Je réédite un poème de Rutebeuf
Wikipédia : Rutebeuf, né en 1245 et mort en 1285, est un poète français du Moyen Âge.
Il doit probablement son nom au surnom « Rudebœuf » (bœuf vigoureux) qu'il utilise lui-même dans son œuvre. On ne sait quasiment rien de sa vie sauf qu'il était probablement un jongleur avec une formation de clerc car il connaissait le latin. Il serait originaire de Champagne (il a décrit les conflits à Troyes en 1249), mais a vécu adulte à Paris. Son œuvre, très diversifiée, qui rompt avec la tradition de la poésie courtoise des trouvères, comprend des hagiographies (Vie de Sainte Helysabel), du théâtre (Le Miracle de Théophile), des poèmes polémiques et satiriques (Renart le Bestourné ou Dit de l'Herberie) envers les puissants de son temps. Rutebeuf est aussi l'auteur d'une œuvre dont la tonalité est personnelle : il est l'un des premiers à nous parler de ses misères et des difficultés de la vie. Parmi ses vers les plus célèbres, on trouve certainement ceux issus des Poèmes de l’infortune : « Que sont mes amis devenus, que j’avais de si près tenus, et tant aimés… ».
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu
Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Il est à remarquer que pour beaucoup de personnes vivant à l'époque du TGV l'amitié c'est comme un bonjour en passant ; c'est comme les rencontres du Jour de l'An ...bonjour et bonne année...et on passe vite à quelqu'un d'autre, ou le comment ça va ? sans attendre la réponse qui forcément sera : bien. Une année j'ai surpris mes interlocuteurs pressés en répondant : mal , à leur grande gêne...
Et pour moi l'amitié c'est d'abord être attentif à l'autre en le considérant comme le plus important au Monde...Gérard-Antoine Demon
ET je souffre de mes disparu(e)s : certain(e)s ont quitté le Chemin de la Vie, d'autres ont disparu de mon chemin, parfois par éloignement, parfois par certitude ou renoncement du passé...
Et le commentaires précédents sont maintenus...