Question d'actualité politique ou économique ?
Depuis quelques années on nous parle de bulles ; si ce n'était qu'une question de Champagne ou de bandes dessinées, cela irait très bien car ces deux sujets ont acquis depuis longtemps leurs lettres de noblesse. Non ! Il s'agit d'économie avec chaque fois des conséquences désastreuses sociologiques et humaines.
On a eu droit à la bulle informatique qui a éclaté (et ce n'est pas fini) détruisant de nombreuses entreprises dites start-up et qu'en Français normal on appelle jeunes pousses ; il y a eu la bulle financière qui est devenue mondiale et a généré la crise actuelle ; il y a eu, encore dans le domaine financier la bulle des fonds de pension, etc...
Une bulle dont on ne parle pas encore en France va éclater d'un jour ou l'autre : elle a déjà sévi dans d'autres pays tels l'Espagne. Il s'agit de la bulle immobilière ; en Espagne donc on trouve maintenant des villes-fantômes entières, dans le cadre du toujours plus on a construit, construit, construit, jusqu'à en détruire de magnifiques paysages.
Et bien cela est programmé en France depuis peut-être 10 ans ou plus : la spéculation, toujours elle, fait que l'on a construit beaucoup trop, sans se soucier de la loi économique de l'offre qui doit correspondre à la demande. Quand on nous dit, que l'on clame qu'il n'y a pas assez de logements, cela est faux, c'est une vaste blague, mais aucun politique, jusqu'ici n'a eu le courage de le dire. Il suffit à quiconque, partout, de se promener dans les villes : on rencontre une quantité énorme de constructions neuves ou récentes où il y a plus de logements que d'habitants. Cela est d'ailleurs confirmé par la floraison de panneaux à vendre ou à louer.
Tout cela à cause de la spéculation qui a été trop favorisée au dépit de la loi du marché ; pour citer des chiffres, qui seront les seuls de ce coup de gueule, la loi Scellier de 2010 a permis aux spéculateurs de réduire leurs impositions jusqu'à 37 % ! Je connais une ville, que j'ai étudiée particulièrement, où deux municipalités successives ont permis (et permettent toujours) de telles opérations, où des quartiers entiers ont été, et sont encore, démolis pour laisser place à des résidences : certains de ces quartiers commencent d'ailleurs à ressembler aux villes-fantômes d'Espagne...Et quand le premier élu de la ville est interrogé par un journaliste sur le devenir de la cité, l'un comme l'autre se gardent bien d'évoquer ce sujet brûlant.
Ce qui fait que la ville en question a été mise sous surveillance, de même que 70 autres villes en France !
Et tout cela à cause du principe du toujours plus, toujours plus de profits pour le spéculateur, pour le constructeur, pour le gestionnaire immobilier : tous ils pleurent, ils gémissent, ils menacent avec le chantage à l'emploi, et n'ont pas un instant l'idée de réfléchir au fait que les excès empêchent le Français moyen (qui est majoritaire et même souvent maintenant au dessous de la moyenne) de se loger ! Que va-ton faire de cette quantité considérable de logements vides ? Les brader ? Les faire occuper par des "indigents" (qui eux sont en passe de devenir majoritaires) avec un assistanat public considérable ? Le faire savoir aux immigrants, pour des raisons politiques, économiques ou religieuses, en attente du monde entier ? Les détruire ?...Ou alors cela va exploser comme dans d'autres pays que nous regardons avec condescendance...