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Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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15 octobre 2017

Ars, un après-midi

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J'ai déjà présenté un album photo complet sur Ars : http://www.verlatradition.fr/albums/ars__le_village_du_petit_cure/index.html

J'y suis retourné ce jour pour des raisons personnelles, puis je me suis assis plus d'une heure sur la murette devant l'église. Et j'ai constaté un phénomène extraordinaire sur l'esplanade devant l'église où se trouve la statue très réaliste et grandeur nature du petit Curé.

(cliquez sur chaque photo pour agrandir)

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curé ars

Et bien, la plupart, je dis bien la plupart des personnes qui passent devant, enfants, adultes le prennent par la main (sa main droite en est usée !),lui parlent, sont en admiration devant, se font prendre en photo avec lui, lui posent des fleurs dans les mains.

On pourrait commenter rapidement "oh oui ce sont des pèlerins, circulez" : et bien non ! Car, en observant bien, tout le monde est touché, pèlerins comme touristes, une véritable attirance, comme un aimant...un aimant, voilà le mot.

et...comme il y a toujours un bon restaurant non loin d'une bonne église, complétez votre pélerinage avec l'hotel-restaurant Le Régina dont même le premier menu à 20 € bat tous les records de rapport qualité/prix  !

 

 

 

 

9 juin 2017

Qumrân

Dans les années 90, je m'intéressai aux rouleaux esséniens de Qumrân et aux textes gnostiques de Nag Hammadi ; pour cela j'étudiai différents ouvrages tels les manuscrits de la mer Morte du Cardinal Jean Daniélou, tels les parutions spécifiques des Cahiers de l'Evangile, que j'ai toujours dans ma bibliothèque et aussi un numéro spécial du Monde de la Bible.

nag cahiers

qumran cahiers

qumran manuscrits

Justement, cette dernière publication vient de renouveler le sujet Qumrân par une étude parue dans son numéro de mars/avril/mai 2017. Et cette étude a été reprise sur le site de la Croix. Je remercie le Monde de la Bible de m'avoir autorisé à reprendre l'intégralité de cet article sur mon blog, car pour moi il représente un travail considérable et sérieux.

qumran le monde de la bible

ARTICLE PUBLIÉ DANS LE MONDE DE LA BIBLE 220 (MARS-AVRIL-MAI 2017)

Cet étude a été rédigée par , le

Il est des mots qui marquent l’imaginaire jusqu’à oublier leur signification originelle. « Qumrân » (prononcer « qoumrane ») est l’un d’eux. Il résonne comme un nom de code réservé à des initiés, mais à dire vrai, il est très rapidement devenu familier à tous ceux qui s’intéressent à la Bible et au-delà de ce cercle. En effet, il y a tout juste 70 ans, à la fin de l’année 1946 ou au début de 1947, trois bédouins de la tribu Ta‘amireh arpentaient les grottes du désert de Judée, qui borde le nord-ouest de la mer Morte. Ils faisaient paître leur troupeau de moutons et ils en profitaient pour inspecter les grottes de ce désert rocailleux dans l’espoir d’y trouver un « trésor », selon le mot de l’un d’eux.

La légende a retenu la découverte fortuite d’une cavité lors de la recherche d’une bête égarée, mais il s’agissait davantage de bédouins habitués à vivre de ce qu’ils trouvaient sur leur chemin. Il n’est pas question de voleurs ou de menus larcins, mais simplement de ce que la nature leur offrait dans une existence marquée par la rudesse des conditions de vie. Ainsi, il n’est pas étonnant d’entendre leur récit qui fit état avant tout de la découverte de grandes jarres en argile. Pourtant, dans la grotte subsistaient aussi de vieux chiffons et de vieux morceaux de cuir dont certains étaient demeurés presque intacts et marqués à l’encre d’une écriture. Analphabète, un des bergers avoua même qu’ils se servirent de ces derniers pour allumer le feu dans la fraîcheur de la nuit au désert. La découverte des manuscrits n’avait pas encore eu lieu.

Qumran la croix(photo la Croix)

De nouveaux manuscrits en 2016

Néanmoins, les bédouins furent intrigués par le contenu de certaines jarres. Trois rouleaux de cuir furent exhumés et entreposés quelques semaines dans le camp de la tribu, au sud-est de Bethléem. Certains membres de la tribu, ayant participé à des fouilles archéologiques quelques années auparavant sous la conduite du préhistorien français René Neuville, suspectaient la valeur financière de ces objets. À partir de mars 1947, les bédouins visitèrent de nouveau la grotte et sortirent quatre autres rouleaux bien conservés. Ils cherchèrent à les vendre à des marchands de Bethléem.

L’histoire retint le cordonnier antiquaire Khalil Iskander Shahin, dit Kando, qui avait l’habitude de faire du troc avec eux, et qui devint l’intermédiaire entre les savants et les bédouins. Kando fut en possession de quatre rouleaux et des fragments issus de la grotte, mais un autre marchand, Faidi Salahi, en acheta trois autres. Ce dernier céda son lot au professeur Éléazar Sukenik, de la jeune Université hébraïque de Jérusalem, alors que Kando vendit ses manuscrits au métropolite Athanase Samuel, supérieur du couvent Saint-Marc de Jérusalem.

Le récit de la première circulation des manuscrits est anecdotique, mais il explique pourquoi en 2016 furent publiés deux recueils de fragments inconnus des manuscrits de Qumrân (voir « Á lire » p. 36 et p. 60-65). Il s’agit du reliquat du trésor de Kando vendu par ses descendants à de riches collectionneurs privés.

Bien qu’on ne puisse avoir la certitude que tous les fragments proviennent des grottes apparentées au site archéologique de Qumrân, la traçabilité des fragments oriente majoritairement vers des restes de manuscrits de Qumrân exhumés par les bédouins. Ces nouveaux textes, souvent réduits à quelques mots, contiennent presque tous des passages de la Bible hébraïque ou Ancien Testament. Il est à prévoir dans les années à venir que d’autres fragments inédits apparaissent à la faveur des successions de collectionneurs privés.

