La plénitude d'une journée (Paris le 1er Juillet 2012)
Tel est le titre que j'ai trouvé ce billet rédigé en passant...ou tout au moins en revenant d'un séjour court mais d'une richesse intense. D'ailleurs j'ai eu des larmes d'émotion quand j'ai retrouvé un certain lieu dans certaines circonstances, avec quelques amis de route. Des larmes ? Oui car rien de ce qui est humain ne m'est étranger.
Même si parfois mes propos s'efforcent de nous élever à un niveau de consciences, je dis bien nous, lecteurs et rédacteur.
En effet, j'ai vécu une sorte d'hibernation de 5 ans quant à des pérégrinations plus ou moins longues en voiture et là je m'y suis bien remis, sans aucune difficultés puisque je viens de réintégrer mes pénates.
Et comme je le pensais, cette journée fut d'une richesse exceptionnelle, en compagnie de cherchants qui, comme moi, essaient de semer les chemins de petites pierres blanches, à l'instar du conte initiatique du Petit Poucet...Et de surcroit il m'a été donné un honneur que je n'attendais pas, donc non-sollicité, et j'en suis infinniment reconnaissant. De retour chez moi, j'ai l'impression d'avoir bronzé...certes le soleil, en conduisant...mais aussi une Lumière, je devrais écrire la Lumière ; vous savez cette lumière des tableaux de Rubens, cette lumière indéfinissable venue de l'intérieur, venue de nulle part, que l'on retrouve aussi chez Poussin ou Quentin de la Tour.
Il est deux personnages qui étaient illuminés de cette lumière intérieure et que j'ai rencontrés : le deuxième était Frère Roger le prieur-fondateur de Taizé et cela était même physiquement frappant, dans la semie-pénombre des prières de nuit, dans la grande église de la Réconciliation. Je me souviens d'une soirée de Noel où seuls des fous ou des illuminés avaient pu faire le chemin de la colline sacrée, par les routes enneigées : nous étions peu nombreux entourant la Communauté et son Prieur dans la petite église romane si dépouillée, si pure et là cette lumière incréée était spectaculaire. Et cette veillée me rappelle ce que j'avais vécu aussi ce jour-là : la Pologne était en état de quasi chaos avec des manifestations, des combats, des chars. J'avais aidé une jeune Polonaise à appeler son pays d'une cabine publique et elle en était sortie en pleurant, le "hasard" fit que nous nous sommes retrouvés en voisins dans l'église, et à la fin elle me prit dans ses bras et là un sourire lumineux l'éclaira et elle me dit Shalom...
Quant au premier personnage, il s'agissait de mon maitre d'école qui m'enseigna quelques notions lorsque je retournai en classe avec beaucoup d'autres en 1988. Et c'est grâce à lui qu'aujourdh'ui je suis immensément riche ; oh ne cherchez pas les dollars ou les lingots d'or, il n'y en a pas : mais il m'a donné la liberté de vivre, la liberté de partager, de donner et d'aimer...aimer sans rien attendre en retour...J'ai déjà écrit beaucoup sur ce retour à l'école qui me permit de tant apprendre, le moment viendra où je vous en ferais profiter.
Et toujours cette lumière venue de nulle-part et dont il faisait profiter les autres car il la partagea avec beaucoup, donnant à chacun l'impression d'être son interlocuteur privilégié. Cette lumière qu'il trouva en des lieux, qu'il constata lors de rencontres plus ou moins merveilleuses, plus ou moins insolites.
Et c'est grâce à lui que j'ai vécu cette extraordinaire journée de dimanche, avec ceux qui font un travail tout aussi extra-ordinaire pour perpétuer son Oeuvre et la partager.
Voilà ce que j'ai voulu communier avec vous après ce dimanche exceptionnel.
(Des proches apprenant que j'allais à Paris ce week-end m'ont dit, étonnés : tu vas à la Gay pride ? Désolé, c'est raté...)