le Roi des bois (selon James Frazer), un peu de lecture d'été...
La suite de sa biographie sur http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Frazer
La suite de sa biographie sur http://fr.wikipedia.org/wiki/James_Frazer
Dans les années 2000 j'étais invité une fois par mois à un repas chez une vieille dame qui réunissait à cette occasion ses amies lyonnaises, un repas de classe, belle table dressée à l'ancienne, nappe blanche, joli service d'assiettes, de verres et d'argenterie...Puis, à partir du café, nous échangions sur un sujet proposé par la maîtresse de maison : humour et amour. Cela était passionnant ! C'est là que je rencontrais une dame affable et fort sympathique : Madame Simone Couty !
Elle nous faisait participer à ses souvenirs très riches (notamment que l'on avait qualifié son mari de peintre mystique suite à ses peintures d'églises ou d'art religieux) et nous disait : ma maison est pleine de tableaux et je pourrais ouvrir un musée...et ses Enfants ont réalisé son voeu !
https://www.museejeancouty.fr/musee-peintre-jean-couty
présentation selon le site :
Jean Couty (1907-1991) est un célèbre peintre lyonnais et une grande -figure de la peinture française du XXème siècle.
Il a aimé peindre sa ville, Lyon, mais aussi les églises romanes de France et tout naturellement les hommes et les femmes (anonymes ou figures célèbres) qu'il a côtoyés.
Mais Paris l'attire et c'est Katia Granoff, rencontrée à Lyon pendant la guerre, qui lui donne sa chance en montrant une exposition personnelle dès 1945 dans sa galerie parisienne
C'est là que Picasso aurait admiré le Bénédicité. Il exposera ainsi à Paris pendant plus de quarante ans à la galerie Granoff.
Il obtient le Grand Prix de la Critique de Paris en 1950, ainsi que le Grand Prix des Peintres Témoins de leur temps en 1975.
Son œuvre traite de thèmes directement inspirés par le labeur des hommes, la splendeur du paysage et la puissance du sentiment religieux. Si l'on réunissait bout à bout chaque toile, on obtiendrait une grande fresque d'un lyrisme étonnant, à la fois réaliste, dramatique, mais aussi plein d'espoir.
L'objectif de Couty n'est pas de délivrer un message. Plus humblement, il veut grâce à son art, témoigner du temps présent. Pour lui chaque sujet est digne d'être sur une toile : des filles de joie aux ouvriers du métro, du baptême dans une église de campagne aux fastes des funérailles papales.
Je vous convie à visiter le site très très riche et notamment le module oeuvres du peintre Jean Couty, vous pourrez-vous y promener selon les chapitres thématiques. En raison de sa modernité le Musée est très agréable à visiter avec un grand parking intérieur, facile d'accès pour les personnes à mobilité réduite, avec également un asenseur intérieur et des sièges pour se reposer. La boutique présente de nombreuses offres (selon mon expression personnelle on pourrait s'y ruiner...).
Se situant au nord de Lyon (9ième arrondissement) au niveau de l'historique et ancienne abbaye de l'Ile Barbe sur la Saône, la propriété est accessible par tous les moyens de transports (voiture, bus, pistes cyclables). D'ailleurs Jean Couty y planta souvent son chevalet ce qui donne une collection spécifique qui lui est consacrée.
Gérard-Antoine Demon
Je réédite ce message parce que...il en est ainsi...
C'était en 1958...
Né avec un pied bot, un manque de péroné et un raccourcissement de la jambe gauche de 25 cm (ça n'a pas changé, peut-être aurais-je dû aller à Lourdes...) un grand professeur de chirurgie lyonnais me suivait et décida que 10 ans c'était l'âge pour m'opérer...
Le but de l'opération : racler un morceau du tibia et par greffe créer un talon pour permettre de m'appareiller autrement, en remplaçant l'appareil style polio avec armatures d'acier sur toute la jambe par une orthèse genre bottine qui serait équipée de chaussures un peu plus normales...(opération réussie mais une énorme cicatrice le long du pied n'a jamais disparu).
Je fus donc hospitalisé à la clinique Saint François d'Assise (de nos jours un Ehpad) avec à côté la coupole d'une chapelle qui domine toujours les quais de Saône, côté Croix-Rousse...je ne me souviens plus des détails de mon arrivée...accueilli par des Religieuses en cornette...
Le soir on me donna des cachets en m'expliquant que c'était pour être calme...le matin un infirmier vint me chercher (il avait été dit à mes parents que leur présence n'était pas nécessaire) et on partit en lit voyageur dans les couloirs puis ascenseur, arrivée dans une salle illuminée aux murs carrelés de vert clair, au-dessus une verrière avec un balcon circulaire (j'appris plus tard que c'était le balcon d'où les étudiants regardaient les opérations)...malgré les petits cachets j'étais terrorisé...
