Chessy-les-mines et autres lieux du Beaujolais en rapport avec Jacques Coeur
Le village de Chessy se situe en bordure de l'Azergues affluent de la rive droite de la Saône, et fut fondé par Cassius. Elle porte l'appelation de Chessy-les-mines en raison du fort gisement (rare en France) de cuivre exploité depuis la période gauloise, ensuite par les Romains et les Abbés de Savigny, avec la mine jaune, la noire, la rouge et la bleue. Cette dernière est connue par les collectionneurs du monde entier sous le nom de Chessylite : cristallisation sous forme d’azurite, alliée à la malachite verte, la cuprite, la smithsonite.
Charles VII de Valois missionne son Grand Argentier Jacques Cuer (Jacques Coeur) pour l'exploitation des ressources minières du Royaume. Ce dernier entre en relation avec les Baronnat qui possédaient depuis le début du XVème siècle les mines de Chessy et s’associe avec elle. Dans le même temps il entreprend la reprise de l'exploitation d'autres mines de la région (Beaujolais et Lyonnais).
Ainsi dans l'église de Chessy restaurée au XVième siècle (voir http://www.chessy69.fr/eglise-chessy ), on peut voir un double vitrail de l'époque avec deux têtes se faisant face : avec un homme au profil d'empereur romain et une femme casquée. Il est dit qu'il s'agirait des portraits de Jacques Cuer et de son épouse Macée de Léodepart.
Une maison du quartier Renaissance de la ville de l'Arbresle, toute proche, est dite également Maison Jacques Coeur, on remarquera la ressemblance des médaillons sculptés de la façade avec les vitraux de Chessy.
Un érudit du Beaujolais, Marius Audin (dont j'ai beaucoup étudié les travaux depuis...1990) a publié une somme de connaissances consacrée au Chapitre de Beaujeu publiée par Jean Guillermet ce libraire-éditeur (et plus encore) extraordinaire sans qui le Beaujolais ne serait pas ce qu'il est. Je fais ici un aparté à son sujet : je me souviens étant enfant de son immense silhouette avec un grand chapeau et une cape noire que l'on croisait dans les rues ou lors des manifestations culturelles ; ami de personnalités comme Colette (qui séjourna chez lui), Gabriel Chevallier, Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, Maurice Baquet (tiens ! un cousin germain éloigné), Ninon Vallin, Edouard Herriot, etc... ; parenthèse fermée.
Donc, j'ai sous les yeux le tome III (1938, tiré à 260 exemplaires) du Chapitre de Beaujeu titré les Doyens, il y aborde la question des mines de la région. Au début du chapitre consacré au Doyen Claude Paradin qui fut admis au Chapitre le 30 août 1549, Marius Audin écrit :
...au milieu du XVI ième siècle, la question des mines préoccupait fort le pouvoir ; au mois de novembre 1565, Charles IX avait donné des lettres patentes confirmatives de celles de ces prédécesseurs...qui avaient jouit de tous temps des droits des mines, tant d'or que d'argent, azur,plomb, vitriol, alun de glas et autres métaux, en toutes leurs terres et seigneuries...Un rapport fut établi fin 1568 et contient, entre autres :
...en la paroisse de Joux et au lieu appelé la Vieille Montagne, il y a des mines tenant argent, cuivre et un peu d'or, au chemin de Ressins elle tiennent trois marcs et demi d'argent pour cent et une autre, à un quart de lieue du chateau de Joux et demi-lieu de Layssons un marc pour cent... que l'une des mines de Sain-Bel tirant à Chevinay tient or, argent et azur... que la mine de Brullioles à traict d'arquebuse de l'église et laquelle faisoit faire Jacques Coeur de Bourges, dont furent faictes les pièces appelées Jacques Coeur, est de plomb et d'argent, tient pour cent de plomb, cinq marcs d'argent... que la mine de Cheyssieux, où les Baronnat ont faict travailler, et aussi ledit Jacques Coeur est d'or et de soufre...
et caetera...
Marius Audin consacre, à la fin du livre, une annexe entière aux mines de la région qui apparaissent immensément riches et qui étaient toutes exploitées aux XV et XVI ièmes siècles : pyrite de cuivre, manganèse, plomb et galène, pyrite de fer, flurorine, barytine, sulfure, silicate d'antimoine, sulfate de fer, vitriol. On peut se douter que du fait de son aptitude à travailler les ressources minières, Jacques Coeur était complètement impliqué dans de telles exploitations, en son nom ou sous la forme de prêtes-noms, ce qui était sa grande habitude. Et cela peut aussi à amener à quelques réflexions sur, oui ou non, sa passion de ...chimiste.
Et les commentaires ci-dessous apportent également quelques précisions...
au sujet des mines de Chessy voir le site spécifique :