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Sur les Chemins de la Tradition

Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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D'abord, dans qui suis-je ? , je me présente...un peu.

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L'écriture et la lecture des commentaires se fait au bas de chaque article. Pour mémoire : les commentaires sont modérés avant publication,tout commentaire spam est immédiatement signalé au support hébergeant et détruit.
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Ces explications seront complétées au fur et à mesure des migrations vers la nouvelle formule...

Et pour TOUT avoir sous les yeux : http://www.verlatradition.fr/summary

 

 

20 novembre 2022

L'intelligence

009 - Copie

(exemplaire du penseur de Rodin au Musée de Lyon)

Il m'arrive de rencontrer des gens intelligents, d'ailleurs ils le font sentir et même parfois ils le disent avec certitude ! Alors pourquoi ne pas réfléchir sur le sujet ? 

Mais le sujet est tellement immense que...je ne le ferai pas ! Je vous engage donc à faire comme moi : consulter Wikipédia qui a publié un article fort complet et documenté...https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence.

Et à réfléchir quelques temps sur les données de cet article, mais sans trop fatiguer vos neurones, si, comme moi il vous en reste au moins un...

avec les grands

moi au milieu de gens intelligents

11 novembre 2022

Ma réédition du 11 Novembre

Verdun :(ceci est une réédition et tous les commentaires d'origine sont maintenus)


 

En Octobre 1999, avec un important groupe d'Amis (et sur la suggestion de l'un d'eux) venus de toutes régions,et même au-delà, nous avons voyagé dans la région de Verdun, avant de nous rendre en Alsace au Mont Sainte Odile, non seulement pour une visite, mais encore pour un devoir de Mémoire et de Pardon et de  Réconciliation.

Après des lieux tristement célèbres, Douaumont, Fort de Vaux, Fleury, sur lesquels il y aurait tant à dire, mais je ne le ferai pas, réservant mon témoignage à la suite du voyage : nous nous sommes rendus dans deux cimetières militaires, l'un Français, l'autre Allemand. Après notre visite et avoir accompli notre mission de pardon et de réconciliation, j'ai écrit ce texte que je viens de retrouver et qui est en 2018 toujours d'une triste actualité...Ce voyage fut fort émouvant pour tous. 

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Bernhard Link, Johann Kaiser, Georg Weiss, Oskan Jackel, Joseph Beer, Georg Amon, Joseph Holzinger

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Tous les 7 reposent en paix dans le cimetière militaire allemand de St. Mihiel, perdu, caché dans les bois et difficile à trouver sous les rafales de vent et la pluie, tout comme reposent les 715 000 victimes de cette boucherie, quel que soit leur camp.Les 4 premiers sont morts au combat le 22 avril 1915, les 3 autres le lendemain 23 avril. Quel hasard a voulu qu'ils soient enterrés dans le même emplacement dans ce cimetière perdu dans les bois, pourquoi cette tombe commune n'est-elle pas surmontée comme les autres d'une croix mais d'une plaque de pierre portant leurs noms ?

Ce sont des noms allemands, peu importe, ils auraient pu être Français, des Hommes comme eux-mêmes. S'ils avaient continué de vivre, ils auraient maintenant une centaine d'années, ils seraient devenus des vieillards, avec des enfants, des petits-enfants et des arrières petits enfants. Mais le destin a voulu qu'ils ne vieillissent pas, ils auront toujours au regard du Monde un âge figé de 20 à 25 ans. L'un d'entre eux Oskan était sous-lieutenant, il représentait par son grade une parcelle de l'autorité et il est mort, comme ses camarades, comme ceux que la différence de Nations avaient rendus ennemis. Représentait-il vraiment cette autorité auprès des simples soldats, ses subordonnés du même âge ? Il est mort, comme eux, et il est avec eux, victimes comme eux des autorités supérieures responsables de cette folie.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis dirigé sans hésiter vers cette tombe collective, marquée par cette pierre gravée, je leur ai dédié la Prière de François d'Assise que j'avais sur moi

Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix. Là où il y a de la haine, que je mette l'amour. Là où il y a l'offense, que je mette le pardon. Là où il y a la discorde, que je mette l'union. Là où il y a l'erreur, que je mette la vérité. Là où il y a le doute, que je mette la foi. Là où il y a le désespoir, que je mette l'espérance. Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière. Là où il y a la tristesse, que je mette la joie. Ô Maître, que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à consoler, à être compris qu'à comprendre, à être aimé qu'à aimer, car c'est en donnant qu'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on trouve, c'est en pardonnant qu'on est pardonné, c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie.

