Monsieur Philippe en photos
En 1896, Benoit Granjean, menuisier, âgé de 62 ans, habitait avec son épouse Claudine Canard, âgée de 58 ans, au 136 de la Rue Pierre Corneille à Lyon.
archives départementales du Rhône/recensement 1896
Le 18 décembre 1897, l'une de leurs enfants, leur fille Louise, brodeuse, née le 21 octobre 1862, épousa à Lyon Jean Chapas, employé, né le 12 février 1863
A ce mariage assistaient en tant que témoins, Messieurs Philippe, Lalande (Marc Haven),Oster, Grandjean Benoit (fils) pour lesquels les données de l'acte de mariage sont fort intéressantes et amènent à quelques réflexions...Quant à la signature du dit Maitre Philippe, elle est agrémentée d'un superbe paraphe en forme de glyphe !
Ceci nous démontre dès cette époque, la très forte proximité des Philippe, des Lalande avec les Chapas et les Grandjean. Nous savons, ou plutôt nous nous doutons, que Nizier-Anthèlme Philippe avait comme un photographe, attitré ou non, à son service puisqu'il fut ainsi photographié partout...
L'une de ses photographies les plus connues est la suivante, on la retrouve partout.
Il en existe une autre avec le même décor qui a été utilisée en couverture de l'ouvrage de Mme Joufroy-Grandjean, publié par le Mercure Dauphinois et qui écrit en exergue :
Ce livre retrace mon désir et les pensées qui m’ont incitée à l’écrire en hommage à mon grand-oncle Jean Chapas que je n’ai pas eu la joie de connaître. Cet oncle est mort en 1932. En 1932, j’avais huit ans.
En écrivant ce texte, j’ai voulu réhabiliter dans mon esprit ces deux hommes de Dieu qu’étaient Monsieur Philippe et Jean Chapas. J’ai trop souvent entendu dire : « Monsieur Philippe était contre les curés.» Pour moi, les prêtres sont une relation entre la parole du Christ et les hommes.
Puisse ce témoignage aider la transmission de la réelle volonté de Dieu qui passe par l’amour capable de réunir tous les êtres humains.
Il faut remarquer la qualité de cet ouvrage fort documenté. Cette photographie existe en d'autres exemplaires de visibilités différentes.
Nous reconnaissons le même décor avec un grand mur, de grand arbres, visiblement dans un parc. Mme Jouffroy-Grandjean, par ailleurs, auteure, poète et musicienne, précise que la famille Grandjean habitait, lorsqu'elle était enfant, au 92 rue Chazières dans le quartier de la Croix-Rousse. Cette rue, devenue en parti impasse privée, se situe aux alentours du sud du cimetière de la Croix-Rousse.
Il n'a pas été possible de retrouver de recensement sur la famille Grandjean antérieur à 1936 (parents ? famille ? alliés ?), mais cette propriété existait bien avant sous le numéro 50, pratiquement au nord de la rue. Cette rue qui auparavant était appelée la rue des Missionnaires.
Et quand on observe le plan de la propriété sur les cadastres anciens, il ne fait aucun doute que c'est bien là qu'ont été prises les photographies du mage Philippe, on pourrait presque situer l'endroit précis. Et cela démontre, s'il en était encore besoin, qu'il était en relations étroites avec de riches Lyonnais (n'oublions pas les Landar, la famille de sa femme). Et nous profiterons de l'occasion pour admirer en 1897 le magnifique paraphe avec glyphe de Philippe, qui a été l'objet d'une étude spécifique ici-même.
en 1880 (archives de Lyon/plan parcellaire secteur 52)
en 1900 (archives de Lyon/plan parcellaire secteur 52)
Je rappelle au sujet des problèmes de protection des photos que les contenus et modifications du traité de Berne sur la protection des oeuvres sont fort complexes https://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Berne_pour_la_protection_des_%C5%93uvres_litt%C3%A9raires_et_artistiques et que bien des éléments en sont obsolètes du fait de la mondialisation des données par internet. Ainsi les droits d'auteur sur une photographie sont éteints 70 ans après le décès de cet auteur, encore faut il qu'il soit nommément connu. Et à diverses conditions tel ne pas porter de préjudice moral à un individu, à sa famille, à un groupe, etc...L'achat d'un document n'a aucune influence sur les droits afférents car il faut prouver la ligne de succession de ses propriétaires légataires successifs depuis l'auteur nommément désigné (signature sur ou au dos de la photographie ) ; ainsi acheter une photographie de plus de 70 ans dans une vente aux enchères, par exemple, ne donne aucun droit sur l'exploitation de cette photographie (si ce n'est la propriété du document original et exclusif, encore faut il le prouver), à plus forte raison si elle est tombée dans le domaine public.