Un conservatoire de la culture juive au tournant de notre ère

De 1947 à 1956, furent découvertes onze grottes avec un peu moins de 1 000 manuscrits copiés principalement au cours du I er siècle av. J.-C. Les grottes 1 et 11 donnèrent les manuscrits les mieux conservés, mais c’est la grotte 4, située à environ 30 m du site archéologique de Qumrân, qui fournit les deux tiers des manuscrits exhumés.

C’est pourquoi l’hypothèse d’une seule collection de textes, voire de la bibliothèque d’une communauté, a été formulée. Bien que des doutes aient été émis sur l’unité théologique des textes dispersés dans onze grottes, l’ensemble, finalement publié en 2009, révèle une cohérence d’idées sur des thèmes très variés : origine du mal, prédestination, victoire finale du bien sur le mal, généralisation de lois sacerdotales à l’ensemble des juifs, adoption du calendrier solaire et rejet du comput lunaire, prééminence des prêtres, existence d’un message caché dans la Torah…

Le rouleau de cuivre contenant une liste de trésors cachés fait figure d’exception : un consensus naissant en fait un manuscrit déposé plus tardivement dans la grotte 3. Néanmoins, à côté des textes rédigés par la communauté de Qumrân, figurent des textes hérités d’autres milieux sociaux. Ces textes semblent avoir été choisis et conservés dans les grottes dites de Qumrân, parce qu’ils justifient et promeuvent le même projet politico-religieux. Par exemple, aucun texte ne célèbre les dirigeants maccabéens et hasmonéens (lire p. 30) pourtant contemporains.

Ainsi, les manuscrits de Qumrân ne forment pas la bibliothèque d’un groupe d’humanistes collectant toutes les opinions de leur temps, ils forment un rhizome (lire p. 34) aux racines différentes mais aux thèmes et idées choisis bien qu’exprimés différemment. C’est pourquoi les textes de Qumrân sont à la fois le choix d’un milieu juif particulier et un conservatoire de la culture juive au tournant de notre ère. Ainsi, le terme de « secte », qualifiant ce milieu, et l’adjectif « sectaire », pour décrire une idée ou une expression en particulier, ne sont plus de mise aujourd’hui dans la recherche.

La révélation continue

Les manuscrits de Qumrân conservent les plus anciens témoins connus de la Bible hébraïque ou Ancien Testament. Outre la preuve que ces textes circulaient dans l’Israël ancien avant notre ère – ce qui fit la une des journaux dans le monde entier en 1948 avec le déchiffrement du Grand Rouleau d’Isaïe trouvé dans la grotte 1 –, les manuscrits de Qumrân témoignent de l’extraordinaire variabilité du texte d’un même passage avant la fixation du canon juif à la fin du Ier siècle ap. J.-C.

Les collections de la Torah et des Prophètes semblent acceptées par tous les juifs, mais les écrits mis à l’intérieur de ces collections et le texte précis de chacun de ces écrits connaissent une grande diversité à lire les textes de Qumrân. Les hypothèses sur l’écriture et les réécritures de la Bible hébraïque sont alors interrogées à frais nouveaux sur la base de ces témoins matériels et non plus sur des reconstructions théoriques.

Le statut de la parole de Dieu, c’est-à-dire la révélation, face à cette diversité pour un même passage biblique dans une même communauté à la même époque relègue l’autorité littérale du texte au profit du message qui demeure le même au-delà des versions et des variantes textuelles.

Enfin, l’idée d’un texte dépositaire d’une autorité, qui suscitait plus tardivement des interprétations contenues dans d’autres textes ayant moins d’autorité, a vécu, car ces écrits semblent mis sur un même niveau d’autorité. Par exemple, le livre des Jubilés, qui reprend des passages de Genèse et Exode, est considéré en parallèle de la Torah dans le Document de Damas (CD A XVI 1-4).

L’interprétation des textes existe, mais elle se confond avec le processus d’écriture et de réécriture. Ainsi, la distinction entre les textes « bibliques » et « non-bibliques » avant le canon juif ne tient plus. Au fondement de ce processus narratif se mêle la prétention à recevoir de nouvelles révélations de Dieu et à comprendre totalement les révélations plus anciennes consignées dans la Torah et les Prophètes. Ainsi, la révélation continue dans les textes de Qumrân.

Le chaînon culturel manquant

Les manuscrits de Qumrân laissent aussi entrevoir un monde intellectuel juif insoupçonné avant la découverte. En effet, les textes de Qumrân documentent des idées qui établissent des passerelles entre la Bible hébraïque, ou Ancien Testament, et le Nouveau Testament, alors que les deux corpus clos étaient perçus en rupture.

Par exemple, les textes de Qumrân conservent des attentes messianiques au tournant de notre ère qui permettent de réévaluer les continuités et les spécificités de la croyance en Jésus de Nazareth comme le Messie. De même, des textes juridiques découverts à Qumrân constituent le lien manquant entre des lois bibliques et des préceptes collectés dans la Mishna au début du IIIe siècle ap. J.-C. Les traditions de sagesse sur les relations sociales, la famille, la femme ou l’argent, par exemple, conservées dans des écrits inédits, comme 4QInstruction, complètent la connaissance des jalons moraux et éthiques en vigueur dans la société juive palestinienne au tournant de notre ère.

Enfin, des textes liturgiques et calendaires donnent à voir des croyances, des pratiques et des débats quelques décennies avant la destruction du Temple de Jérusalem en 70 ap. J.-C. Bien qu’il demeure difficile d’établir si ceux-ci sont propres à la communauté de Qumrân ou à l’ensemble des juifs, ils sont les premières attestations d’une vie religieuse où s’articulent finement le Temple et la communauté, la prière individuelle et les rites collectifs. Certains de ces textes sont probablement empruntés à la liturgie du second Temple de Jérusalem.

La « communauté de Qumrân » est-elle composée de juifs esséniens ?

