Avant le 1er mai au Clos Landar
Ce que je vais présenter ici, nul ne peut savoir s'il s'agit d'une fiction ou d'une réalité. Tant de choses ont été dites, rapportées et écrites sur le sujet que l'on ne peut savoir ou est le vrai, ou est le faux. Chaque chose peut être classifiée en trois catégories : le réel, le possible et l'imaginaire. Mais il n'y a pas de frontière infranchissable entre chacune et une passation est toujours possible entre elles.
A ceux qui pensent que cela est exact, je rappelerai ce qui précède quant à la véracité des choses ; à ceux qui disent que cela est une pure invention, je rappelerai tout ce qui a été publié et qui pourrait être vrai, et après tout on peut rêver...
J'avais déjà reçu un message d'un ami italien inconnu du nom de Zanoni, je l'avais présenté à quelques correspondants, j'en ai reçu un second qui modifie quelque peu le premier ; on ne saura jamais qui est ce Zanoni puisque son adresse de messagerie n'existe plus.
Mon cher Frère,
Je vais vous apporter quelques éclaircissements à mon précédent message.
A partir du document trouvé il y a plusieurs années, parmi tant d'objets jetés devant le portail du Clos Landar, après l'évacuation des greniers, nous avons emprunté le souterrain qui part à l'emplacement des anciennes vignes du couvent. Au passage, en maints endroits, nous avons retrouvé des traces anciennes d'appareillage, datant de l'antique castrum que les cartulaires de l'Abbaye de Savigny évoquent et que vous aviez pu consulter sans les comprendre.
Lors de la bifurcation nous avons laissé sur le droite la direction de la maison des domestiques pour prendre vers la gauche celle de la maison de maitre.
Avant d'arriver à destination, nous sommes passés avec respect, mais sans y entrer, devant la salle souterraine où se pratiquaient les rituels, non sans avoir salué par les signes habituels le Gardien éthérique des lieux installé (ce lieu est terrible) en protection par notre Grand Hiérophante Papus, et qui punit infailliblement les égos.
Il nous a permis alors de continuer à visiter ce qui est invisible à ceux qui n'ont pas la clé et qui ne voient le domaine qu'aux premiers et seconds degrés et ceux qui prétendent tout savoir et ne savent rien...
Nous sommes donc allés directement, grâce au plan abandonné qui confirmait nos savoirs précédents, à l'armoire secrète. Le but était précis : la Bible ancienne avec un ex-libris signé Nizier-Anthèlme Philippe.
Nous en avons donc feuilleté et gardé copie des pages annotées de la main de Monsieur Philippe d'une écriture cabalistique ressemblant fort aux lettres chaldéennes ou à l'écriture Vatan de notre bon Marquis et Maître, que les profanes ne peuvent comprendre...Mais à la fin de notre consultation, le sortilège de protection s'est déclenché, réduisant en cendres le livre, qui n'existe donc plus.
Nous sommes alors repartis par le même chemin, non sans avoir remercié et salué le Gardien des lieux.
Voilà, cher Frère, ce que je pouvais vous préciser à ce sujet.