Lorsque j'entendais...
un souvenir antique : pourquoi antique ? car c'était au temps où j'entendais...
Le public de la Cité de la Musique, au rendez-vous pour Jordi Savall, Montserrat Figueras et la Capella Reial de Catalunya, n’aura caché ni son émotion ni son enthousiasme à l’écoute du fameux chant de la Sibylle. Celle-ci aurait-elle encore quelque chose à dire à l’homme contemporain ?
Les Sybilles, prêtresses païennes de l’Antiquité grecque, connues pour leurs prophéties, sont les signes flagrants de la révélation première faite par Dieu avant même la venue de son Fils sur cette terre. Au cours du cérémonial des cathédrales espagnoles, aux XVème et XVIème siècle, leur chant est donc représenté pour rappeler aux fidèles que Dieu veille sur eux de toute Eternité. Dès lors, au cours de la liturgie, un véritable dialogue s’instaure entre le chantre et les fidèles, réunissant symboliquement l’antique monde païen et le monde contemporain autour de celui qui est, qui était et qui vient. Le concert donné rappelait alors cette universalité, tant dans l’harmonie sonore des Chants mêlés aux parties instrumentales, que dans la communion d’âme et de cœur dans laquelle se sont trouvés les musiciens et le public.
Les premiers sons de cloches résonnent en de longues et profondes vibrations qui semblent nous exhorter à rentrer en nous-mêmes. Le programme s’ouvre sur l’Invocation à Sainte Marie, Etoile du Jour, celle qui brille sur tous les âges de ce monde. L’air est pur et lumineux, lent et cyclique, et se prolonge dans une magnifique répétition en canon. Puis vient le sublime et bouleversant Chant Galicien, qui plonge dans un recueillement comme on en voit peu. La voix de Montserrat Figueras, chargée d’émotion, aux aigus perchés à vouloir atteindre les étoiles, aux mélismes exaltés, nous parle de la force du destin et de notre Mère, dont les souffrances et l’intercession rachètent les fautes de ses enfants, du premier né de la Création jusqu’au dernier, avant l’Apocalypse. Puis, après le joyeux et enlevé «Quant ai lo consirat», vient la Sybille Majorquine, grave et craignant le jour du Jugement, ressentant dans sa chair les tourments de l’Apocalypse à venir, soutenue et relayées par les attaques nerveuses des cordes. A cette dernière répond la Sybille Valencienne, que ce jour-là, «chacun portera sur son front […] les œuvres qu’il aura faites, ainsi chacun aura son dû.»
En somme, c’était un concert magique, qui nous a emmené hors du Temps, qui nous a parlé de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, et qui fut joué par un ensemble évoluant dans une harmonie où même le silence est éloquent. Un concert qui donne raison à Tomás Luis de Victoria lorsqu’il affirme que « la musique en raison de l’instinct, joint au rythme et à l’harmonie, décrit l’être même de Dieu ».
texte sur : https://www.resmusica.com/2010/09/25/jordi-savall-sublime-chant-de-la-sibylle/
La lampe
« Cent hommes, dit le vieux platonicien, peuvent lire un livre au moyen de la même lampe, et cependant tous peuvent n'être pas d’accord sur le sens du texte ; car la lampe n’éclaire que des lettres, et c’est l’Esprit qui doit deviner le sens. »
Edward Bulwer Lytton dans Zanoni
attention ! question de vocabulaire : ne pas confondre Rosicrucien et Rose+Croix...à chacun de faire ses propres recherches pour en saisir la différence...
d'autre part le nom de Zanoni apparait dans mon article suivant consacré au Clos Landar de Maître Philippe de Lyon :
http://www.verlatradition.fr/archives/2022/04/26/39451457.html
La guerre des "JE"
J'ai repris quelques-uns de mes anciens propos, et les ai complétés...
Beaucoup de personnes n'ont pas encore compris qu'il y a une différence entre le "soi" (l'ego) et le "SOI", ces personne ne pensent que par le corps et la densité... plus c'est lourd, densifié et perceptible, plus c'est viable pour eux, alors que ça ne représente que l'expression du "soi" et toutes les illusions qui vont avec. Le jour où ils comprendront que ce n'est pas le véhicule, mais le cocher du véhicule (le grand SOI) qu'il faut écouter par les messages qu'il délivre au corps, ça sera bon... sauf que ce cocher s'exprime avec des MAUX lourds quand on ne veut pas l'écouter, et non pas des mots... Si nous parvenons à l'écouter, il ne s'exprimera plus avec des maux, ni des mots, mais avec des émotions...Beaucoup de personnes, soutenues par leur ego, ont la certitude d'être au-dessus des autres...Sans se soucier du niveau de conscience où peuvent être ces autres, ce qui leur permet de les juger, quite à les blesser, alors qu'un niveau de conscience n'est pas inné : il doit se mériter par le travail...comme les Bénédictins et leur devise ORA ET LABORA (cela me rappelle la fable de La Fontaine sur le Laboureur et ses enfants !). Et il est bien difficile de se juger soi-même par rapport aux autres, mais beaucoup le font et en sont satisfaits...
