur avait été inculquée était "servir". Certes ils servaient mais toujours pour la  satisfaction de leur égo, avec le plaisir de dire "moi j'ai fait" ; alors qu'il eût fallu rester dans la simplicité, la modestie.
Jamais le Maître d'école ne donnait de punitions ou plutôt quand il le fit une ou deux fois, il s'en excusa peu après, au contraire il ne donnait que des compliments, encourageant les uns et les autres pour leurs actions ; mais ces derniers ne se rendaient jamais compte que dans la parole d'encouragement il n'y avait pas de jugement, parfois même un jeu de mots.
Car, en plus, il avait beaucoup d'humour tant dans ses paroles que ses enseignements.
Je suis très fier d'avoir toujours suivi ce que m'a appris et montré cet instituteur depuis le début, sans le trahir, et encore à ce jour, de les appliquer encore. Ils m'ont tout apporté, ils m'ont tout permis, ils m'ont protégé moralement et physiquement, ils m'ont donné une certaine sérénité en toutes occasions , aussi une certaine réussite et surtout m'ont aidé à servir les autres , dans la mesure de mes moyens.

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Rien de ce qui est humain ne nous est étranger
25/01/2010 09:58:18
On me dira, à la lecture du billet précédent, qu'il semblerait que finalement les enseignements du Maître d'école n'avaient pas trop de résultats positifs puisque certains n'y donnaient pas suite ou les détournaient de leur droit chemin.
Le Maître nous répétait inlassablement cette devise : "rien de ce qui est humain ne nous est étranger". Il nous proposait, mais chacun, quoique dans une démarche volontaire, gardait son libre-arbitre, sa propre volonté, d'où les digressions, les sursauts d'égos, que j'ai évoqués. Il connaissait trop bien la nature humaine pour savoir que tout n'est jamais absolument parfait et que l'Homme est la proie du Bien et du Mal, et ses enseignements tendaient à donner des outils pour éliminer au mieux ce qui est mal.
Dans le cadre de ses leçons de morale, il nous avait demandé de tenir un cahier ou un carnet d'examen de conscience où nous rapporterions quotidiennement nos actes, nos pensées, nos réflexions, ceci pour nous permettre de nous améliorer. Je sais que, contrairement à certains qui, comme moi, le tenions consciencieusement (là est bien le mot), d'autres, blasés, ne prenaient pas cette peine (ils firent partie de ceux qui quittèrent l'école rapidement). Et cela sans se rendre compte que cette écriture de chaque jour faisait partie du travail d'école.
Les enseignements étaient très variés : certaines fois il abordait la Sagesse antique, nous parlait des Philosophes de l'Egypte, de la Grèce  ou de l'Orient. Leurs réflexions nous permettaient d'ouvrir de riches débats.
Toujours au sujet du monde antique, il nous donnait des cours d'histoire ou de connaissance des sciences telle la mathématique avec Pythagore.
D'autres fois, il abordait la physique nucléaire, nous expliquant le fonctionnement de l'atome, du système solaire, nous donnant conscience de l'infiniment petit à l'infiniment grand.
Ils nous donnait à entendre et à connaître des grands compositeurs de musique tels que Mozart, Massenet, Wagner, Gounod, ou alors les chants grégoriens ; il n'hésitait pas à nous présenter aussi des compositeurs contemporains comme Philippe Glass ou Arvo Pärt.
Dans le domaine des Religions, il nous donnait des notions sur chacune, citant des textes essentiels, nous parlant du monachisme, du chamanisme, des monastères cisterciens ou tibétains.
Nous eûmes droit à des cours sur l'économie mondiale, la répartition des richesses, le développement durable (avant l'heure !), les problèmes écologiques, ceux de l'alimentation mondiale.
Voilà un peu, parfois dans le désordre, ce que le Maître d'école nous permit de réviser ou de découvrir, proposant toujours mais n'imposant jamais, laissant toujours le champs ouvert à la discussion.

