Josephin Péladan et Stanislas de Guaita
Voilà qui va faire plaisir à tous les tenants et cherchants de la Tradition connaissants ces deux personnages (...et d'autres...), connus ou inconnus...
Je viens d'entrer en possession du tome V de l'Amphithéatre des Sciences mortes : L'occulte catholique (humour ? jeu de mot ?) du Sar Mérodack J.Péladan, édition Chamuel de 1898. Et compte-tenu de l'actualité du moment, la mort de Stanislas de Guaita le 19 décembre 1897, Péladan a inclus une introduction que voici :
Cher Adelphe,
C'est ainsi que je T'appelais, dans la dédicace de mon troisième roman, l'Initiation sentimentale.
Tu n'avais encore publié que Ton Seuil du mystère, mais j'augurais que dans cette voie, Tu allais immortellement marcher ! "...le Mérodack du Vice suprême, Te l'a montrée -disais-je- : laisse-moi, cher Adelphe, me vanter comme de la meilleure gloire, d'avoir éveillé en Toi, le Mage qui sommeillait."
Laisse-moi m'en souvenir, aujourd'hui, en offrant ce livre à Ta mémoire, tendre souvenir à l'ami, profond hommage au Kabbaliste.
La dédicace du roman "c'était la salutation pentaculaire d'une amitié où la communauté des études et l'identité des aspiration, illuminaient de sérénité, les dévouements de coeur."
Comment de vaines gens, des choses vaines ont-ils ralenti, refroidi, en apparence éteint "cette chose forte et grande" dont je témoignais orgueilleusement, notre adelphat ? Les quelques points de doctrine, prétextes qu'on employa pour nous séparer, ne valaient pas une causerie de notre amitié.
Car Tu fus, un bon ami, un noble ami, et Ton coeur était magnifique, comme Ton intelligence. Dans mon regret, Tu n'as pour compagnie que le grand Barbey d'Aurevilly et le cher et malheureux Armand Hayem.
A la Renaissance des sciences mortes, Ta physionomie restera inoubliable , comme Ton oeuvre ; Tu fus, pour tous le gentilhomme de l'Occulte.
Ce n'est pas lieu de dire les mérites insignes de Ton oeuvre : le serpent de la Genèse est un des monuments de la Magie.
Je n'ai voulu que récrire Ton nom dans mon oeuvre, parce que je T'aimais ; et que maintenant, je Te vénère.
Ta mort prématurée a assuré toute le purification de Ton devenir, et Tu es, élu, à cette heure : je me recommande encor à Ton amitié, devenue céleste, en témoignant de celle qui nous unit longtemps et qui nous réunira, j'espère, dans l'éternité.
Ainsi soit-il
Sar Péladan.
(l'écriture, ponctuation, majuscules, a été respectée)
Je sais que Péladan a pu être critiqué, attaqué, mais cela n'est pas un problème pour moi : seul le témoignage compte.