(photo wikipédia)
Comme de nombreux passeurs de la Tradition, Omraam Mikhaël Aïvanhov (1900/1986) a été autant vénéré que critiqué. Je ne retiendrai que son enseignement, ne voulant en aucun cas m'impliquer dans les polémiques, au-delà de toute philosophie, au-delà de toute religion, au-delà de toute doctrine.
Cet enseignement était au départ strictement oral ; il ne fut transcrit que plus tard à partir des comptes-rendu sténographiés ou enregistrés. Lui-même fut élève d'un autre Maître : Peter Deunov
https://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Deunov
Les enseignements de Aïvanhov ont été publiés par les Editions Prosveta sous deux formes : classique et format de poche.
Je présenterai ici un passage extrait de la voie du silence que j'ai retrouvé par hasard.
Quand j'étais jeune en Bulgarie, j'ai vu des personnes venir chez le Maître Peter Deunov, et au lieu d'écouter et de s'instruire auprès de lui, elles faisaient étalage de leurs connaissances en citant les nombreux livres qu'elles avaient lus. Le Maître se conduisait alors toujours avec une patience surprenante et il souriait doucement ; dans certains cas , il n'avait même pas la possibilité de placer un mot. Après un certain temps, ces personnes finissaient par comprendre qu'elles étaient seules à parler et que si elles continuaient ainsi, elles n'apprendraient vraiment rien ; alors, enfin, elles se taisaient pour laisser parler le Maître. Quel était leur étonnement d'apprendre d'avantage en quelques minutes auprès de lui que pendant des années d'études, simplement parce qu'elles s'étaient mises dans un état de réceptivité qui leur permettait de recevoir la parole du Maître.
C'est ainsi que lorsqu'elles se trouvent devant un être qui leur est supérieur par les compétences, la sagesse, la noblesse, certaines personnes, au lieu de garder le silence et de l'écouter, se mettent à bavarder ou même à l'interrompre quand il parle. Et bien, ce n'est pas intelligent car on ne gagne rien ainsi, et non seulement on ne gagne rien, mais on perd. Devant un être qui vous est supérieur, il est préférable d'écouter. Même s'il ne parle pas physiquement, dans le silence que vous créez en vous, il parle à votre âme. Lorsque l'Esprit divin parle, le ciel et la terre se taisent pour écouter sa parole, car cette parole est un germe qui fertilise.
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Mais cet état que nous appelons réceptif, passif, ne doit absolument pas être confondu avec la paresse et l'inertie. Il n'est passif qu'en apparence ; en réalité, c'est la plus grande activité qui soit. C'est l'état de celui qui, à force de travail, de patience, de sacrifice, a réussi à réaliser le silence en lui-même, et c'est grâce à ce silence qu'il commence à entendre la voix de son âme...
Autre passage
il y a même des personnes dont on a l'impression d'entendre le bruit intérieur. Elles ont beau ne pas bouger et garder le silence, on entend chez elles un bruit assourdissant. Mais il arrive aussi qu'on rencontre certains êtres, très rares malheureusement, qui semblent environnés de silence. Même lorsqu'ils parlent, il émane d'eux quelque chose de silencieux. Oui , car le silence est une qualité de vie intérieure...
Et la totalité de ce livre d'Enseignements est ainsi ! Il est donc impossible d'en rendre complètement compte, en 14 chapitres sur 163 pages, elle en est d'ailleurs fort facile car le vocabulaire utilisé est simple, à la portée de tous.
J'eus, dans une autre vie, au siècle dernier, ainsi à conduire des réunions de groupe dans le silence : chacun les appelera comme il voudra,selon son dogme préféré, prière ou méditation..Là je fus surpris de constater que le silence de quelques-uns était très bruyant, non pas dans le bruit physique mais dans leur vie intérieure.
Sur ce...je me tais ...
J'ai pris cette photo sur le chemin de croix qui entoure le sommet de la colline de Sion.
Le silence serait-il l'une de mes obsessions ? Car j'ai déjà commis : voir en dessous de cet article le tag silence
ce serait pour cela que je n'entends plus rien ?...