Dans l’esprit du plus grand nombre, le nom « Qumrân » est associé à des scandales qui fleurirent à partir des années 1960. Sans revenir sur les accusations de dissimulation de manuscrits contraires à la doctrine chrétienne ou sur l’identification du chef de la communauté de Qumrân, le Maître de Justice, avec Jésus de Nazareth, son frère Jacques ou Jean le Baptiste, il est opportun de rappeler qu’aucun fragment du Nouveau Testament n’a été trouvé dans les grottes de Qumrân et que les idées, notamment celles autour de rites de pureté avec l’eau, sont bien différentes de celles professées par Jean le Baptiste et Jésus de Nazareth sur le baptême.

Dans les années 1990, l’accès à toutes les photographies de fragments provenant de la grotte 4 interrogea à bon droit les hypothèses sur ceux qui ont rédigé, choisi, conservé et copié les manuscrits de Qumrân. Ainsi, la comparaison des préceptes juridiques dans les textes de Qumrân et la Mishna mena Lawrence Schiffman, en 1995, à identifier la communauté de Qumrân avec celle des juifs sadducéens. Mais les nombreuses différences sur des sujets-clés suggèrent que les points communs identifiés révèlent plutôt un avis partagé par l’ensemble des juifs.

D’autres théories étaient plus spéculatives. L’autorité conférée au patriarche Hénoch et ses traditions dans les textes de Qumrân ont fait naître chez Gabriele Boccaccini, en 1998, l’hypothèse d’un milieu intellectuel appelé le « judaïsme hénochite » ; ce milieu serait aussi à l’origine des groupes de Jean le Baptiste et de Jésus.

Bien qu’Hénoch soit une figure d’autorité dans la communauté de Qumrân, les textes n’en font pas la figure centrale ; seulement une tradition littéraire plus ancienne parmi d’autres reprises dans les textes de Qumrân. À l’opposé, Shemaryahu Talmon renonça en 1994 à identifier la communauté de Qumrân avec un groupe juif connu dans les sources littéraires anciennes. Par ailleurs, l’hypothèse formulée par Norman Golb, en 1995, d’un dépôt des manuscrits des bibliothèques de Jérusalem dans le désert de Judée lors de la Révolte juive de 66 à 73/4, sans lien avec le site de Qumrân, ne trouve pas d’appui.

Un consensus s’établit à l’orée des années 2000 avec la reprise de l’hypothèse d’un groupe juif nommé « esséniens » derrière l’expression « communauté » (yahad) lue dans les textes de Qumrân. En effet, environ 95 % des informations données par les auteurs antiques sur les esséniens corroborent les idées déchiffrées dans les manuscrits de Qumrân.

Outre la localisation sur la rive occidentale de la mer Morte, fournie par Pline l’Ancien (Histoire naturelle 5,73), les notices grecques de Flavius Josèphe (Guerre des Juifs 2,119-161 ; Antiquités juives 13,171-173 ; 18,18-22) et Philon d’Alexandrie (Quod omnis probus liber sit [Que tout homme bon soit libre] 75-91) s’accordent avec les textes de Qumrân sur la théologie et les pratiques communautaires. Les rares différences s’expliquent par la connaissance indirecte des esséniens chez Philon et Josèphe, bien que ce dernier prétende avoir été essénien durant trois ans selon son Autobiographie. De plus, ils conservèrent des passages sur les esséniens pour des motivations éditoriales bien distinctes de la volonté d’établir la connaissance historique.

Toutefois, des zones d’ombre demeurent dans l’hypothèse essénienne. Bien qu’ancienne, l’hypothèse dite de Groningen défendue par Florentino García Martínez perdure : le groupe essénien antérieur à la révolte maccabéenne au milieu du IIe siècle av. J.-C. se serait scindé au moment de la révolte pour donner naissance au groupe essénien de Qumrân. L’identité du groupe originel continue d’être débattue. À la lecture des textes juridiques de Qumrân, des positions communes existent entre les esséniens et les pharisiens, ce qui signifierait que les deux groupes n’en formaient qu’un à l’origine. Des chercheurs allant jusqu’à identifier celui-ci avec les « pieux » (hassidim) selon 1 Maccabées 2,42 et 7,13-18. En outre, il est difficile de prouver à travers les textes que l’arrivée du Maître de Justice provoqua la scission dans le groupe.

Qui est le Maître de Justice ?

Le consensus sur l’identité du Maître de Justice a également volé en éclats ces dernières années. Alors qu’à partir de 1950 les chercheurs s’accordaient sur son identité, grand prêtre du Temple de Jérusalem, spolié par l’accession au grand pontificat de Jonathan Maccabée en 152 av. J.-C., mais dont le nom demeure inconnu, les études récentes sur les rares passages mentionnant le Maître de Justice s’orientent vers un nouveau consensus. Il s’agirait d’un prêtre, et non d’un grand prêtre, appartenant à une des familles sacerdotales promptes à critiquer les familles les plus prestigieuses qui contrôlaient le Temple de Jérusalem et son service.

Étant donné que les noms propres ne sont jamais cités dans les textes de Qumrân (seul les fonctions le sont), il n’est pas surprenant que l’identité du Maître de Justice ne soit pas mentionnée. À la mort du Maître, au plus tard à la fin du IIe siècle av. J.-C., l’assemblée des esséniens aurait repris le pouvoir de légiférer selon des procédures très strictes. Les manuscrits de Qumrân sont majoritairement copiés à partir de cette époque.

Enfin, l’énigme de la disparition du nom « esséniens » dans les sources littéraires après la première Révolte juive n’a pas à ce jour trouvé d’explication convaincante. 70 ans après leur découverte, les manuscrits de Qumrân contiennent encore de nombreuses questions irrésolues.

qumran la croix 2(photo la Croix)

http://www.mondedelabible.com/qumran-manuscrits-de-mer-morte-70-ans-kiosques-librairies/ l'article publié a un avantage sur mon article : ce sont ses riches illustrations photographiques

et la reprise par le site de la Croix : http://www.la-croix.com/Religion/Qumran-decouverte-majeure-2017-05-15-1200847227?utm_source=outbrain&utm_medium=cpc&utm_content=Religion

 

qumran google par satellite(Google par satellite)

vous pouvez aussi consulter : http://revue.de.livres.free.fr/cr/golb.html

  

3 juin 2017

Le Monde est fait d'apparences, réédition d'un article du 29 décembre 2013

Voici un extrait publié par mes amis du site des Baladins de la Tradition :

Ton sanctuaire terrestre, aussi bien que les églises, les temples, les mosquées et les synagogues, a, pour toi et les autres, une forme matérielle déterminée, mais cette forme n’est qu’apparente. Essentiellement, elle est l’interprétation, par le mental informé par les perceptions des sens physiques, d’une masse vibratoire dont les composants se meuvent à diverses fréquences.

