Le début d'un conte qui n'eut pas de suite...avec suite en guise de commentaire...
J'ai écrit ce texte il y a plusieurs années... et un échange avec un ami m'a remis ce texte en mémoire...
Pendant les années précédant celle où j’ai succédé à mon Père comme chef de l’administration de la Guilde des Charpentiers, j’ai beaucoup appris d’abord comme étudiant pendant mes dures années d’apprentissage où rien ne me fut épargné ; ce qui fait qu’à sa translation, le Comité Suprême me désigna pour lui succéder.
C’est grâce aux chantiers de la Guilde que nos vaisseaux parcourent le Monde et ont permis ainsi de fonder des colonies un peu partout sur notre continent unique tel que nous le connaissons. Cette fonction me passionnait et j’y donnais tout mon temps, enfin presque puisque dans le même temps je continuais d’acquérir les Connaissances universelles au sein de notre Confrérie de Chevalerie, joignant l’action et l’étude à la prière et à la réflexion, dans mon laboratoire et dans mon oratoire.
Et je fus très surpris après la translation finale du Grand Pontife lorsque je fus convoqué par le Grand Chancelier pour m’informer que le Conseil m’avait choisi pour cette fonction ; heureusement pour la Guilde des Charpentiers, depuis plusieurs années et conformément à notre Règle, j’avais moi-même choisi un adjoint qui était apte à ma succession.
Mais Grand Pontife, rien ne m’avait préparé à une telle fonction ; bien sûr j’accompagnais mes parents aux réunion rituelles hebdomadaires et aux fêtes de chaque lune, ayant parfaitement à l’esprit les Connaissances de notre Tradition millénaire, participant notamment aux travaux de la puissance de l’Esprit. On ne discute pas une décision du Conseil Suprême ; le Grand Chancelier m’expliqua que cette décision avait été prise en toute connaissance de cause après une réunion où un travail supra-humain se déroula dans les arcanes de l’énergie divine.
Je déménageai donc du siège de la Guilde des Charpentiers après avoir intronisé solennellement mon successeur selon les règles de notre noble Tradition. Et je m’installai dans mes nouveaux appartements du premier étage de la tour de la Bibliothèque de la Basilique, au-dessus de la grande salle réservée aux travaux d’études de nos collections.
Ma réception officielle avait été fixée pour Samaïn le premier jour du mois de Samonios. Pendant les trois jours précédents je me préparai physiquement et moralement, ne faisant aucun excès, me nourrissant sobrement ; et en plus d’étudier les rouleaux de codex mis à ma disposition, je passai de longues heures en méditation dans mon naos personnel. Le matin du jour venu, lorsque la septième heure fut sonnée au sommet du campanile de la Basilique, les 12 Sages du Conseil Suprême, vêtus de leur houppelande de laine blanche et accompagnés par les portes-flambeaux, vinrent me chercher pour m’accompagner dans la grande salle de marbre réservée aux rencontres du Cénacle religieux.
Tous les dignitaires nommés puis reconnus par le Peuple étaient là, à commencer par le Régent lui-même assis sur un trône d’argent placé devant l’entrée du Naos du Temple surélevé de trois marches, à son côté, un peu en retrait, un siège vide recouvert d’une étoffe de soie rouge et au bas des marches celui occupé par le Grand Chancelier vêtu d‘un manteau de couleur pourpre ceinturé de noir et coiffé d‘un bonnet orné de dorures.
La grande salle circulaire pavée de marbre blanc et noir était entourée de 12 colonnes soutenant la voûte surplombée d’un dôme éclairé en son sommet par des ouvertures fermées par des vitraux bleu-pâle. L’assistance était installée sur des banquettes concentriques recouvertes de rouge et beaucoup portaient les insignes de leurs fonctions au sein des différentes Guildes, vêtus de toges blanches bordées de pourpre, hommes et femmes étant habillés ainsi. A l’arrivée du cortège m’entourant, une cloche retentit, le silence se fit et tous se levèrent, le Régent lui-même vêtu de sa toge violette décorée de frisures d‘or, couronné d’une petit diadème de laurier d’or, et tenant de sa main droite son spectre de pouvoir, se leva, descendit les marches et fit quelques pas à notre rencontre pour nous accueillir. On me fit asseoir sur le fauteuil en retrait.
L’assistance entonna alors les syllabes sacrées. Je compris que le Grand Chancelier était le Maitre de la Cérémonie car c’est lui qui donnait le signal des départs et qui par gestes indiquait les mouvements rituels des mains que tous reprenaient…
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Puis le Régent se leva, et les 12 Sages et moi-même, nous quittâmes en cortège la grande salle pour entrer dans le Saint des Saints où, en suspension au dessus d' une petite colonne de marbre, vibrait en permanence une sorte de pyramidion inversé en diamant en relation permanente avec l‘Energie cosmique, et entouré d‘une sorte de nuée…
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Lorsque nous ressortîmes dans la grande salle j’étais intronisé Grand Pontife, revêtu de la toge violette unie et couronné de laurier d’or, à l’image du Régent. La gigantesque cloche de la Basilique retentit ainsi que les trompes de rituels, tout le monde se leva et nous acclama par la phrase traditionnelle répétée trois fois.
L’après-midi fut réservé à mon premier contact solennel avec le Peuple car c’était également pour lui l’occasion de grandes réjouissances par des danses, des chants, du théâtre sur la place de l’Agora. Cette grande place de forme carrée était le centre de la ville et était encadrée par les principaux bâtiments publics auxquels on accédait par des montées de marches : au levant la Basilique précédée des deux tours, celle de l’Astronomie et de la Bibliothèque et en position centrale le campanile de la cloche tu temps, au couchant le palais du Régent et des administrations, à la grande ourse le cénacle religieux prolongé par le temple du Saint des Saints en direction de notre étoile-mère, et enfin en position méridionale le Parlement. Tous ces bâtiments aux frontons décorés et ouverts par des colonnades avaient été conçus par la Guilde de Architectes de façon harmonieuse et constituaient, vue du centre la place un ensemble magnifique. Ce centre de l’Agora était occupé par une fontaine éternelle en forme d’obélisque, qui marquait également le centre d’un dallage en forme d’étoile de pierre ocre recouvrant l’ensemble de la place, et bien entendu les pointes indiquaient les quatre directions de notre Continent unique.
Suite et commentaire de ce conte ...
Ces mémoires ont été extraites d'un module imago des Archives supérieures akashiques. Elle proviennent du temps où, il y a peut être plusieurs millions d'années, notre Planète n'était occupée que par un seul et unique Continent entouré des eaux océanes : la Pangée.Et ce supercontinent n'avait plus rien à voir avec la soupe cosmique ni à la récente ère des dinosaures. La Pangée qui aurait été le siège d'une hypercivilisation, que l'on peut appeler la Tradition primordiale unique et qui disparut lors du Grand bouleversement terrestre (à ne pas confondre avec les petits évènements locaux tels que l'Atlantide, la Lémurie ou Gondawa) et dont nous n'avons plus aucun souvenir direct, tout ayant été détruit à pratiquement 100 %. Possédant des Connaissances inimaginables pour nous, ce Peuple est dit pouvoir parfois nous rendre visite depuis les débuts de la nouvelle aventure humaine, venant du passé et non d'ailleurs : c'est ainsi que nous les avons appelés les dieux. Car de tels visiteurs ne voyageraient pas dans l'espace (erreur simpliste répandue partout) mais dans le Temps...
et bien entendu mon texte est une fiction...et j'ai conservé les commentaires ci-dessous de sa première édition !
pour en savoir plus en données scientifiques sur la Pangée : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pang%C3%A9e