D'abord une chose : si je prends des textes ou autres en citation, c'est toujours comme support de départ. Jamais je n'utilise ce que les autres ont écrit pour exprimer ma pensée, qui doit être personnelle ; bien sûr ce n'est pas un exercice simple, mais à quoi sert-il de répéter ou de citer ce que les autres ont déjà exprimé ? Chaque être humain est différent, a ses propres pensées, ses propres approches, qui sont forcément différentes de celles des autres, même si ces autres apparaissent importants, sages ou savants. Chaque être humain est une entité propre qui forme un petit tout en relation complète avec le grand tout.
Pour revenir au sujet de la Foi, elle est représentée par mes actes, mes paroles, mes écrits, une Foi d'un incorrigible optimisme dans la Vie, même si ses aléas me ramènent parfois, et dans le monde où nous vivons , même souvent à la matérialité plus ou moins négative.
La Foi dans la Vie, dans tout ce qui est, que l'on peut appeler Dieu, que l'on peut appeler Energie globale, le grand Tout , bien entendu, c'est une notion supra - humaine qui dépasse notre simple entendement ; j'ai pour habitude de comparer avec la grappe de raisin, pour donner une image, chaque être vivant est un grain de cette grappe, la grappe n'existe pas sans les grains, les grains n'existent pas sans la grappe.
Nous sommes une parcelle de l'Univers incommensurable et par là-même j'ai la Foi ; cela ne va pas sans l'appel du Cœur, pas le Cœur physique mais la raison, l'entendement.
Je veux rendre hommage ici à une ancienne correspondante qui vivait pleinement cela. Elle avait pleinement la Foi et tout en elle témoignait de cette Foi, à sa façon, sans faire appel à quiconque ou à quelque croyance que ce soit.
En effet, on a pas appris au gens à faire la différence avec le dogme ; je parle seulement pour le Christianisme car je connais peu l'Islam mais j'ai entendu dire que cela se passait de la même façon.
Tout a été transformé au fil des siècles par les dogmes décidés comme des oukases, à partir de Rome, et même dans un passé récent ! Quand on pense que le dogme de l'Immaculée conception ne date que de 1854 ! Tiens, tiens les apparitions de Lourdes ont eu lieu en...1858 ! Elle a donc attendu que le dogme soit proclamée pour apparaître...Et quand on présenté à Bernadette la statue du sculpteur Fabish créée selon ce dogme, elle a dit : non, ce n'est pas ça que j'ai vu ...et on l'exfiltra au Couvent de Nevers où elle passa sa courte vie.
la très belle Bernadette au Couvent St.Gildard de Nevers
Et quand on pense que le dogme de l'infaillibilité du Pape date de 1870 soit 16 ans après le dogme de l'Immaculée Conception..il y a encore quelques questions à se poser...Mais tout cela le bon peuple ne le sait pas, on se garde bien de lui rappeler, d'autant plus que ce dernier dogme faillit provoquer un schisme dans la Chrétienté et que, encore de nos jours il est sévèrement critiqué !
Dans un passé plus ancien, dès l'évangélisation de la Gaule, tous les lieux sacrés anciens dits païens, c'est-à-dire Celtes, ont été christianisés : soit on a reconstruit dessus, soit on les a purement détruits. Quand on ne pouvait pas on a trouver d'autres solutions : par exemple nombre de menhirs ont eu leur sommet taillé en croix. Et ceux qui ont fait cela savaient très bien ce qu'ils faisaient car ainsi le menhir n'a plus aucun fonctionnement énergétique !
Autre exemple, dans le Beaujolais, un mégalithe était connu pour vaincre la stérilité des femmes qui venaient frotter leur ventre contre, et bien on a construit dessus un autel et une chapelle. Des prêtres instruits le reconnaissent, ainsi fut un temps où un curé de Notre Dame d'Orcival faisant visiter son église présentait le pilier central du chœur en indiquant qu'il recouvrait un menhir !
la Vierge noire d'Orcival devant le fameux pilier
menhir de Vassivière (fouilles de scouts à la demande du Curé)
Quant à la foi, on peut mettre de côté tous les noms de Dieu, d'Allah, de grand Architecte et d'autres, pour ne considérer qu'une sorte d'état, dépassant l'entendement humain, que l'on qualifie avec notre mot de divin. On peut aussi parler de conscience globale qui recouvre tout l'Univers sans aucun frontière et qui est le Tout.
J'aime bien la notion rapportée d'Inde et dont parlent des Sages comme Aurobindo, puis Mère : c'est...ça.
Dans un écrit précédent, j’ai revendiqué mon attachement chrétien, non au sens du suivi des dogmes de la Religion catholique romaine, mais à un sens plus large, certains diraient christiques.
