Le Soleil et le Vent -suite 6
En toi, fais silence, oublies qui tu es, fais le vide en ton être jusqu’au plus profond de la matière, jusqu’au plus profond de tes cellules, oublies ton passé, ton identité, tes habitudes, ton manteau du monde. En toi fais silence, puis mets toi à l’écoute de la terre, comprend qu’elle est vivante, comme toi, écoutes la vivre, écoutes les Hommes, la nature, le ciel et l’univers. Mets-toi en harmonie avec ce monde qui t’entoure et dont tu es toi-même l’une des cellules. Retrouve l’innocence de l’enfance pour redécouvrir les végétaux, les animaux, les océans, les étoiles, observe l’immensité du ciel. Ecoutes les Hommes, ceux de ton époque, mais aussi ceux qui t’ont précédé et qui t’ont laissé en héritage leurs messages gravés dans la mémoire de siècles. En toi fais silence, tu peux le faire en des lieux privilégiés où souffle l’Esprit, mais point n’est besoin, car, toi-même, tu es pyramide, menhir ou cathédrale : le Divin procède de toi autant que tu procèdes du Divin. Etre à l’écoute te permettra de pratiquer la dévotion envers les autres et tout ce qui est, et ainsi tu pourras célébrer la plus belle de toutes les choses : la Vie. Et alors, tu découvriras une Atlantide sur le chemin de la Connaissance et de la Lumière.
Tu pourras alors, si tu le veux, mettre en son et lumière les quatre éléments. Mais attention ! Sois
raisonnable, fais preuve de sagesse, tu dois être un éternel étudiant, jamais tu ne sauras tout, et d’ailleurs, à quoi cela te servirait-il ? Peu nombreux sont ceux qui peuvent dire “je” étant devenu pleinement réalisés, beaucoup, attirés par la lumière, se brulent les ailes ou sont aveuglés.
(pendant que je pensais le texte suivant mon complice Gérard Jacquet, dont l'atelier était installé dans l'ancienne église d'un couvent, peignait ce tableau)
La lumière jaillit
Du château de la vie.
Elle irisait le ciel
Pour me rendre éternel.
C’était une cathédrale
Aux parois de cristal...
Je ne comprenais pas
Mais je comprenais tout.
Quand je faisais un pas,
Je me trouvais partout.
Elle m’avait transcendé,
J’étais atomisé,
J’étais fils de la terre
Issu de l’univers.
Puis, petit à petit,
La lumière s’éteignit
Et je redevins moi,
Homme de par la loi.
Transformé par cette alchimie des ténèbres à la lumière grâce à une prise de conscience de tout ce qui l’entoure, l’Homme apprend un peu plus qui il est. Bien sûr, il ne sait toujours pas d’où il vient et où il va, mais les germes qui sont en lui commencent à pousser et à produire leurs effets bénéfiques. Par l’oubli de son moi il peut revivre les mêmes amours mais, cette fois dans le partage total avec les autres, avec l’autre, dans une pleine communion qui peut aller jusqu’à la transcendance.