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11/02/2010 09:46:13
Pour revenir au Maître d'école qui m'enseigna à partir de cette année là aussi bien par des révisions des connaissances précédentes que par l'acquit de nouvelles connaissances, quelques uns de ses cours portaient sur la morale.
Je sais que beaucoup le laissèrent tomber, ne s'en servant à l'occasion que comme un drapeau virtuel, d'autres ne firent jamais le travail proposé ou l'abandonnèrent en route.
Il nous fit comprendre que rien n'était plus important que le respect des autres, outre de soi-même, mais aussi de la nature, enfin de tout ce qui est. Il nous donna une sorte de code que nous devions étudier et notamment le soir lors de la rédaction de notre journal de bord, dans le style "fais ceci, mais par contre ne fais pas cela". Pour le suivre intégralement, il aurait fallu être saint, c'est d'ailleurs ce que je lui ai écrit un jour : il en était pleinement conscient, mais pour lui chacun devait avoir ces préceptes à l'esprit et essayer de les suivre dans la mesure de ses moyens et capacités.
Je reviendrai plus tard sur le contenu de ce code, j'ai donc essayé depuis de le suivre au mieux de moi-même, et cela ne m'a pas trop mal réussi puisque j'en suis devenu immensément riche ; oh, pas riche d'espèces sonnantes et trébuchantes, mais riche en esprit. Et depuis, cela ne m'a jamais abandonné, me donnant des ouvertures auxquelles je ne pensais même pas, m'ouvrant des portes inattendues, et cela dure encore au moment où j'écris.
Et cela m'a permis de solutionner tous les problèmes qui se sont posés à moi, aussi bien au point de vue social que matériel ou dans le domaine de la santé, car j'en a eu des problèmes, comme tout le monde, je les ai analysés en moi, étudiant sans concessions les tenants et les aboutissants et prenant les décisions adéquates. On me dira qu'il est difficile de maîtriser des problèmes de santé : oui cela est difficile , mais il a suffit que je sois lucide et honnête avec moi-même pour que les solutions arrivent. Pas définitivement, il est des plaies physiques que l'on ne peut résoudre, mais comme j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire ici, on apprend à apprivoiser la douleur, c'est ce que j'ai fait (d'ailleurs déjà 40 ans avant 1988).
Pour revenir au Maître d'école, il travaillait lui-même sans arrêt dans la réflexion, l'analyse, remettant chaque jour l'ouvrage comme l'a écrit La Fontaine. Il me faisait penser à ces moines Bénédictins qui travaillaient aussi chaque jour pour affiner encore leur oeuvre, avec la devise "Ora et Labora" Prie, et travaille ; d'ailleurs chacun de ces mots a donné le nom de leur lieu de travail : l'oratoire où l'on prie, et la laboratoire, où l'on travaille.

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la loi du juste milieu, sans excès
14/02/2010 10:24:29
L'une des règles les plus importantes sur laquelle notre Maître insistait beaucoup était la Loi du juste milieu.
D'ailleurs, le code moral qu'il nous avait confié contenait cette Loi dans chacun de ses articles. Et cela dans tous les domaines de la Vie, de notre vie personnelle jusqu'à  notre approche de ce qui nous entoure.
Il nous conseillait certes de ne pas subir, mais aussi de ne pas aller dans le sens de l'excès, ces deux extrêmes contraires n'étant pas bénéfiques pour l'Homme ; nous étions bien avertis que ceci n'était pas une notion contraignante, mais si nous ne la respections pas, un jour nous devrions en payer les conséquences.
Cela ne signifiait pas que nous devions tout accepter, mais que nous devions agir et réagir après maintes réflexions, après avoir pesé le pour et le contre, aussi bien pour nous-mêmes qu'envers les autres, et pour cela suivre les grands principes de Sagesse.
Ou tout au moins essayer de les suivre, car, comme je l'ai déjà dit ici, il aurait fallu être saint pour suivre à la lettre ces préceptes.

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nos études
15/03/2010 10:11:23
Le Maître nous donnait sans arrêt l'occasion de vérifier nos connaissances et aussi surtout d'améliorer encore notre niveau de conscience. Et cela par différents travaux.
Il nous présentait des résumés écrits sur lesquels nous devions réfléchir et travailler en y apportant une part de nous-mêmes. Ces résumés portaient sur les différents sujets du programme, tant sur l'économie du monde, sur la natalité, l'écologie que la science, la technologie, la philosophie ou la mythologie. Lui-même, il avait passé des années à étudier ces sujets, dialoguant parfois directement avec des spécialistes et même à les ressasser avant de rédiger ses leçons.
Il les avait subdivisées en cycles, primaire, secondaire, terminale, universitaire.
Nous pouvions y réfléchir pendant un mois, annoter de nos réflexions notre cahier de devoirs quotidien et en discuter entre nous lors de nos heures d'études. Parfois il réunissait toutes les classes pour un grand travail en commun et nous donnait alors des informations complémentaires qui venaient compléter ce que nous avions appris ou nos réflexions précédentes. Pour ceux qui voulaient aller plus loin, il fournissait alors des références bibliographiques pour les aider justement dans leurs réflexions.
Car les sujets abordés menaient toujours à un travail sur soi-même, en toute humilité dans le secret de son coeur et de sa conscience. Et libre à chacun de faire ce travail honnêtement.
Et cela n'avait qu'un but unique : aider à élever le niveau de conscience de chacun, dans le pur respect des autres et de tout ce qui est. Et il pensait qu'ainsi nous pourrions réaliser de grandes et belles choses, sans arrières pensées et sans buts égotiques.