Il en est de même, d’ailleurs, de la création physique tout entière et il en est ainsi, également, de ton corps. La matière est soumise aux lois cosmiques et celles-ci accomplissent une mission constante et impersonnelle de création.

Mais suppose qu’elles soient sous la dépendance de l’homme. Ton sanctuaire et les édifices choisis pour exemple, pourraient prendre, à ton gré, des apparences différentes. Quoi qu’il en soit, le mot approprié vient d’apparaître : le monde est fait d’apparences ; il n’a pas la réalité qu’on lui confère. En outre, les sens physiques, tu le rappelles souvent toi-même, sont sujets à l’erreur et à l’illusion de sorte que ce monde apparent est encore différent dans l’interprétation qu’en ont les hommes.

Mais c’est dans ce milieu d’interprétations que l’humanité se manifeste, se développe et évolue. Elle ne se soucie pas de savoir si le monde est réel ou non. Elle tient compte de ce qu’elle perçoit et comprend, et elle s’en sert, sans se préoccuper de savoir si son environnement est une illusion et sans se demander si le fait de connaître la réalité derrière les apparences changerait quoi que ce soit à sa manière de vivre.

Nous avons là un exemple fondamental de ce qui peut être entrepris et réalisé à partir de conditions dont la réalité est absente et dont il est tenu compte uniquement des apparences.

Notons, en passant, combien il est paradoxal – et amusant ! – d’entendre certains taxer de « fantaisie », d’imagination ou d’irréalisme ceux qui, au-delà des apparences, s’efforcent d’appréhender la réalité et qui, au-delà du visible, cherchent à percer l’invisible, alors que tous les hommes, et naturellement eux-mêmes, vivent, en le sachant mais sans s’en soucier, dans un monde où la réalité est loin d’être ce qu’elle apparaît !"

Raymond Bernard in Nouveaux messages du Sanctum céleste -

http://www.bldt.net/Om/spip.php?article967

 

 

22 mai 2017

Saint Philibert de Tournus

Je suis retourné spécialement à Tournus pour refaire quelques photos (je les avais en argentique) de l'Abbaye Saint Philibert.  En ce qui concerne les données historiques, je laisse le soin au site Lieux sacrés (déjà cité ici-même) de vous les présenter :

http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2007/05/10/4895931.html

(et pensez bien de regarder les articles apparaissant par photos en dessous : l'église, la crypte, les mosaïques)

Et donc je vous engage à quelques visites par mes photos récentes

http://www.verlatradition.fr/albums/abbaye_de_tournus/index.html

mon album photos en colonne de droite

009

 

17 mars 2017

la méditation

Un lecteur m'a demandé un nouveau texte de Raymond Bernard...alors voici...

"Méditation"

 

 

"La méditation, telle que nous l’avons connue jusqu’ici et pratiquée largement, est une méditation consciente. Elle est basée sur l’être physique, c’est la pensée qui génère une autre pensée pour essayer d’amener un état.

 

Ce texte est issu du site les Baladins de la Tradition http://www.bldt.net/Om/spip.php?article1259

Publié par le site des Baladins de la Tradition, lien pour lire l'article complet 

En effet les Baladins de la Tradition m'ont demandé de ne pas publier la totalité de leurs articles, j'obéis donc à leurs désidératas pour ne pas leur porter préjudice.

Gérard-Antoine Demon

J'insiste sur l'importance d'aller le consulter par ce lien car, en effet, la fin de l'article y ajoute un cadeau extra-ordinaire : un enregistrement de son  auteur sur le sujet (le texte ci-dessus plus un complément)

RB

14 octobre 2016

Papus : certains suivent et certains cherchent avec réintégration d'un commentaire

5

7

12

17

médecine paris

pour ce dernier document une anomalie a déjà été signalée sur ce blog : en 1888 il est indiqué être né en ...1885 au lieu de 1865

Quant aux autres documents ils comportent des signatures (parfois peu lisibles) qui raviront les suiveurs et apporteront réflexions aux chercheurs curieux !

commentaire réintégré :

La Connaissance, avec ou sans majuscule, est-elle suffisante pour atteindre l'Esprit, avec majuscule cette fois ? Visiblement il semblerait que non : j'ai eu et j'ai encore maints exemples à ce sujet. Connaitre, avoir des diplômes, des décorations, des honneurs, n'est pas synonyme de la voie de l'Esprit. Cette voie qui est essentiellement celle du Coeur. La Connaissance fut une aide, je ne le renie pas, la Connaissance est l'entrave.
Un exemple parmi d'autres : dans le domaine des Enseignements supposés de Maitre Philippe de Lyon. Certains, ayant lu un livre, se targuent de tout savoir à son sujet. Sauf qu'il a été suffisamment démontré, ici et ailleurs, que la plupart des souvenirs de sa vie ont été retravaillés dans un but ou dans un autre, les deux ou trois qui ont été vraiment dans l'intimité du Maitre...se taisant ou n'en disant peu de choses. Justement, il en est de même pour son Ami, Papus : il apparait que peu ont lu et étudié l'oeuvre gigantesque du cofondateur de l'Ordre Martiniste (entre autres) et que, restant dans leurs souvenirs de catéchisme romain, sont passés complètement à côté alors que Papus a donné des pistes et des indices très probants comme la Pistis Sophia gnostique...(et ce n'est qu'un petit exemple). Ce commentaire sera réintégré au texte principal.

Pour mémoire, la devise des Bénédictins a toujours été : ORA ET LABORA

Prie et travaille dans ton oratoire et dans ton laboratoire, elle s'applique parfaitement aux deux Mages (unanimement reconnus comme tels) que sont Nizier-Anthèlme Philippe et Gérard Encausse-Papus.