et que j'ai laissée sur la tombe.Je ne peux pas tenir d'autres propos car peut-on décrire l'indescriptible ? Il n'y a pas de mots assez forts pour imager l'effroyable boucherie des guerres où l'essence même de la Vie, de l'Être humain est totalement bafouée. Il faut cependant témoigner que les lieux visités, à part quelques exceptions terribles (comme la tranchée des baïonnettes ou la nécropole de Douaumont) sont empreints d'une Paix, d'un silence, et attirent le recueillement. La nature, elle aussi mutilée et même transformée par les combats (22 millions d'obus de part et d'autres dont 1/4 non encore explosés) , a repris ses droits, gardant toujours de vastes cicatrices que la végétation ne peut cacher.

Devant de telles choses, on ne comprend pas la folie incommensurable et le pouvoir destructeur des Hommes. Après chaque guerre, après chaque massacre, les dirigeants de tous les Pays proclament "plus jamais ça !"...et recommencent ! On a créé des organismes internationaux, d'abord la Société des Nations puis l'Organisation des Nations dites Unies ; on a signé des traités, la démilitarisation des zones à risques, la création de Casques Bleus qui assistent aux massacres les mains dans les poches, la création de zones-tampons, la menace de sanctions illusoires, mais tout ceci n'a majoritairement servi à rien : à chaque instant dans le monde des conflits, des violences éclatent entre Nations et même à l'intérieur des Peuples.Tout reste-t-il donc à trouver, à inventer ?

Un humoriste a dit que si réellement Dieu a créé l'Homme à son image, le modèle ne doit pas être beau à voir. L'Homme est-il bon et sinon comment le changer ? Ce sont autant de questions auxquelles je n'ai pas la prétention de répondre car cela dépasse complètement le petit homme que je suis, mais je peux cependant y participer, comme le raisin d'une grappe, car tout cela passe forcément par un changement de l'Esprit, un oubli de soi et un Amour et un respect au plus haut degré des autres et de tout ce qui est, tout doit pouvoir être un Temple où l'on célébrerait ce qu'il y a de plus haut et de plus sacré : la Vie.

merci à Marie-Lise Tosi et Yves J.

(pour publier ce billet j'ai ajouté quelques données techniques que j'ai trouvées sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Verdun et que j'espère exactes)

AJOUT

Et je ne savais pas que plus tard, grâce à une relation personnelle, je serais convié à assister à l'immense son et lumière Des flammes à la Lumière sur la tragédie de Verdun, en spectateur privilégié avec auparavant une visite des lieux suivie d'un repas communautaire puis d'un séjour de nuit ! ...(Connaissance de la Meuse, merci à Sylvie N.)

10 novembre 2022

Les 100 derniers visiteurs

On m'a demandé : et tes visiteurs ils en sont où ? (j'avais en effet abandonné la gestion de cette catégorie)...Alors voilà :

100

 

4 novembre 2022

J'ai reçu une carte postale de Galaad

Un ami m'envoie la photo de lui et ses camarades autour d'une table ronde...

table ronde XV

 

et voici ce qu'écrit Raymond Bernard à ce sujet :

C’est assurément une grave erreur de considérer le Graal comme de source exclusivement chrétienne. Il serait d’ailleurs tout aussi erroné de l’inclure uniquement dans la phase mystique ou soufie de l’islam.

En réalité, le Graal désigne une voie d’approche vers le divin, vers une participation telle que ce n’est plus l’homme qui cherche à appréhender Dieu mais Dieu lui-même qui "se voit" dans l’homme. Le Graal, c’est l’accession au secret de la vie universelle, c’est une réalité divine, une présence permanente, c’est la révélation totale et absolue de la sagesse universelle, c’est la suprême initiation.