un ajout en guise de commentaire :

emportés par leur élan (lecture en vitesse TGV) certains diront : ce ne sont que des critiques...pour qui 'intéresse un peu à la philologie chère à Platon, c'est bien autre chose, d'autant plus que la langue française est très riche en nuances ; ainsi, dire de quelqu'un qu'il a tort car il fait ceci, c'est le critiquer, mais dire : il fait ceci c'est constater.

29 janvier 2022

La Lumière originelle, Lumière issue de la Lumière...(avec complément)

J'ai lu plusieurs passeurs de la Tradition, connus ou inconnus, abordant ce sujet.

Prenons simplement comme exemple le Docteur Robert Hollier ; il devint Président de l'Association Atlantis, fondée par Paul Le Cour, en 1954, à la mort de ce dernier. Il a écrit de nombreux articles et ouvrages dont, en 1972, Tohu-Bohu les confins de la Science au seuil de la Connaissance (Omnium littéraire).

Il faut d'abord préciser (dixit Robert Hollier) que ces deux termes sont les deux forces antagonistes qui régissent le Cosmos. Ils apparaissent dans le Sepher Bereshit ou livre des Principes communément appelé Livre de la Genèse. Le Tohu est le Principe actif, agissant, extensif, énergétique, dynamique ; le Bohu est le Principe passif, adynamique, condensant, anergétique. Il y aborde différents sujets relatifs à ces deux forces.

Il cite par exemple Simone Weil (ne pas confondre avec Simone Veil, femme politique unanimement appréciée par les humanistes) la philosophe et mystique, morte si jeune à l'âge de 34 ans (voir fiche Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Simone_Weil ) après avoir rédigé une oeuvre immense. Le principal de ses ouvrage est La Pesanteur et la Grâce. Robert Hollier en extrait une phrase :

Deux forces règnent sur l'Univers : la LUMIÈRE et la PESANTEUR

extrait de Tohu-Bohu

Il convient de préciser que nous pensons que cette Lumière, à laquelle il est fait allusion ici, n'est pas la lumière des physiciens ou des opticiens, mais, incluse en elle, liée à elle, et, en quelque sorte, sa prisonnière : la Lumière primordiale, la Lumière originelle, pour reprendre l'expression employée dans toutes les traditions.

Lumière originelle qui, parfois, auréolant et irradiant se sa splendeur les mystiques en extase, remplissait de stupeur admirative ceux qui en étaient témoins.

Lumière originelle, Lumière primordiale , "Lumen de Lumine", Lumière des Lumières, qu'ont cherché à nous dépeindre ces mêmes mystiques, et dont Lydwine de Schiedam * disait qu'elle était d'une douceur ineffable, alors que la lumière du jour lui causait  une souffrance intolérable.

Lumière originelle dont j'incline à penser qu'elle devait être connue de certains alchimistes, si l'on en juge par les précautions qu'ils recommandaient de prendre lors de certaines de leurs opérations, pour se préserver de la lumière (ou de certains de ses composants) et ne laisser agir que ce qu'ils qualifiaient de Lumière de Vie ou de Feu de Vie.

* Lydwine de Schiedam : sainte mystique des XIV / XV ièmes siècles)

J'ai quelque peu recherché et réfléchi au sujet de ce terme Lumen de Lumine.  

L'origine en est le Symbole de Nicée-Constantinople, confondu pratiquement toujours avec le Credo du fait de son début, rappelons-en le passage : Deum de Deo lumen de lumine Deum verum de Deo vero c'est-à-dire : Il est Dieu, né de Dieu, Lumière, née de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu. Cette profession de foi chrétienne fut adoptée au Concile de Nicée en 325 et complétée lors de celui de Constantinople en 381. Mais son origine est plus ancienne puisqu'il s'agissait au départ de la confession de foi, selon Eusèbe de Césarée (265/339) pratiquée en Palestine, et dans laquelle ces mots figurent déjà exactement. Et ces termes sont maintenus exactement tant dans la version de 325 que celle de 381 : il y a donc là une permanence remarquable, et cela jusqu'à nos jours, même dans la version arabe des patriarcats orthodoxes d'Antioche et de Jérusalem.