La quête que je mène depuis maintenant plus de trente ans m’a souvent amené à Taizé ; j’y ai en quelques sortes reçu, après et avant des milliers d’autres de tous âges, de tous continents, un second baptême, le baptême de l’universalité du monde chrétien.
Combien de fois j’y ai assisté aux célébrations de prières et de partage du pain et du vin (je ne veux pas parler de messe à ce niveau œcuménique) parmi des foules plus ou moins grandes , de 50 dans la petite église romane en plein hiver à 7000 dans celle de la Réconciliation à l’occasion de Pâques, représentants des centaines de nations (et cela est certifié) et toutes les Religions ou croyances du monde chrétien. Car Taizé est connu et reconnu dans le monde entier, mais le plus difficile, disait Frère Roger le Prieur-Fondateur de la Communauté, est de dire à ceux qui sont là de partir, de retourner chez eux pour témoigner et vivre Taizé dans le monde.
Car Taizé n’est pas un fin mais un moyen, et si l’on n’y prend garde , cela peut devenir insidieusement une drogue tel un paradis artificiel où tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau, comme nous le voyons trop souvent et de plus en plus pour des foules confondant exotisme et adoration d’un Gurû, n’ayant pas approfondi le mystère de la Spiritualité, croyant être sauvées par le Gurû qui fait le travail à leur place. Taizé ne veut pas être cela : sa réflexion est de permettre à chacun de visiter son intérieur, d’aller jusqu’au plus profond de son être, non pas pour un temps, mais pour toujours.
Dans le même temps, j’ai essayé d’approfondir, de connaître un peu plus le monde chrétien : les temps dits évangéliques, les pères du désert, les écrits apocryphes, les monastères, les abbayes. J’ai été surpris d’apprendre que tout cela recouvrait des croyances encore plus anciennes, des connaissances, des pratiques et des rituels ancestraux.
Il ne faut pas oublier non plus que géographiquement Taizé est situé à côté de Cluny, qui fut l’un des phares de l’occident chrétien au sein du monde médiéval, Cluny dont l’église était aussi grande que Saint Pierre de Rome, Cluny qui civilisa par ses installations et dépendances les routes d’Europe avant la relève de Cîteaux. Là aussi j’ai eu sujet à étudier, d’autant plus que contrairement à ce que l’on croit les deux Abbayes ayant eu des rapports précis d’échanges et de réflexion avec le Judaïsme et l’Islam.
Cluny
la nouvelle église de Citeaux
célébration dans l'ancienne église de Citeaux
Justement je ressentais qu’il me manquait quelque chose, je le compris quand je compris que l’œcuménisme de Taizé, même si justement la Communauté entretient de très bons rapports avec les autres Religions ou croyances, ne concerne que le monde chrétien.
Taizé
l'église romane de Taizé
En plus j’adore rendre visite, bien entendu à de grands lieux témoins de la Foi, mais surtout à ces petites chapelles (l'église d'origine du village de Taizé est de celles-là), bien souvent inconnues du grand public, qui vibrent encore de cette Foi, et souvent sans aucune fioriture de la tradition chrétienne, pures et simples dans leur appareillage de pierres, mais si fortes, presque en secret pour leurs visiteurs et admirateurs ; parfois même elles abritent un véritable trésor et aussi un peu plus, mais le bon peuple ne le sait pas…
un trésor dans ma petite église romane (initiatique) préférée...
Et j’ai suivi les chemins des Vierges Noires, j’ai beaucoup dialogué avec elles, parfois même en éclaireur (plus exactement à 3) comme à Vassivière en Auvergne (merci MLT), sans savoir que cela était précurseur de la visite de beaucoup d’amis.
la Vierge noire de Vassivière
Nous devons nous rappeler que selon les chiffres publiés en 2009, le monde chrétien dans son ensemble ne représente que 2,25 milliards d’individus sur 6,79 milliards soit 33,20 %. Il faut se rappeler que trois grandes Religions sont issues du même Père : Judaïsme, Chrétienté et Islam sont les Enfants d’Abraham et se sont séparés, disputés, combattus, déchirés, chacun en revendiquant l’héritage.
Souvenons-nous de la célèbre photographie à Assise où tous les grands chefs et responsables religieux du Monde entier sont regroupés autour de Jean-Paul II et à son initiative devant un immense panneau disant Paix dans toutes les langues.