Ainsi, ce qu’on a appelé "la légende du Graal" appartient aussi bien à l’ésotérisme chrétien qu’à l’ésotérisme islamique ou même à l’ésotérisme hébraïque. La "légende" est universelle, car elle contient l’univers et chaque mystique, quelle que soit son origine, son "état", sa "voie", ou ses bases religieuses, qu’il vive en Occident, ou en Orient, qu’il soit chrétien, musulman ou juif, aspire en dernière analyse, à parvenir par les étapes initiatiques qu’il franchit, à la royauté du Graal, au secret des secrets…

Le symbole de ce sublime mystère est partout un objet sacré. Pour les Celtes, cet objet, c’est la "coupe prophétique". Pour les Chrétiens, le "signe" c’est la coupe ayant contenu le sang du Christ. Pour l’islam, ce sera la pierre descendue du ciel. La conquête du Graal, par définition, est une voie active, qui renferme la parole, la lumière et la vie.

Cette voie l’empruntent les chevaliers de la table ronde, c’est-à-dire ceux qui, sur terre, ont été admis à traverser les épreuves initiatiques d’une tradition authentique et reconnue pour accéder en fin de compte à la chevalerie céleste. Un mystique, un initié, a toujours été un chevalier à toutes les époques et sous toutes les latitudes et comme l’ultime sommet à atteindre est symbolisé par le Graal, celui-ci est marqué du sceau de l’universalité...

Curieusement, et peu l’ont remarqué, l’influence islamique est incontestable dans la transmission des secrets du Graal à l’Occident. Beaucoup, certes, ont reconnu sans hésitation le rôle des Arabes dans cette transmission mais rares sont ceux qui ont admis une influence que les textes, même publics, font cependant apparaître clairement.

Ce qui peut être surprenant pour le non-initié, ce n’est pas la présence d’éléments islamiques dans la voie active du Graal dont l’apparence est sans conteste chrétienne, c’est la cohérence entre ces deux symbolismes - le chrétien et l’islamique - dans la "légende". Pouvait-il en être autrement puisque le Graal est universel ?

Rattachez cette notion à nos explications précédentes. Le Graal devient alors la sagesse éternelle, le "château de l’aventure", celui du "Graal", devient la Connaissance absolue, tous les hauts lieux, secrets ou non, sont les étapes de la conquête du Graal, les maîtres et les initiés sont les officiers et les chevaliers de la table ronde unis en un même combat pour la possession du Graal...

En fait, le Graal se trouve enfoui dans le symbolisme universel de la tradition unique sous ses multiples aspects de cette tradition dont à jamais le verbe est l’âme vivante..."

(sur le site des Baladins de la Tradition : Les Baladins de la Tradition - "Le Graal, c'est l'accession au secret de la vie universelle..." (bldt.net)

 

   
3 novembre 2022

Amitié ?

définition selon Wikipédia

 

L’amitié est une inclination réciproque entre plusieurs personnes n'appartenant pas à la même famille. Parfois c'est une amitié de groupe.
La relation d'amitié est aujourd'hui définie comme une sympathie durable entre deux ou plusieurs personnes n’ayant aucune attirance physique ou psychique. Elle naîtrait notamment de la découverte d'affinités ou de points communs : plus les centres d'intérêt communs sont nombreux, plus l'amitié a de chances de devenir forte.
Elle implique souvent un partage de valeurs morales communes. Une relation d'amitié peut prendre différentes formes ; l'entraide, l'écoute réciproque, l'échange de conseils, le soutien, la critique bienveillante, l'admiration pour l'autre, en passant par le partage de loisirs. Une ou un meilleur(e) ami(e) sert aussi à se confier et avoir confiance.

  Et, dans ma vie je peux faire l'inventaire d'ami(e)s disparu(e)s : et ils/elles sont nombreux(ses)...l'éloignement y est souvent pour beaucoup...

Je donne mon amitié gratuitement, SANS RIEN ATTENDRE EN RETOUR, même à des personnes plus intelligentes que moi (et, apparemment, elle sont nombreuses...)

 Et pourtant je suis, malgré tous les aléas de la Vie, toujours là, prenant le temps (et la politesse*) de TOUJOURS répondre aux messages (ma santé m'empêchant de partager autrement) de tous et toutes mes correspondants et correspondantes, ne vivant pas pour mes petites certitudes, ni pour mes intérêts personnels

moi

 *quelqu'un un jour m'a répondu : je reçois tellement de messages que je ne réponds qu'à ceux importants..NO COMMENT, avez-vous remarqué que certain(e)s ne dialoguent qu'avec ceux qui leur sont utiles ?...

J'ai consacré plusieurs articles à MES MERCIS, vous pouvez les consulter par ce lien : 

http://www.verlatradition.fr/archives/mes_mercis/index.html

2 novembre 2022

J'étais heureux et je ne le savais toujours pas

 (réédition...pour le plaisir !)