Nous sommes dans un monde ou le paraître prime l'être...
Et moi, innocemment, j'ai souvent cru les belles paroles des autres, espérant qu'elles seraient changées en actes ; et bien non, on en reste là, car pour beaucoup il est difficile de passer de la parole à l'acte, en plus la parole ne coûte rien alors que l'acte coûte un effort, même physique...Il ne faut surtout pas déranger l'ego, le laisser reposer en paix et s'en satisfaire jusqu'à en être repu ! Et alors peu importe les autres : on a fait le boulot avec de belles paroles...
Pour beaucoup, il est difficile de ne plus dire -je veux- et de le remplacer par -j'aimerais bien-
On veut quelque chose mais la réalisation effective en est stoppée, voire contrariée. Et donc la volonté, le désir n'a pas de suivi dans l'action. Est ce dû à la force du destin ou s'agit-il d'un dysfonctionnement de notre ego par rapport à une réalité ?
Soit alors on s'entête, ce qui peut envenimer les choses, soit on lâche prise, quite à réessayer plus tard ou à changer de technique pour contourner l'obstacle, car la vérité est souvent changeante et éphémère...
Il suffit parfois de ne plus dire je veux mais j'aimerais bien, ce qui laisse une porte ouverte au devenir de notre volonté.
Gérard-Antoine Demon, et je persiste et signe
et ma photo parmi les gens intelligents
Je voulais à nouveau poser une question au Sphinx
Mais il était toujours très fatigué de sa journée !
Et, à propos, un Sphinx avait été retrouvé dans les sables de Californie !!!
En octobre 2014, au cours de fouilles dans le désert californien, des archéologues ont retrouvé un sphinx de 4,6 mètres de hauteur enfoui dans le sable. Mais pas ici de découverte archéologique majeure : il s'agissait d'une reproduction en plâtre datant du tournage du film "les 10 commandements" en 1923. Le sphinx ainsi que d'autres décors du plateau avaient été abandonnés sur place puis peu à peu recouverts par les sables.
Le plateau de tournage était gigantesque car les décors avaient été réalisés à taille réelle faute de pouvoir les faire à l'époque avec des effets spéciaux.
http://secouchermoinsbete.fr/57128-un-sphinx-retrouve-enfoui-en-californie
Une journée au Musée de Lyon avec repas en bouchon lyonnais
J'ai comme autre occupation le Salon des Poètes de Lyon dont je gère aussi le blog... Comme tous les ans le Salon organise sa sortie d'été : ce sera donc le 24 Mai avec visite guidée du Musée des Beaux Arts de Lyon, place des Terreaux, puis un repas convivial au Bouchon Chez Paul. Nous avons pensé que cette journée pourrait intéresser d'autres personnes que les Membres du Salon, d'où cet article ! D'autant plus que cela permettrait de bénéficier de prix attractifs pour cette journée.
Si vous êtes intéressés vous pouvez suivre ce mode opératoire en précisant bien que vous êtes des inscrits extérieurs au Salon (pour la gestion par notre Trésorier).
J'ai longtemps fréquenté le Musée en ramenant de nombreuses photos que vous pourrez voir en albums en colonne de droite.
Ce sera également l'occasion de découvrir les activités du Salon des Poètes, rencontres, concours.
le système Canalblog permet d'imprimer le bulletin d'inscription en cliquant sur l'imprimante en bas d'article
info sur avis de parution
Par suite d'un problème technique de mon ordinateur, l'avis de parution de mon article précédent sur l'intelligence a été envoyé 3 fois à mes abonnés : veuillez excuser mon ordinateur qui sera privé de dessert !
Les méfaits de l'intelligence moderne (réédition toujours d'actualité)
En reprenant un ouvrage de Jean Hani
( http://jeanborella.blogspot.fr/2008/11/regard-sur-loeuvre-de-jean-hani.html )
La Royauté sacrée du pharaon au roi très chrétien réédité par Trédaniel (première édition : La Maisnie 1984), j'en remarque l'introduction dont voici quelques extraits :
...cette occasion nous est donnée par le spectacle qu'offre aujourd'hui la décomposition de nos sociétés civiles, décomposition dont les débuts remontent loin, certes, mais qui s'accélère dangereusement , au point que ces sociétés semblent atteintes d'une phtisie galopante, contre laquelle les penseurs, théoriciens et inventeurs de systèmes de toutes espèces, s'efforcent de trouver des remèdes, car la source du mal se situe au niveau de l'intelligence moderne qui, en ce domaine, comme en d'autres, opère d'après de faux principes directeurs auxquels pourtant bien peu sont décidés à renoncer.