1 - Copie

 

4 septembre 2016

Stanislas de Guaïta

Ces deux étranges diagrammes sont présentés en frontispice du volume I de son ouvrage

sdg3

sdg1

sdg2

25 juin 2016

Milosz

 

Milosz

On ne présente plus cet immense poète que fut Oscar-Venceslas de Lubicz-Milosz, né le 28 mai 1877, mort le 2 mars 1939. Ces premiers poèmes parurent (en Français) dès 1899. Et son écriture fut très prolifique dans tous les genres  : poésies, romans, théâtres, traductions, essais politiques et métaphysiques.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscar_Venceslas_de_Lubicz-Milosz

Il m'est très difficile de choisir l'une de ses oeuvres à présenter ici ; voici donc l'un de ses poèmes (édition Fourcade/la bibliothèque russe et slave/Paris 1929) intitulé Psaume de la Réintégration, à forte apparence mystique, pour ne pas dire ésotérique ou même initiatique. Il m’advient quelquefois, au milieu de la nuit, d’être éveillé par le silence le plus accompli de l’Univers. C’est comme si, tout à coup, les multitudes célestes, apercevant dans ma pensée le terme assigné à leur course, s’arrêtaient au-dessus de ma tête pour me considérer en retenant leur souffle. Ainsi qu’aux lointains jours de mon enfance, toute mon âme se tend alors vers la grande voix qui se prépare à m’appeler du fond des espaces créés.
Mais mon attente est vaine. La paix qui m’environne n’est si parfaite que parce qu’elle n’a plus de nom à me donner. Elle est en moi et je suis en elle, et dans ce Lieu comme nous innomé où s’est accomplie notre union, il n’est pas jusqu’au mot le plus universel, Ici, qui n’ait perdu à jamais son sens ; car rien n’est demeuré hors de nous où nous puissions encore situer un Là-bas, et l’espace total où respire la pensée nous apparaît non pas comme le contenant, mais comme l’intérieur illuminé du
beau cristal Cosmos tombé des mains de Dieu. Jadis, quand l’esprit du silence parfait me saisissait, je levais les yeux vers les soleils ; aujourd’hui, ma vue descend avec leur regard dans mon être. Car leur secret est là, et non pas en eux-mêmes. Le lieu d’où ils me contemplent est celui-là même où je me tiens, et au reproche aimant peint sur le visage de l’univers je reconnais la mélancolie de ma propre conscience.

L’immensité engendrée par l’infinitude des mouvements circonscrits est impuissante à combler le vide de mon âme ; il n’est point de hauteur accessible à l’extension du Nombre dont les instants ne soient comptés par le battement de mon cœur. Que m’importe donc toute cette distance du rien au rien ! Certes, je suis tombé d’un lieu fort élevé ; mais c’est un autre
espace qui a mesuré la chute où j’ai entraîné le monde. Le lieu réel, le lieu seul situé est en moi, et voilà pourquoi l’Univers, ma conscience, veille, veille cette nuit, et me regarde. O mon Père ! mon mal n’a pas nom ignorance, mais oubli. Reconduis ton enfant aux sources de la Mémoire. Ordonne-lui de remonter le cours de son propre sang. Le mouvement de ma chute a créé l’espace temps, cette eau qui dans l’immobile Illimité sur moi s’est refermée et pour laquelle il n’est pas en ma puissance d’imaginer un récipient. Que mon ascension projette donc l’Autre Espace, le vrai, l’originel, le sanctifié, et que l’univers que voici, le Fils de ma Douleur dont le regard nocturne est sur mon âme, avec moi s’élève vers la Patrie, dans le joyeux courant d’influences bruissantes de la béatitude dorée.

Initiatique ? Et oui...Plusieurs pages du livre de James Chauvet la Queste du Saint Graal (Paris Cariscript) réédité grâce à Robert Amadou, lui sont consacrées par ce dernier dans la partie le Graal en compagnie au XXième siècle. Un chapitre entier est même intitulé : vers une confrérie secrète autour de Milosz. Il explique qu'après une rencontre entre James Chauvet et O.V.de L.Milosz, avait germé l'idée d'une confrérie secrète et initiatique :

-...de fonder une organisation ou un Ordre ésotérique, qui aurait incarné socialement l'oeuvre des Arcanes...

-...Milosz accepte de prendre la direction spirituelle du mouvement qui est capable, à son estime, d'embrasser de très larges sphères, dont le prolétariat compagnonnique...

-...L'heure de l'apostolat a sonné . Tenue des réunions : les robes seront de soie noire, avec un collet blanc. Le Maître sera seul coiffé d'une toque rouge. Ce sont les trois couleurs du Grand Oeuvre (spirituel et physique). La doctrine fondamentale sera celle des Arcanes. Le maximum des membres est fixé à 12...

robamadou

Robert Amadou

Je m'aperçois, en continuant la rédaction de cet article, que je me suis engagé sur un chemin montant, sablonneux, malaisé. Il m'est donc impossible de continuer de telles citations, car Robert Amadou consacre entièrement ces pages (une vingtaine) à Milosz ! Et d'autant plus qu'elles comprennent 7 pages de notes en impression serrée ! Sachez seulement que les noms évoqués à son sujet sont les suivants : Louis Cattiaux, René Guénon, Raymond Lulle, Louis-Claude de Saint Martin, Péladan, Fabre d'Olivet, Martinez de Pasqually, Fulcanelli, Saint Yves d'Alveydre, ...ETC... (j'ai indiqué ci-dessus les références du livre).

Nous constatons donc qu'il est vraiment cité en très bonnes compagnies...Ce qui confirme son implication totale au sein du monde initiatique.

Et Milosz est d'actualité le 2 juillet prochain !