Lors d'une discussion avec une amie, il m'était venue une idée, une sorte de jeu que chacun peut mener personnellement. Essayer de retrouver, rien que pour vous, le ou les moments où vous avez été vraiment heureux, peut-être justement sans le savoir.

Ce peut être un moment fugace, une infime parcelle du temps, quelques minutes, un passage court, moyen ou long : soit vous en avez eu conscience sur l'instant, soit rétrospectivment vous avez compris ensuite ou vous comprenez maintenant que ces instants ont été magnifiques, un petit ou un grand bonheur. Vous n'avez pas su en profiter ? Ne le regrettez pas, car le passé n'existe plus, le futur n'est qu'une hypothèse, seul compte le moment présent. Mais on peut toujours nourrir un petit instant de bonheur du présent en se remémorant le passé...

Voilà ce petit jeu de mémoire que j'ai eu envie de partager avec vous ; certains pourront critiquer mon idée, mais peu m'importe, car il est toujours facile de critiquer quand on est plus intelligent que les autres...Tout est relatif.

coeurquibat

 

les commentaires datent de la première édition, car ce message peut être relu à l'infini... 

anse2

16 octobre 2022

La lampe

« Cent hommes, dit le vieux platonicien, peuvent lire un livre au moyen de la même lampe, et cependant tous peuvent n'être pas d’accord sur le sens du texte ; car la lampe n’éclaire que des lettres, et c’est l’Esprit qui doit deviner le sens. »

Edward Bulwer Lytton dans Zanoni

zanoni

attention ! question de vocabulaire : ne pas confondre Rosicrucien et Rose+Croix...à chacun de faire ses propres recherches pour en saisir la différence...

d'autre part le nom de Zanoni apparait dans mon article suivant consacré au Clos Landar de Maître Philippe de Lyon :

http://www.verlatradition.fr/archives/2022/04/26/39451457.html

lumignon (2)

 

14 octobre 2022

La saveur de la Framboise de Musièges...

 

 J'ai retrouvé ce texte qu'une Françoise des Alpes  a écrit pour moi, il y a ....24 ans (pour fêter mes 50 ans) !!! Nous étions sur le même cercle...


 Eh oui ! Démon a aussi ses merveilles, comme les sept si bien connues...

Elle lui ressemblent, et je me permets aujourd'hui de les associer à notre illustre personnage dont nous avons la chance de fêter un cinquantenaire bien mérité.
Comme les pyramides d'Egypte, il a monté, démonté le temps pour nous faire part de son savoir.
Comme les jardins suspendus de Babylone, il a transcendé le démon qui l'exacerbait pour nous exprimer toute la beauté qui nous entoure.
Comme la statue d'or et d'ivoire de Zeus, il a su immortaliser la puissance de Dieu en combattant les démoniaques Terriens.
Comme le Temple d'Artémis, ses flèches nous ont démontibulés pour nous apprendre la nature, telle que nous devions la vivre.
Comme le mausolée d'Halicarnasse, ses prières vont là où le démon ne passe plus.
Comme le colosse de Rhodes, il a la force, le courage et le but des démonstrateurs de ce qui a été est et sera.
Comme le phare d'Alexandrie, il reste un Gardien éveillé que l'on doit écouter, mais ne point tromper, sous peine de démonstrations intempestives et sans retour.
Aux sept, j'ajouterai la Huitième : celle du Coeur qui est le sien, car il est universel, et il sait le partager sans détour.
Je suis fière d'être son amie et fière d'avoir un jour croisé son chemin.
Pour clore ces modestes lignes, je dirais que j'oublie le Démon, mais je garde précieusement ses Merveilles.
Avec ma plus tendre affection.
Françoise.

mille fois merci Françoise (et Emile) 

françoise 2

MAIS 

Jean-Baptiste, son fils ;
Elisa et Zoé, ses petits-enfants ;
les familles parentes, alliées et amies,
ont la tristesse de vous faire part du décès de

Madame Françoise QUILLES née PENEY

survenu le Lundi 17 Janvier 2022 à l'âge de 64 ans .

