Le désert : rien ou tout ? (réédition avec réflexions)
Il y a un an je rééditai cette étude pour la énième fois...Mais ceci ne sera pas une simple réédition car je la complèterai par quelques réflexions sur la plénitude et la vacuité...
Je maintiens le contenu de la version originale et aussi ses commentaires : j'ai ainsi ressorti de ma bibliothèque le petit livre sur le désert intérieur de Marie-Madeleine Davy.
Car, en réalité, l’idée première de ce billet était de réfléchir sur le désert. Cette immensité de sable où il n’y a rien ou si peu ; cela est d’ailleurs bien rendu dans le film Lawrence d’Arabie. Il arrive un moment où cette immensité est tellement vide …que l’on peut y voir tout.
Depuis plusieurs années il est une mode d’y séjourner pour quelques jours. J’ai vu des images de tels stages, et j’ai été surpris qu’en réalité notre civilisation, avec toute son intendance de confort plus ou moins minimum, y voie ces nouveaux aventuriers, avec tout le confort moderne : frigos, ventilation, climatisation, éclairage…
Si l’on considère le désert comme ce vide géographique, c’est bien autre chose, mais il n’est point besoin de beaucoup voyager pour le trouver. Rappelons-nous : le lieu de recueillement des moines chartreux est appelé le désert. De même, beaucoup de congrégations, monastères, couvents, abbayes, ne reçoivent aucun visiteur un jour par semaine (souvent le mardi), ou suivent cette règle selon des périodes plus longues au cours de l’année : cela s’appelle les jours de désert ! On retrouve cela en orthodoxie dans les monastères grecs ou au Mont Athos.
Ces périodes se passent alors dans le silence et la réflexion. Bien entendu, les exemples que je cite ont une forte notation religieuse chrétienne, mais peu importe. Car tout le monde peut s’instaurer de telles règles, même pour soi uniquement : les moments de méditation peuvent en être l’occasion. Mais attention, car le silence peut être bruyant. J’ai eu l’occasion de participer ou de gérer des méditations de groupes plus ou moins importants, j'ai constaté que, même si les participants restent apparemment silencieux, il arrive souvent que leurs pensées bruissent de tous leurs problèmes du monde. Voir à ce sujet mon article sur le sujet du silence...(par le tag ci-dessous).
Dans son propre désert, hors de toute religion, croyance, directive, on peut y retrouver la plénitude de soi, pas de l’ego, de soi, de son propre Être, en toute simplicité, en toute humilité ; et cela est tellement beau et nous transcende. On peut en profiter pour, à l’image de Mère la compagne d’ Aurobindo pour descendre à l’intérieur de soi, à l’intérieur de sa propre matière, jusqu’au niveau le plus infinitésimal de ses cellules (c'est ça, disait-elle). Cela peut durer une fraction de seconde, mais cela est. Et là pas besoin de maître, de gourou ou de guide puisqu’il est évident que chacun est son propre maître. Et c’est là que le microcosme rejoint le macrocosme, tout ce qui est en haut est en bas ne veut pas dire autre chose.
Même les scientifiques en recherche fondamentale en sont à ce point, les connaissances ont tellement évoluées que ceux qui explorent la matière vont bientôt rencontrer ceux qui explorent l’univers.
Bien sûr, je pourrais vous assommer avec des citations à n’en plus finir, avec des traductions reprises et reprises, mais cela n’a aucune importance, à quoi bon toujours se référer aux autres ? Si j’avais à le faire, je ne vous conseillerais qu’un seul livre publié en 1983, où tout est dit, où tout est écrit par Marie-Madeleine Davy et qui porte si justement le titre du désert intérieur ! C'est véritablement un livre de Sagesse en seulement 226 pages...
j'ajoute une photo que j'ai prise lors de mon expédition sur le chemin qui entoure le sommet de la colline de Sion (ND de Sion pèlerinage de Lorraine)
Dans le fauteuil que j'appelle mon pensoir, je me suis amusé à opposer mes réflexions sur plénitude et vacuité, opposer ou accoler ?
La plénitude est un état de conscience de satisfaction totale, tandis que la vacuité (si chère au Bouddhisme) est l'absence de contenu.
Cette plénitude peut être considérée en Occident, comme un état de bien-être positif, alors que le vide est souvent pris comme un symbole de négatif...
Tandis qu'en Orient c'est une réalisation spirituelle qui peut mener à...la plénitude ! Ainsi, une approche de la vacuité, par la méditation, le lâcher-prise peut conduire à la plénitude.
Dans les deux cas cela nous rapproche du désert où il n'y a rien et où il y a tout !
(ajout amusant : on est toujours à l'orient ou à l'occident de quelqu'un...)
les commentaires depuis 2013 sont maintenus...