Le Mont du Soleil (Montségur)
Je fis un jour un rêve que j'ai donc mis en poème, ce qui fut surprenant c'est que l'année suivante je visitai réellement ce lieu que je reconnus ! Alors qu'auparavant je n'avais vu que les photos traditionnelles de la montagne...
Un jour, je parcourais le chemin du Poisson
Qui revient des marais du triangle sacré,
Je cheminai longtemps par les bois et les monts,
Traversant des rivières, des forêts et des prés.
Tout autour de moi la nature vivait :
Le soleil dans les arbres dessinait des vitraux,
Au milieu d’herbes et fleurs, des sources s’écoulaient,
Au dessus de ma tête se parlaient les oiseaux.
Et, soudain, devant moi, la montagne apparut
Son sommet couronné s’auréolait de brume.
Dominant ses parois de rochers mis à nu,
Elle jaillit des vallées comme un dôme qui fume...
Et, bien longtemps après, j’arrivai fatigué
Tout en haut du navire environné de noir :
Le soleil au ponant était déjà couché,
La fatigue et la nuit m’empêchaient de tout voir...
Aussi, je m’endormis sur ce sol sacré
Protégé par les murs torturés par le vent...
Une douce présence, soudain, m’a réveillé
Et je vis devant moi un être vêtu de blanc.
Je ne peux le décrire car je ne le sais pas
Il était grand et beau, illuminé de paix.
Il me tendit la main, ensuite me guida
Tout le long des remparts et puis à leur sommet.
Et là je vis alors le soleil apparaître,
Qui éclairait le ciel de sa boule de feu.
Je voyais la nature par le jour renaître,
Tout était pur, parfait et vraiment merveilleux.
L’être vêtu de blanc, transparent de lumière,
Devint pour moi cristal et se trouvait partout.
Petit homme sur terre, j’étais dans l’Univers,
Je me mis à pleurer et tombai à genoux.
Et j’entendis alors que tout était Amour
Que les Hommes devaient sauvegarder la Vie,
Et que s’ils le faisaient ils comprendraient un jour
Que dans le monde entier tout est en harmonie.
Puis il me releva et parut me bénir,
J’étais atomisé, rayonnant de bonheur
Pendant toute ma vie j’aurai le souvenir
De sa grande puissance qui envahit mon coeur.
Il disparut alors...et je me réveillai.
Une douce lumière nimbait le paysage,
Un voile de brouillard recouvrait les vallées,
Les montagnes voisines pointaient dans les nuages,
Des oiseaux dans le ciel s’interpellaient entre eux.
photos prises lors de ma visite :
Ce texte comporte une erreur : en effet, à l'époque, pris dans un environnement romanesque (influencé par la littérature et des soi-disants témoignages...) mon imaginaire a fait que l'être dont j'ai rêvé était vêtu de blanc et que donc, pur et parfait c'était un messager cathare...Bien plus tard j'ai appris, notamment par les écrits du Patriarche Antonin Gadal et aussi par José Dupré qui fut, entre autres, rédacteur en chef des Cahiers d'Etudes Cathares, que les Bonshommes portaient des vêtements noirs !
Rappelons par une brève allusion à l'Héraldisme que le blanc reflète la lumière et donc pour qu'il y ait reflet, il faut quelque chose qui fasse écran (exemple de la lune) mais que le noir représente le vide, plus rien ne retient la lumière..(toujours l'exemple de l'Univers), la matière n'existe plus.
Et donc cette mise au point concernant la robe noire des Parfaits m'incite à reproduire un extrait du livre de Antonin Gadal , Sur le chemin du Saint Graal, publié en 1960 puis réédité maintes fois par le Lectorium Rosicrucianum de Haarlem - Pays-Bas qui a hérité des archives du Patriarche et s'efforce d'en perpétuer le message gnostique. Il s'agit de la fin de l'ouvrage lorsque Matheus va quitter sa vie d'apprenti pour devenir Parfait.
...Le Chef de l'Ordre, heureux, avait replacé la Relique sacrée.
Il s'avança lentement vers Matheus qui, encore empli d'une émotion profonde, n'avait plus notion de la cérémonie. Il lui fit franchir le Pentalpha lumineux, prendre les "trois marches" du Chemin des Etoiles, et descendre triomphalement les six rangs de l'Echelle mystique qui le rendaient à sa nouvelle vie, car il renaissait. Il était parti sur le chemin portant les dernières souillures de la matérialité ; il en revenait dépouillé, rempli de spiritualité. La chenille était morte, mais se réformait en chrysalide ; l'insecte parfait voyait poindre sa transformation.
Un petit sacrement encore : ses pieds ayant touché le sol, à la descente, n'étaient plus absolument purs, et ce état ne permettait pas le port des vêtement sacrés. Il fut conduit à la Table ; son Ancien lui lava soigneusement les pieds, comme le divin Maître.
Alors Matheus était absolument pur. Son ancien lui passa ses nouveaux vêtements, les vêtements sacrés : - le sadéré, genre de chemise à manches, avec une petite poche au dessous du collet, pour y placer le Livre de Jean -le kosti, ceinture creuse et cylindrique faite de 72 fils de lin blanc tressés, qui lui fit trois fois le tour de la taille -enfin la robe noire et les pauvres sandales à moitié ouvertes.
Comme Matheus était heureux ! Comme il était fier ! Avec quel amour il récita sa première Oraison de Parfait, de Pur, de Bonhomme ! Il fut embrassé deux fois par tous les Frères en commençant par le Chef de l'Ordre et le Vieillard, placés à sa droite et à sa gauche. Il rendit le Baiser de Paix au Chef qui le passa à son voisin, et ainsi de suite...
C'est volontairement et par respect que je ne cite pas les paroles des prières, des oraisons, du rituel, ni la description de l'Initiation, ni la présentation des grottes-églises, chacun étant libre d'en prendre connaissance dans le livre, selon son choix.
http://www.gadal-catharisme.org/
illustration de l'article : http://www.gadal-catharisme.org/grotte-bethleem_8_70_fr.htm
Ajout : nous venons de rencontrer ici le "Patriarche du Sabarthès" Antonin Gadal, mais il convient de ne pas oublier le "Patriarche de Montségur" Déodat Roché.
Nous avons vu que Antonin Gadal se retrouva bien dans la pensée du Lectorium de Hollande (Pays-Bas...) au point de le faire héritier de ses archives. Et il est curieux de constater que Déodat Roché eut également une démarche bien inscrite dans la Tradition puisqu'il travailla les oeuvres de Fabre d'Olivet, Papus, Edouard Shuré, Sédir, Kardec, dialoguant même avec certains d'entre eux puisqu'il s'affilia en 1896 au Groupe Indépendant d'Etudes ésotériques de Papus, puis à l'Eglise gnostique universelle où il sera ordonné évêque, comme les autres membres de la mouvance Papus ; puis deviendra Vénérable Maitre de la Loge les vrais amis réunis avant d'adhérer en 1922 à la Société Anthroposophique...tout cela nous ramenant quelque peu aux études de ce blog sur Papus et compagnie...