Aussi la tâche la plus urgente, à l'heure actuelle, est elle la réforme de l'intelligence ; il s'agit, on l' a dit avant nous et mieux que nous, de reconstituer une élite intellectuelle, au vrai sens du mot, c'est-à-dire capable de renouer avec les principes de la grande tradition spirituelle que l'Occident a trahie progressivement depuis cinq siècles, depuis l'époque de cette fameuse Renaissance qui fut, en réalité, à bien des égards, une véritable mort.
La reconstitution de cette élite intellectuelle doit s'opérer, non seulement dans le domaine supérieur de la religion (elle aussi en bien mauvaise situation) et de la philosophie au sens le plus élevé du terme, mais dans tous les domaines qui en dépendent , et, en particulier, dans celui qui vient immédiatement après par son importance, car il commande toute la vie extérieure de l'Homme, le domaine social et politique.
Les problèmes qu'il pose sont difficiles à aborder aujourd'hui, car la politique est en butte à la méfiance, voire au mépris de ceux , parmi nos contemporains, qui ont encore des idées saines ; attitude que nous comprenons aisément lorsqu'il s'agit de la vie politique telle qu'elle se déroule sous nos yeux et qui nous offre le spectacle peu exaltant de régimes déliquescents ...
...la tentation est grande, alors, de se désintéresser du problème politique et de se retirer dans sa tour d'ivoire. Mais c'est là, quel que soit notre dégoût, une position qu'il faut dépasser ; car s'abstenir , pour celui qui a encore le sens droit et des idées saines, est une démission. Certes, nous ne voulons pas parler nécessairement d'engagement dans la vie civique active, ce qui n'est pas la vocation de tout le monde et qui est, d'ailleurs, bien hasardeux aujourd'hui. Mais ce que tous les Hommes qui pensent bien en général et ont une conscience douloureuse, on peut le dire, de l'état de chose actuel, peuvent , et, nous semble-t-il, doivent faire, c'est de prendre connaissance de la vérité aussi dans le domaine politique, et, la connaissant, de le répandre autour d 'eux ; car c'est par là, et par là seulement, dans la situation où nous nous trouvons, que les choses pourront changer, parce qu'alors les esprits auront changé également et auront retrouvé la voie droite.
...une politique dépend toujours d'une philosophie et, lorsque les principes s'actualisent dans une institution qui dure, celle-ci, comme l'a bien vu Thucydide https://fr.wikipedia.org/wiki/Thucydide, en développe toutes les conséquences. La mauvaise politique n'est pas autre chose que la mauvaise philosophie érigeant ses principes en maximes de droit public, pour mener, finalement, la société à la catastrophe. Mais il ne suffit pas de dire que, pour avoir une bonne politique, il faut une bonne philosophie : encore est-il nécessaire de préciser (parce que beaucoup de nos contemporains en sont oublieux) que la philosophie n'est réellement bonne que si elle dépend de la métaphysique...
Voilà donc les quelques extraits de cette introduction publiée, je le rappelle, il y 40 ans, en 1984 ! Voilà donc ce qu'écrivait alors ce grand connaisseur des Philosophies et des Religions dont les ouvrages se rattachent tous à cette Tradition universelle. Il est à remarquer que ces passages ne concernent ni une option politique ni une option religieuse particulière et s'attachent à ne parler que de la règle générale.
Quant au livre par lui-même, il ne peut qu'intéresser beaucoup de visiteurs de ce blog. Pour leur donner envie de le lire, j'en présenterai seulement le sommaire :
-la royauté sacrée -la fonction royale -les deux glaives -le Roi des Juifs - le Saint Empire - le Roi très-chrétien
Ces titres de chapitre évoquent, sans aucun doute, les travaux de René Guénon qui a abordé plusieurs de ces thèmes (parfois avec d'autres titres) dans ses ouvrages. Cela me rappelle également les recherches de Saint Yves d'Alveydre sur la Synarchie où la notion de Royauté n'est pas la vision que peut en avoir un citoyen républicain français critique...
et les commentaires de l'édition originale sont maintenus !
Doulce mémoire
J'avais découvert cette extraordinaire Compagnie il y a bien longtemps, au Festival d'Ambronay !...Et ce fut un régal (nombreuses vidéos en moteur de recherches)