Nizier-Anthèlme Philippe selon Papus
Après avoir abordé plusieurs aspects de notre héros, le plus souvent évoqués par Gérard Encausse, alias Papus, et absolument hors des Evangiles selon Maitre Philippe ressassés par ses laudateurs ou apôtres, textes de louanges pour mettre en place une véritable Légende dorée à la manière de Jacques de Voragine, il nous faut maintenant aborder le passage précis où Papus parle nommément de Philippe, dans son traité élémentaire de Science occulte, dont la première édition date de 1888 (?).
Le docteur Encausse n'a jamais fait mystère d'avoir deux Maîtres, l'un intellectuel le Marquis Alexandre Saint-Yves d'Alveydre (notamment auteur des différentes Missions et de l'Archéomètre) et l'autre spirituel Nizier-Anthèlme Philippe. Voici donc ce qu'il en dit, beaucoup plus compréhensif à la lumière des passages déjà cités ici même, qui ont permis une progression du niveau de conscience du lecteur vis-à-vis du Mage Philippe et qu'il convient de relire pour une meilleure compréhension de certains propos.
Il me reste à parler du maître spirituel. Celui-ci est descendu alors que le premier est monté ; celui-ci sait tout, mais il enseigne à descendre et à acquérir la certitude que l'homme qui sait qu'il ne sait rien, commence seulement à comprendre la science ; que celui qui ne possède rien qu'un grabat et qui prête son grabat à qui n'en possède pas est plus riche que tous les riches, le maître spirituel quand il veut enseigner, peut soit parler, ce qui est rare, soit faire voir ce qui est plus commun pour lui. Possesseur de biens physiques qui lui permettraient de vivre en oisif, le maître consacre toute sa vie à la guérison des pauvres et des affligés. Et ces guérisons même indiquent au plus aveugle de quel plan descend l'Esprit qui commande à la maladie et à la mort elle-même.
Dans les rues de la ville qu'il habite, on le voit passer humble entre les humbles ; aussi les pauvres gens seuls le bénissent et le connaissent. Cet ouvrier qui le salue avec respect lui doit sa jambe qu'on allait couper et qui fut guérie en une heure ; cette femme du peuple qui accourt à son passage, vint le trouver alors que son enfant râlait et le maître dit : "Femme, vous êtes plus riche, de par votre dévouement incessant et votre courage devant les épreuves que les riches de la terre ; allez, votre enfant est guéri". Et rentrée chez elle, la mère constate le miracle qui déconcerte et irrite les médecins. Cette famille d'arisans courut à lui alors que depuis 18 heures, leur fille unique était morte, il vint et devant 10 témoins, la morte sourit et ouvrit de nouveau les yeux à la lumière. Demandez à tous ces gens le nom de cet homme, il vous diront : c'est le Père des Pauvres.
Interrogez cet homme ; demandez-lui qui il est, d'où il tient ces pouvoirs étranges et terribles, il vous répondra : "je suis moins qu'une pierre. Il y a tant d'êtres sur cette terre qui sont quelque chose que je suis, heureux de n'être rien. J'ai un ami qui est, lui, quelque chose. Soyez bon, patient dans les épreuves, soumis aux lois sociales et religieuses de votre patrie, partagez et donnez ce que vous avez, si vous trouvez des frères qui ont besoin et mon ami vous aimera. Quant à moi, pauvre envoyé, j'écris sur le livre évident de mon mieux, et je prie le Père comme jadis le fit notre Sauveur le Christ qui rayonne en gloire sur la Terre et dans les Cieux et au coeur duquel on parvient par la grâce de la Vierge de Lumière : Mariah dont le nom soit béni.
Je ne terminerai pas ces pages, que ma reconnaissance rend si douces, par le rappel des injures et des sarcasmes dont les savants, les satisfaits, les critiques accablent le Maître. Il les ignore, leur pardonne et prie pour eux. Cela suffit.
Cet homme dont je viens d'esquisser le caractère, et avec quelle gaucherie eu égard à son élévation, n'est pas un mythe, un être nuageux perdu au fond de quelque pays inaccessible. C'est un être de chair et d'os, vivant de la vie sociale dont il a assumé toutes les charges et plus encore...
dédicace de Papus placée en exergue de son étude sur Pistis Sophia