TRISTESSE IMMENSE (06/01/23)

 

Gérard-Antoine Demon

12 octobre 2022

J'ai toujours soutenu que Tolkien avait été trahi

tolkien

 

Cet article figurait d'abord dans les billets du blog, mais en raison de sa longueur j'avais préféré le transformer en page pour améliorer la visibilité des billets ; et je le réintègre maintenant en article du blog.  Car, après avoir revu les films et les suites de films et les suites de suites, je suis horrifié de ce qu'il en est advenu, un summum de monstruosités pour épater le public, et il faut reconnaitre que cela fonctionne avec succès...Cela poussera peut-être à lire les ouvrages d'origine...

Grâce à un ami puriste et artiste, je me suis intéressé à Tolkien et au Seigneur des anneaux depuis les années 1980, et, malgré les qualités et succès de la saga au cinéma, j'ai toujours dit que Tolkien avait été trahi. Voici un superbe article long mais très documenté et passionnant publié par Le Monde. 

LE MONDE CULTURE ET IDEES | 08.07.2012 à 09h18

Par Raphaëlle Rérolle

C'est un cas rare, pour ne pas dire exceptionnel : à une époque où la plupart des gens vendraient leur âme pour faire parler d'eux, Christopher Tolkien ne s'est pas exprimé dans les médias depuis quarante ans. Pas d'entretien, pas de déclaration, pas de conférence – rien. Une décision prise à la mort de son père, auteur du célébrissime Seigneur des anneaux (The Lord of the Rings, trois volumes parus en 1954 et 1955) et l'un des écrivains les plus lus dans le monde, avec environ 150 millions de livres vendus et des traductions dans 60 langues.

Caprice ? Certainement pas. A 87 ans, le fils du Britannique John Ronald Reuel Tolkien (1892-1973) est l'homme le plus posé qui soit. Un Anglais distingué, doté d'un accent très upper class, qui s'est installé en 1975 dans le midi de la France, avec sa femme Baillie et leurs deux enfants. Désinvolture alors ? Encore moins. Durant toutes ces années de silence, sa vie n'a été qu'un labeur incessant, acharné, presque herculéen sur la part inédite de l'oeuvre, dont il est l'exécuteur littéraire.

Non, la fière réserve de Christopher Tolkien a une autre cause : l'écart vertigineux, presque un abîme, qui s'est creusé entre les écrits de son père et leur postérité commerciale, dans laquelle il ne se reconnaît pas. Surtout depuis que le cinéaste néo-zélandais Peter Jackson a tiré du Seigneur des anneaux trois films au succès phénoménal, entre 2001 et 2003. Les années passant, une sorte d'univers parallèle s'est formée autour de l'oeuvre de Tolkien. Un monde d'images chatoyantes et de figurines, coloré par les livres cultes mais souvent très différent d'eux, comme un continent dérivant loin de celui dont il s'est détaché.

Cette galaxie marchande pèse désormais plusieurs milliards de dollars, dont la majeure partie ne revient pas aux héritiers. Et complique la gestion de l'héritage pour une famille polarisée non sur les images ou objets, mais sur le respect des textes de Tolkien. Par un curieux parallèle, la situation fait écho à l'intrigue du Seigneur des anneaux, où tout part d'un problème d'héritage : Frodon Sacquet, le héros, reçoit, à la mort de Bilbon, le fameux anneau magique dont la possession aiguise les convoitises et provoque le malheur.

Aujourd'hui, à quelques mois de la sortie d'un nouveau film de Peter Jackson (le 12 décembre), inspiré cette fois de Bilbo le Hobbit (1937), les Tolkien s'apprêtent à faire face aux sollicitations en tout genre, et à de nouvelles excroissances de l'oeuvre. "Nous allons devoir dresser des barricades", annonce Baillie dans un sourire.

Avant cela, pourtant, et de manière unique, Christopher Tolkien a accepté d'évoquer ce legs pour Le Monde. Un patrimoine dont il a fait l'oeuvre d'une vie, mais qui est aussi devenu la source d'un certain "désespoir intellectuel". Car au fond, la postérité de J. R. R. Tolkien est à la fois l'histoire d'une extraordinaire transmission littéraire entre un père et son fils et celle d'un malentendu : les oeuvres les plus connues, celles qui ont masqué le reste, n'étaient qu'un épiphénomène aux yeux de leur auteur. Un tout petit coin du monde immense de Tolkien qu'il a même cédé, du moins en partie. En 1969, l'écrivain vend en effet au studio d'Hollywood United Artists les droits cinéma et produits dérivés pour Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. La transaction s'élève à 100 000 livres sterling, un prix non négligeable pour l'époque, mais dérisoire quand on sait ce qu'il est advenu.