En effet une conférence avec musique est proposée au Poet-Laval ce vieux village extraordinaire de la Drôme provencale (ex Commanderie des Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem) à partir de 18h30 par l'association Pradel et les éditions Arma Artis avec Luc-Olivier d'Algange, poète, écrivain, philosophe et un accompagnement au piano par Sylvie Sagot-Duvauroux. Vous trouverez tous les détails avec le lien suivant :

http://www.classicarpa.com/pdf/prochain_spectacle.pdf

Bien entendu, l'oeuvre de Milosz n'est pas constituée que de cela, on peut d'ailleurs le constater en consultant un recueil de ses écrits comme par exemple http://bibliotheque-russe-et-slave.com/Livres/Milosz%20-%20Poemes.pdf avec lequel j'ai travaillé. Donc, la conférence ne portera pas forcément et exclusivement sur les sujets abordés ici.

 

20 juin 2016

Le Revue L'Initiation

La Revue L'Initiation fondée en 1888 par Papus est une revue consacrée à la Tradition que les lecteurs de ce blog connaissent bien car elle a évoqué et évoque souvent des noms tels que Papus, Maitre Philippe, Saint Yves d'Alveydre, Martinez de Pasqually, Louis Claude de Saint Martin et bien d'autres...

Désormais on peut consulter les parutions de la Revue sur le lien suivant : http://www.papus.info/

Cliquez dans l'un des cadres de droite : soit 360 numéros anciens soit 32 numéros récents. On peut même alors en faire autant avec des numéros du Voile d'Isis !

On ne peut que se féliciter de cette initiative qui est conforme à mon éthique et mes préceptes : mettre à disposition des textes pour les partager. A l'époque où bien souvent le profit est une motivation, même dans ce domaine, partager ainsi, sans exclusive est un honneur et un bonheur, car en plus il y a tant de gens qui proclament "moi je sais". On trouve même en librairie des ouvrages scellés qu'il faut acheter pour connaître le grand secret qu'ils contiennent. Et aussi ce mode de vie qu'ont certains de jeter l'anathème sur les autres car ils se proclament les meilleurs et les plus savants.

J'ai récemment quelque peu abordé ce sujet sur l'égo qui écrase les autres dans mon article : http://verlatradition.canalblog.com/archives/2012/08/01/24650046.html  où il apparaît que certains sont plus suivants que cherchants...

J'y termine sur l'humilité car il arrive que la personne qui parle le plus fort grâce à ses titres ou décors visibles méconnaisse ses interlocuteurs...

papus bureau

 

22 mai 2016

Le livre des révélations de Marie d'Avignon,...édition complétée : Pierre de Luxembourg et Benoit XIII !

J'ai rédigé cette étude à partir d'un ouvrage fort érudit : Parole inspirée et pouvoirs charismatiques, extrait de Mélanges de l'Ecole française de Rome Moyen-âge tome 98 de 1986, une étude absolument complète faite par Matthew Tobin. J'ai également complété par des recherches sur internet (textes et iconographie)et quelques connaissances que j'avais auparavant.

Marie d'Avignon ? En réalité elle s'appelait Marie Robine. On ne connaît pas sa date de naissance dans le courant du XIV ième siècle. Elle arriva à Avignon en 1387, venant d'un petit village près de Madiran dans les Hautes Pyrénées, Héchac, dans le diocèse d'Auch. C'est une femme illettrée d'origine modeste, surnommée la Gasque du fait de son origine gasconne (précisions fournies par l'évêque de Senez Robert Gervais, mort en 1390).

Le Cardinal Pierre de Luxembourg avait fait beaucoup parler de lui pour ses pouvoirs thaumaturgiques ; aussi Marie était venue à Avignon sur son tombeau, dans l'espoir d'être guérie de sa paralysie d'un bras et d'une jambe. Et elle fut guérie ! Et le miracle fut reconnu par le Pape Clément VII.

clément VII

Philippe de Maizière (lui aussi important et méconnu) écrivain de l'époque consacre 27 chapitres de son Songe du Vieil Pèlerin (publié en 1389) au séjour des pèlerins à Avignon et c'est lui qui explique que Marie était venue sur le tombeau de Pierre de Luxembourg dans l'espoir d'une guérison miraculeuse.

célestins 4

J'ai découvert dans les archives de la B.N.F. la deuxième édition d'une biographie publiée en 1866 à Avignon par Augustin Canron sous le titre : le Bienheureux Pierre de Luxembourg, sa vie, ses oeuvres, ses miracles et son culte. Un ouvrage fort documenté qui explique l'importance de ce Cardinal extraordinaire né en 1369 et mort en ...1387 à l'âge de 18 ans !!! Il fut nommé Évêque de Metz à 15 ans puis Cardinal à Avignon à 17 ans : cela est incroyable et pourtant tout-à-fait exact ! De plus ces fonctions n'étaient pas simplement honorifiques car il en assura pleinement la charge notamment en distribuant de nombreuses aumônes aux pauvres d'Avignon. Il mourut d'épuisement à la suite de ses jeûnes et pénitences. Selon sa volonté il fut ainsi enterré dans le cimetière des pauvres de la ville. Il était tellement populaire que ses obsèques tournèrent à l'émeute avec une foule considérable. A partir de ce moment on ne compte plus les miracles qui se produisirent sur sa tombe, au point de mettre en émoi la Papauté. En 1395 le roi y fit poser la première pierre de l'église des Célestins (qui , s'agrandissant, prit une grande importance, voir le plan ci-dessous en 1828) pour y célébrer le corps saint (qui est devenu de nos jours le nom du quartier). Mais revenons à l'époque, il est écrit : Marie de Bretagne, reine de Sicile et de Jérusalem, veuve du roi Louis II, se trouvait alors à Avignon. Voyant le concours extraordinaire des fidèles auprès de la tombe du Cardinal, et voulant seconder leur dévotion, cette pieuse princesse fit, dès les premiers jours de l'année 1389, remplacer la grille en fer par une élégante chapelle de bois.

plan des célestins avignon

de nos jours (ce qu'il en reste est devenu lieu d'exposition et théatre)

célestins 1

église célestins avignon

place des corps saints (2)

ce qu'il en reste ?

célestins 3

 