Et en  alchimie, cité par Robert Hollier, la lumière est dans la matière pour la transformer et donc se transformer, de même que la matière transforme, oriente ou décompose la lumière, comme le cristal par exemple.

Dans ses enseignements, Papus écrit au sujet de l'Alchimie : ... Pour l'Alchimiste, il existe une force première dont tout ce que nous voyons est une condensation à différents degrés. Cette force, qui s'appelle l'âme du monde, est déversée sur notre terre par le soleil. Le soleil est donc pour nous la somme de toutes les forces, les forces envoyées par les planètes n'étant que les modifications des colorations dynamiques de la force solaire. L'Alchimiste recherche le moyen d'augmenter la quantité de soleil dans un corps pour l'ouvrir, le dilater ou l'évoluer...

Voilà donc une nouvelle réflexion que je partage avec mes visiteurs à partir du livre devenu complètement inconnu du successeur de Paul Le Cour à la présidence d'Atlantis, visiteurs auxquels je conseille vivement la lecture de la Pesanteur et la Grâce de Simone Weil, avec quelques interventions de Gustave Thibon. (suggestion : et si on écrivait l'apesanteur ?)

explosion lumière

Et cette Lumière issue de la Lumière me fait infailliblement repenser à ce si magnifique chant de Taizé : la ténèbre n'est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière (selon un extrait du psaume 139 verset 12 Les ténèbres mêmes n'ont pas pour toi d'obscurité; pour toi la nuit brille comme le jour, et les ténèbres comme la lumière.)

https://www.youtube.com/watch?v=JdyAeuh51WM

 

21 novembre 2021

Le Hiéron du Val d'or, le grand Centre ésotérique christien de Paray-le-Monial


article réédité le dimanche 21 novembre 2021 à l'occasion de la fête du Christ-Roi


comme d'habitude, vous pouvez agrandir mes photos en cliquant dessus


Christien ? Oui c'est le terme souvent employé par Jacques d'Arès et d'autres pour revenir à cette source. Car au départ, source il y a...

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Au départ il y avait un lieu de culte druidique avec une source sacrée dans le hameau de Romay, non loin de Paray ; d'autres ont déjà abordé l'histoire de ce lieu et le feront mieux que moi, par exemple http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2012/07/31/24811011.html qui présente d'ailleurs des photographies identiques aux miennes, cela est bien normal. Le lieu est fléché à partir de la ville, mais il semble être peu fréquenté par rapport au centre...Un hotel-restaurant situé à côté en porte d'ailleurs le nom !

Le Hiéron désigne une enclave consacrée à une divinité telle est le cas pour cette source sacrée. En 1875 deux hommes se rencontrent dans la cité du Sacré-Coeur et travailleront donc en commun : le baron Alexis de Sarachaga et un jésuite, le père Drevon qui poseront ensemble les bases du Hiéron du Val d'or et autour desquels viendra se constituer un groupe de cherchants en Religion pour essayer de restituer l'histoire du Christianisme au sein des traditions religieuses de l'Humanité et consacreront leur oeuvre à l'appelation du Christ-Roi. Ces réflexions réussiront si bien qu'ils seront reconnus officiellement par l'Eglise de Rome, sous le titre de Ligue Universelle du Christ-Roi (par Pie XI) archiconfrérie ayant le pouvoir d'agréger toutes les associations apostoliques ayant le même but ou le même nom ! Et cela en étudiant, en mettant en valeur la convergence des Sciences traditionnelles héritées de l'Antiquité, d'où la qualification de centre de l'ésotérisme chrétien, formellement reconnu (peut-être avec quelques heurs) par Rome. Et ceci aboutira le 11 décembre 1925 à l'instauration de la fête du Christ-Roi promulguée par Pie XI, le processus ayant été enclenché dès 1899.