Je vis toute une équipe se préparer dont le vieux grand patron : blouses vertes, gants, bonnets, masques...quelqu'un vint s'occuper de moi me posant sur le visage une sorte de masque caoutchouté et me demanda de compter avec lui 1,2,3,4,5...la seule chose dont je me souvienne fut un énorme effet de lumière comme des vitraux...
Je me réveillais dans ma chambre, 6 heures plus tard m'a-t-on dit, avec plein de branchements et malade, malade, vomir, vomir : on m'expliqua que j'avais été endormi à l'éther (que je ne supporte plus depuis 64 ans...) à mon chevet, ma mère...
J'ai oublié les détails, un grand fauteuil avait été installé près de la fenêtre où se relayèrent, même la nuit, ma mère et mes deux grands-mères...
Ma jambe était immobilisée entre deux sacs de sable genre polochons que les soeurs venaient changer régulièrement car imbibés de sang...je ne sentais pas grand chose car visiblement shooté et on essayait de me faire manger (je n'ai aucun souvenir des repas)...
Régulièrement , les soeurs venaient s'exercer au tir à la seringue sur mes fesses (idem j'ai mis longtemps à accepter les piqûres ensuite)...l'occasion me fut donné de recevoir en cadeau un trésor que je gardai ensuite longtemps : une trousse de toilette recouverte de skaï imitant la peau de lézard, avec flacons d'eau de cologne, glace, peigne, boite à savonnette...
Ma fenêtre de chambre donnait sur une vue sinistre : dans un puits noir de pollution sur la tour d'aération du tunnel de la Croix-Rousse !!!
Mon calme fit l'admiration de toute la sainte famille des soeurs qui m'offrirent les livres en récompense car j'étais le seul enfant hospitalisé...Comme je l'explique en commentaire, j'étais sage car j'avais la trouille...
Et je rentrai chez moi pour une convalescence immobilisée de 6 mois, d'abord plâtre complet puis plâtre de marche, là aussi pour les enlever je fus terrorisé : avec pinces, scalpels et mini-scie circulaire électrique...A la maison visites continuelles, chouchouté par toutes les filles et garçons de ma classe, parfois avec des jalousies entre eux, on m'apportait les devoirs à faire pendant 6 mois ! Et je fis une cure de BD de toutes sortes (des sacs entiers m'étaient prêtés)...
Résultat de l'opération positif avec nouvel appareillage allégé à changer chaque année depuis...64 ans...
Et je suis toujours vivant.
(photo prise 4 mois avant l'opération)
Je dédie cet article à tous ceux et surtout toutes celles qui n'ont pas cru à mon Amitié, dominé(e)s par leurs certitudes, alors que je ne demandais qu'un peu de chaleur...Un jour il sera trop tard...Mais, pour paraphraser François Mitterrand dans ses entretiens avec Marie de Hennezel : je crois aux forces de l'Esprit, je serai toujours avec vous.
lien direct : Marie de Hennezel et Mitterrand: "Ce fut comme un coup de foudre" (parismatch.com)
J'ai écrit cela il y a bien longtemps...
A quoi ça sert la vie
Quand on ne peut plus vivre ?
A quoi ça sert de vivre
Quand on ne peut plus rire ?
Quand le soleil s’éteint
On ne peut exister.
J’ai peur de mourir
A force de pleurer.
Je suis écorché vif
Et je voudrais crier
Je voudrais crier à tous :
Je vous aime.
Vous ne comprenez pas
Cachés derrière vos mots,
Derrière vos phrases vides
Qui ne sont que remparts,
Derrière tous vos principes
Et vos philosophies,
Vous ne comprenez rien
Et ne pensez qu’à vous.
Mais vous n’existez pas
Lorsque vous êtes seuls,
Et je n’existe pas
Car je suis toujours seul.
Alors pour cette raison
Un jour partirai.
Et ce sera trop tard
Car vous comprendrez
Qu’à la fin je suis mort
A force d’avoir aimé.
Gérard-Antoine Demon (1948 - 20..)
mais la réalité peut être autre !
J'ai une grande nouvelle triste à t'annoncer : je suis mort.
Je peux te parler ce matin, parce que tu somnoles, que tu es malade, que tu as la fièvre.
Chez nous, la vitesse est beaucoup plus importante que chez vous. Je te rencontre parce que je n'ai pas toute ma vitesse et que la fièvre te donne une vitesse immobile, rare chez les vivants.
Les vivants et les morts, sont près et loin les uns des autres comme le côté pile et le côté face d'un sou, les quatre images d'un jeu de cubes. La vie et la mort s'affrontent.
Le miracle est de vivre double en face de cette grande énigme et n'être qu'un. C'est notre secret. Je cède la place. Abandonne-toi. La vie est morte, vive la vie. Le poète est mort, vive le poète. Adieu. Je commence à me dissoudre. Nos traits se tissent ensemble. La ressemblance est outre. Elle émane de l'esprit.
La réalité commence.
(avec la complicité des Jeans : Cocteau et Marais)