On comprend donc aisément pourquoi Marie Robine fit ce pèlerinage et décida même de demeurer sur place, dans l'enclos du cimetière saint Michel. On ne sait pas si elle s'établit à Avignon dès sa guérison. Il est certain qu'en 1395 elle y résidait et était relativement connue. Une bulle pontificale du 3 janvier 1395 indique qu'elle est la protégée du pape Benoit XIII (Pedro de Luna, Pierre de Lune autre personnage extraordinaire mais là c'est une toute autre histoire...voir ajout en fin d'article) annonçant le paiement de 60 florins d'or d'Avignon annuels pour aider Marie qui vivait au cimetière Saint Michel, près de la tombe de Pierre de Luxembourg ; avec la précision d'utilisation soit 24 florins pour elle-même, 24 pour son confesseur, 12 pour sa servante. Tout le monde s'accorde pour reconnaître qu'en cette période de schisme, Marie Robine était le témoignage vivant de la légitimité spirituelle et temporelle de la Papauté d'Avignon, et en particulier de Benoit XIII.

benoit XIII

Car, visionnaire, elle devint prophétesse d'où le petit Livre des Révélations qui reprennent les 12 épisodes de ses visions. Il occupe les folios 118 à 128 d'un recueil manuscrit conservé à Tours et provenant de l'abbaye de Marmoutier. Étant sponsorisée par le Pape, elle devint une sorte de fonctionnaire spirituel gardée sur place mais sans aucune influence sur ses dires et visions. Mais elle se rendit compte de cette manipulation qui devint pour elle insupportable. Elle condamnera ainsi les abus et aussi ses Papes protecteurs ! Mais elle ne vivra pas très longtemps, mourant paisiblement en novembre 1399.

Sa fonction de prophétesse papale fut d'ailleurs très courte puisqu'elle commença le 22 février 1398. Elle adressa alors au roi Charles VI une lettre ; nous avons vu qu'elle était illettrée en 1387, alors cette lettre a été écrite soit par un clerc, soit par son confesseur (du nom de Jean), ce qui n'est pas sans poser des questions...D'autant plus qu'à cette époque les cours du soir en accéléré n'existaient pas... Cette lettre donne au roi des conseils de bonne gestion : dis-lui qu'il procure l'union de l'Eglise par les moyens que j'ai déjà indiqués, et qu'il se garde de faire ou de laisser faire soustraction d'obédience à Benoit XIII...dis-lui qu'il opère la Réforme dans l'Eglise...dis-lui de fonder dans chaque diocèse trois maisons ou collèges, un pour les indigents et les vieillards, un pour les pauvres étudiants, le troisième en vue de la défense des églises contre les ennemis de la foi et les infidèles... (dans l'esprit de Marie les infidèles sont les Chrétiens de mauvaise foi car dans la suite elle fera bien la différence avec les Sarrasins)

Au sujet de cette première vision, une supposition fut échaudée quant à sa prédiction de la venue de Jeanne d'Arc mais elle est fort contestée et ferait partie des récupérations si souvent mises en place dans ce domaine, et cela de tous temps. Dans cette lettre adressée au roi, Marie Robine semble pleine d'espoirs. Quelques mois plus tard, les 26 et 27 avril deux nouvelles visions en présence de nombreux témoins dont son confesseur et Marie de Bretagne. Cela sous-entend qu'elle était déjà connue et reconnue.

La seconde vision a un caractère apocalyptique avec une roue enflammée centrale tournée vers la terre. Sur le côté face se trouvent 3450 épées ainsi qu'un grand nombre de flèches, et cette roue a un axe comme pilier qui monte jusqu'au trône de Dieu. On ne peut s'empêcher de penser à l'Apocalypse dit de Jean (ou 600 ans avant Jean dans le style des visions d'Ezéchiel). Et cette roue semble se diriger vers la terre ; cependant elle est retenue par 13 anges qui la maintiennent de la main droite avec des chaînes, tenant chacun une épée de la main droite. Le trône de Dieu est devenu celui du Christ qui tient la plus grande des épées longue de 5 cannes (9 mètres) et qui est le seul à pouvoir juger les êtres humains. Notre prophétesse a alors un dialogue avec lui pour marchander le salut des Hommes. Elle le supplie de ne pas être en colère et c'est un ange qui répond "in Deo non est ira" ; elle lui propose de se sacrifier elle-même mais Jésus refuse. Il lui montre alors un chaudron plein de fumier. Seule l'intervention de la mère de Jésus empêche sa colère, apparaissant les genoux en sang, et fait appel à sa clémence ; Jésus arrête alors la rotation de la roue en retenant les épées.

La troisième vision amène Marie à rencontrer brièvement Lucifer à qui elle résiste ; elle est alors amenée devant le trône de Dieu qui lui montre une cité où est réunie toute le chrétienté avec, dehors, une multitude d'infidèles qui essaient d'y pénétrer. Dieu lui apprend qu'il divise les occupants de la cité en 4 groupes : une partie rejoint les fils de Dieu, tandis que les 3/4 restants sont envoyés en enfer. Il énumère les maux qui affligeront les condamnés et si après les coupables ne s'amendent toujours pas, il enverra, entre autres, cinq foudres qui frapperont la terre en cinq endroits.

Courant avril 1398 une vision l'engage à faire part de ses révélations à Marie, reine de Sicile, et finalement cette dernière l'envoie à Paris avec une lettre de recommandation auprès d'Isabeau de Bavière, femme de Charles VI, donc reine puis régente du Royaume du fait de la folie du roi.

isabeau

Elle se présente le 2 juin au Palais de la Cité où le concile national (formé par tous les Grands du Royaume, les ambassadeurs étrangers, les représentants des Universités, 11 archevêques et 60 évêques) délibère sur la question de la soustraction d'obédience à Benoit XIII (Pedro de Luna). Mais sa tentative échoua : les portes restèrent closes. Elle reçut la vision d'abandonner sa démarche mais resta cependant à Paris jusqu'en mars 1399. Pendant ce séjour elle délivra deux autres visions.