La puissance de ce Groupement lui permit l'installation d'un édifice musée où toutes les archives et recherches étaient exposées, mais on doit bien reconnaître que l'architecture évoque plus un immense Temple. Cinq salles occupaient les lieux : la salle des musées, la salle des miracles, la salle des pactes, la salle des Hommages (réservée entre autres à la Chevalerie) et la grande salle centrale et octogonale des fastes pour de grandes réunions. L'ensemble était, et est encore, fort impressionnant. Les archives étaient constituées de milliers de documents, livres, manuscrits, pièces archéologiques, dont la plupart ont été rapatriées par Rome dans les réserves non publiques du Vatican...

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Le Hiéron possède son propre blog évidemment très riche sur son histoire et ses archives : http://hieronduvaldor.blogspot.fr/. Jacques d'Ares, qui fut longtemps responsable du Groupement Atlantis après Paul Le Cour, auteur d'une monumentale Encyclopédie de l'Esotérisme, fut en quelque sorte l'héritier spirituel du Baron de Sarachaga et devint possesseur des archives demeurées au sein du Hiéron qu'il évoque à maintes reprises dans ses nombreux ouvrages. Il est exceptionnel qu'un Centre aussi important dédié à la réflexion ésotérique soit reconnu par le Vatican !

J'ai essayé ici d'aborder un sujet ample et fort complexe ; je n'y ai pas abordé le contenu des connaissances, recherches et études du Hiéron dont le lecteur pourra prendre connaissance sur le blog spécifique.

Pendant longtemps, le Musée de Paray-le-Monial fut fermé, à l'abandon (dégradations extérieures) ; il est maintenant réouvert aussi bien à l'Art sacré qu'à l'Art contemporain et on peut en plus des expositions thématiques (par exemple le Trésor National du joaillier Chaumet) visiter les différentes salles présentées plus haut. Son site est fort bien fait et déjà sa visite en est passionnante ! http://www.musee-hieron.fr/

La plupart des milliers de pélerins, jeunes ou moins jeunes, qui fréquentent Paray-le-Monial (et sa remarquable Basilique voir mon album photos http://verlatradition.canalblog.com/archives/2012/06/26/24580993.html , ignorent que, sans le Hiéron, Paray ne serait pas maintenant ce qu'elle est...


 cet article est une parfaite illustration du précédent consacré à la Foi où j'expliquai : Dans un passé plus ancien, dès l'évangélisation de la Gaule, tous les lieux sacrés anciens dits païens, c'est-à-dire Celtes, ont été christianisés 

15 septembre 2021

Suite article NON NOBIS : version symphonique de concert

A la suite d'une demande, je vous fais cadeau de la version symphonique en concert !

 

 

14 septembre 2021

Non Nobis Domine, Non Nobis...

Il s'agit de la devise de l'Ordre du Temple reprise dans la musique de Patrick Doyle pour le film Henri V, adaptation cinématographique spectaculaire et immense de la pièce de William Shakespeare par Kenneth Branagh....Henry V (film, 1989) — Wikipédia (wikipedia.org) pour en connaitre le détail.

le texte complet de la devise est : Non Nobis Domine, Non Nobis, Sed Nomini Tuo Da Gloriam. (pas en notre nom, Seigneur, pas en notre nom mais au nom de ta Gloire)...VOIR en complément l'article suivant du 15/09 !

 

3 juillet 2021

Rencontre sur un nuage géo-stationnaire

Le corps universel est le corps de Dieu lui-même

"Le grand initié saint Paul déclare qu’en Dieu nous avons la vie, le mouvement et l’être. Dieu et sa création universelle forment un corps unique composé de millions de cellules de diverses natures et dont le rôle est bien défini. Usons de la loi d’analogie et comparons ce corps divin au corps humain. Ce dernier consiste en millions de cellules, chacune à sa place et chacune ayant son rôle à remplir. En outre, chaque cellule est, en soi, une entité, une individualité avec sa vie propre et même sa conscience propre. Elle naît, vit et se transforme. Cependant, le corps humain est un. Les cellules sont en harmonie les unes avec les autres et chacune remplit sa mission harmonieusement avec toutes les autres. Si l’inharmonie s’établit, il y a douleur, intervention du médecin qui opère une ablation ou, dans un cas moins grave, prescrit quelque remède en vue de rétablir l’harmonie.


repris du site des Baladins de la Tradition : 

http://www.bldt.net/Om/spip.php?article821

 

Publié par le site des Baladins de la Tradition, lien pour lire l'article complet 

En effet les Baladins de la Tradition m'ont demandé de ne pas publier la totalité de leurs articles, j'obéis donc à leurs désidératas pour ne pas leur porter préjudice.

Gérard-Antoine Demon

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Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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