S’intéresser au livre des morts égyptien ou tibétain, au Confucianisme, à l’Hindouisme, au Taoïsme, à la Bible, au Coran, au Bouddhisme, ce n’est pas, comme une analyse succincte pourrait le prétendre, du syncrétisme, mais un désir de parfaire sa connaissance dans ce qui est proposé, pas forcément par une connaissance approfondie…et je suis revenu au Christianisme…(j’ai entendu parler d’animisme et de chamanisme que plus tard...avec les modes…)
Il serait bon de gommer toute idée de concours, de suprématie, ou de guerre sainte (mon Dieu lave plus blanc), car comment peut-on combattre un Homme ou le tuer au nom de Dieu ? Les Religions sont faites pour relier, si elles procèdent à des exclusions, elle se coupent des autres et deviennent sectaires. Et pourtant les livres dits sacrés regorgent de combats, de massacres, de souffrances imposées à leurs opposants…
L'effort de se rencontrer est nécessaire pour se connaître, se connaître pour se comprendre.
Dans un premier l’étude des textes est utile, sans se contenter des exégèses, des commentaires, des ajouts, du prédigéré qui déforment toujours la vérité par l’opinion et les certitudes personnelles de leurs auteurs.
On peut ensuite consulter ces commentateurs qui apportent parfois de lumières sur les bases. On a maintenant le moyen de regarder un peu ce qui nous a précédé sans faire appel à l’imagination d’auteurs en délire plus commerciaux que sérieux. Ainsi, les découvertes des documents esséniens de Qumran et gnostiques de Nag-Hammadi ont été unanimement reconnus comme des évènements extraordinaires, nous permettant ainsi d’avoir accès à la source des débuts de l’ère chrétienne sans falsification possible malgré les censures d’origine diverses. Et là encore des romanciers contemporains en ont tiré des délires pris comme réalité par le grand public. Jusqu’à parfois confondre des groupes distincts par exemple les Esséniens avec les Thérapeutes d’Alexandrie !
Dans l’étude des textes de l’Ancien Testament on retrouve des emprunts faits directement à des Civilisations plus anciennes, des textes égyptiens, ou perses, ou la reprise de mythes dits païens car non-chrétiens.
De même le Nouveau Testament reprend des mythes d’Orphée ou d’Asclépios. Et cela va même plus loin ! Prenons le culte de Mithra répandu par les armées romaines lors de leurs occupations territoriales.
Ce culte venant d’Orient connu plus de 800 ans avant J.C. célèbre un dieu né d’une vierge, dans une grotte, lors du solstice d’hiver (autour du 25 décembre), un comble ! Et ses disciples se réunissait dans une crypte pour partager le pain et le vin consacrés, et le sanctuaire principal de Mithra à Rome se situait…à l’emplacement de Saint Pierre de Rome …qui dit mieux ? (ce culte fut violemment persécuté par les Empereurs chrétiens sous prétexte d’imitation !).
Plus récemment, de nombreux Saints populaires de nos campagnes sont d’origine celtique christianisée: Saint Brieuc, Blaise, Fiacre, Corentin, Guénolé l’ont été ainsi. Et de nombreux sanctuaires chrétiens sont installés à la place ou sur des sanctuaires celtiques.
Les rituels, les habits, les ornements utilisés sont l’adaptation des anciens cultes, même la position de prière des moines est une savante étude par rapport à la circulation d’énergie dans ce que certains appellent les chakras. Les lamas tibétains reconnaissent officiellement que le sacrement de l’extrême-onction est le rituel de fermeture des chakras, comme celui du baptême en est l’ouverture.
Il y a donc eu et il y a toujours une continuation de la Tradition et des Connaissances avec une adaptation à l’évolution et aux circonstances. Cela de grands passeurs de vérité me l’ont appris René Guénon, Saint Yves d’Alveydre, Karlfried Graf Dürckheim et quelqu’un que je nommerai pas, ceux là et d’autres que j’ai oubliés.
C’est ainsi qu’il existe une immense Sagesse, bien réelle, non générée par seulement l’esprit d’écrivains ou de conférenciers, mais inspirée par l’Esprit et retransmise par des textes précis, et à cela il faut ajouter le travail personnel sur soi, la méditation, la prière, la recherche, la réflexion, qui permettent de s’ouvrir à une véritable communion, un véritable partage avec la Vie, et ainsi de toujours SERVIR. Et cette foi dans le Divin, hors des dogmes et théories.
(je tiens à préciser que toutes les données historiques sont vérifiables)
Il en est ainsi.
Gérard-Antoine Demon
et pour ceux qui cherchent : le symbole Phos (la Lumière) /Zoé (la Vie) est une ancienne inscription grecque. On peut le rapprocher de l'Evangile dit de Jean (8-12) : Jésus leur parla de nouveau, et dit: Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.
il est à remarquer que la Lumière (incréée) est sur le plan vertical car elle descend sur le plan horizontal pour éclairer la Vie...: elles se rencontrent en oméga.
SOIS CHERCHANT POUR COMPRENDRE AU-DELA DES MOTS
mais d'abord connais-toi toi-même...