Dans la cinquième vision du 6 juin 1398, elle voit une majestueuse procession autour du trône de Dieu, avec des séraphins et des chérubins en grand nombre, saint Pierre suivi des autres apôtres et les vierges martyres ; ces dernières étant chacune  fois couronnées et à chaque tour du trône elles déposent une couronne à ses pieds. Le cortège est ensuite complété par les martyres, les confesseurs, les patriarches, les prophètes et un grand nombre de vierges et de veuves. Elle voit un siège vide entre saint Paul et sainte Catherine, mais Jésus ne lui permet pas de s'y asseoir car sa foi est trop faible.

chérubins

vierge et seraphins

La sixième vision, toujours de Paris, lui montre des hommes qui tournent autour d'une étoile en pleurant à chaudes larmes, un ange recueille ces larmes et leur reverse sur la tête. Il s'agirait de la constatation de son échec vis-à-vis des théologiens et doctes universitaires qu'elle n'a pu convaincre. La reine aurait même tenté de la retourner contre Benoit XIII en la renvoyant en mars 1399 à Avignon accompagnée d'un clerc et d'un théologien destinés à contrer le pape.

Elle revint donc se réinstaller dans le cimetière des pauvres (Saint Michel). Le 6 juin elle fut enlevée par deux esprits enflammés qui la transportèrent dans la maison de saint Jean. Elle le supplie alors d'intervenir auprès de Dieu pour les chrétiens divisés, ils assistent ensuite à une messe où Jésus d'identifie à l'eucharistie. Et Marie comprend lors de cette septième vision que chacun doit assurer son propre salut, hors de tout attachement politique ou religieux.

Et donc, lors de ses deux visions suivantes, elle prend de la distance vis-à-vis du pouvoir ecclésiastique : Clément VII lui apparaît deux fois accompagné d'un ange, il lui fait des promesses mais elle ne peut plus lui faire confiance.

Le 18 mai 1399 (vision 10), jour de la Pentecôte, elle est de nouveau enlevée par deux esprits enflammés qui l'emmènent dans la vallée de Josaphat : là se tient un repas avec Jésus, les saints et tous les prélats du monde. Jésus leur pardonne leurs pêchés mais l'un d'entre eux se fait porte-parole et lui demande qui il est qui peut parler ainsi. Marie ressent la mauvaise foi de ces prélats. Jésus nomme trois aumôniers pour distribuer les restes du repas, mais après son départ, les prélats interdisent cette mission. Jésus ordonne alors la fondation de deux cités, celle de l'ingratitude pour les clercs et celle de la méconnaissance pour les laïcs. Au cours de cette vision, la condamnation de Benoit XIII est prononcée car soupçonné de ne pas avoir accepté les propositions faites pour apaiser le conflit des deux papes. Et cela confirme le désormais détachement de Marie Robine avec la papauté et ses autorités.

La onzième vision du 12 octobre transporte Marie sur une étoile où elle voit une procession d'anges et de saints autour d'un arbre magnifiquement décoré. Un long passage semble à Matthew Tobin ne pas être d'origine, un rajout désordonné et incohérent par rapport au reste. Après, un grand mystère de la Passion est présenté par les anges et les saints avec l'arbre dans le rôle de Jésus crucifié. Les infidèles lient les branches de l'arbre, le battent, et le couronnent avec ses propres branches en guirlande, puis l'ensevelissent. Mais trois anges viennent reverser le sang recueilli lors de la flagellation sur son flanc, et l'arbre ressurgit pour aller rejoindre Dieu. Matthew Tobine note que cela rappelle la légende dorée antérieure de Jacques de Voragine. A la fin de cette vision Marie évoque aussi sa déception vis-à-vis du roi de France.

La douzième et dernière vision a lieu le 1er novembre : une  nouvelle procession a lieu autour de la Trinité : le Christ reçoit de Dieu de nombreuses épées qu'il distribue aux saints, et cela annonce l'approche du Jugement dernier. Saint Martin y est nommé précepteur des biens destinées aux âmes du Purgatoire.

Et elle mourut dans son petit oratoire du cimetière des pauvres d'Avignon le 16 novembre 1399.

Ainsi se termine le livre des Révélations. Dans la réalité, l'oeuvre de Matthew Tobin est beaucoup plus importante, non seulement dans l'analyse, mais également par la publication in extenso des 12 révélations en latin. Je pense qu'il est possible de trouver cette étude dont j'ai donné les références en début d'article (puisque moi-même j'ai pu me procurer l'ouvrage) ; d'ailleurs l'article Marie Robine de l'encyclopédie Wikipédia sur Internet fait largement référence à cet ouvrage. Selon mon habitude, j'ai effectué plusieurs recherches complémentaires permettant ainsi quelques ajouts.

 (pour l'histoire des Papes à Avignon voir : http://www.avignon-et-provence.com/avignon-tourisme/histoire/temps-papes.htm#.V0FbFCHwwcc 

AJOUT SUR BENOIT XIII
Dans cet article trois personnages au destin extra-ordinaire sont évoqués : Pierre de Luxembourg, Marie Robine et Benoit XIII. Pour ce dernier, j'ai évoqué le roman, presque un thriller, de Jean Raspail, l'anneau du pêcheur. Je ne sais combien de fois j'ai relu ce livre, sachant bien sûr, que l'auteur a romancé les faits et qu'il y a mêlé une intrigue policière. Pour moi ce livre est un chef d'oeuvre, je ne me prête pas aux étiquettes que l'on a attribuées à Jean Raspail, cela ne m'intéresse pas : nous vivons dans un monde où il faut toujours catégoriser les gens, cela est si simple...

Voici la quatrième de couverture de l'édition originale (Albin Michel), je me fais un plaisir d'en présenter un lien :

 

Jean RASPAIL, L'anneau du pêcheur

Réveillant une polémique qui remonte au Moyen Âge, L'Anneau du pêcheur, œuvre troublante et visionnaire, dont l'intrigue se noue au cœur d'une histoire de la papauté savamment retracée, sème le doute chapitre après chapitre : et si ce vieil homme à bout de forces était en fait le vrai pape ?

http://www.biblisem.net

 nota : les illustrations de cette étude sont issues de Google images et pour ce qui concerne l'église, de la référence église des Célestins Avignon.

 

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