Cette somme doit permettre aux enfants de l'écrivain de régler leurs futurs droits de succession. Tolkien anticipe l'opération car les impôts sont très lourds, dans l'Angleterre travailliste d'alors. En outre, il craint que des changements dans les lois américaines du copyright ne mettent sa descendance en difficulté. Or Le Seigneur des anneaux connaît très vite un succès foudroyant, notamment aux Etats-Unis.

C'est qu'à l'exception d'Oxford, où les critiques de ses collègues affectent beaucoup l'écrivain, l'emballement a été général. "La folie Tolkien était assez similaire à celle qui s'est développée autour d'Harry Potter ", note Vincent Ferré, professeur à Paris-XIII, qui dirige un Dictionnaire Tolkien à paraître à l'automne. Dès les années 1960, Le Seigneur des anneaux devient un symbole de la contre-culture, notamment aux Etats-Unis. "L'histoire, celle d'un groupe de personnes se révoltant contre l'oppression, dans un décor teinté de fantastique, sert d'étendard aux militants de gauche, notamment sur le campus de Berkeley, en Californie." A l'époque de la guerre du Vietnam, on voit même fleurir des slogans comme "Gandalf président", du nom du vieux magicien qui apparaît dans le roman, ou encore"Frodon est vivant".Signe que la légende a la vie dure, des autocollants satiriques furent d'ailleurs encore imprimés durant la seconde guerre d'Irak : "Frodon a échoué, Bush a l'anneau."

Mais en dehors de Bilbo le Hobbit et du Seigneur des anneaux, Tolkien a relativement peu publié de son vivant. Rien en tout cas qui ait connu le succès de ses deux best-sellers. Quand il meurt, en 1973, il reste une gigantesque part inédite : Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ne sont que des épisodes d'une histoire imaginaire s'étendant sur des millénaires. Cette mythologie en partie décousue, Christopher Tolkien va entreprendre de la faire émerger, dans une démarche très inhabituelle. Au lieu de se contenter des textes déjà publiés, il s'attelle à un travail d'exhumation littéraire qui suscite en lui une véritable passion : il suffit de l'entendre en parler pour s'en convaincre.

C'est chez lui, dans un décor de pins et d'oliviers, qu'il reçoit avec une gentillesse désarmante. Encore faut-il trouver l'endroit, mieux caché qu'une demeure de Hobbit. Pour cela, prévoir une auto robuste et suffisamment haute. A bonne distance du village, emprunter un long chemin de terre ocre, puis s'enfoncer entre les grands arbres avant d'apercevoir une maison rose, entre deux cahots. La bastide est plantée au milieu des fleurs sauvages, ravissante et sans aucun des attributs qui signalent les grandes fortunes. Il y règne une atmosphère calme et comme extérieure au temps, exactement à l'image de ses occupants.

Celui qui vit là est le troisième des quatre enfants de J. R. R. Tolkien et le dernier survivant, avec sa soeur Priscilla. Christopher est l'exécuteur testamentaire de son père et le directeur général du Tolkien Estate, l'entreprise qui gère la succession. Fondée en 1996, cette société anglaise distribue les droits issus du copyright aux héritiers, à savoir lui, sa soeur Priscilla, les six petits-enfants et les onze arrière-petits-enfants de J. R. R. Tolkien. La structure elle-même, de taille modeste (elle ne compte que trois salariés, dont Adam, le fils de Christopher et Baillie), est assistée à Oxford par un cabinet d'avocats. Elle comprend aussi une branche caritative, le Tolkien Trust, principalement tournée vers les projets éducatifs et humanitaires.

Mais c'est depuis sa retraite française que Christopher Tolkien travaille sur ses livres et répond aux sollicitations. Le décor est simple et chaleureux, fait de livres et de tapis, de fauteuils confortables et de photos de famille. Sur l'une d'elles, justement, J. R. R. Tolkien, ses deux fils aînés, sa femme et, dans les bras de sa mère, un tout petit bébé prénommé Christopher. Celui qui sera, sans doute dès le début, le public le plus réceptif à l'oeuvre de son père. Et le plus accablé, ensuite, par son évolution.

Le quiproquo débute avec Bilbo le Hobbit, au milieu des années 1930. Jusque-là, Tolkien n'a publié qu'un essai très remarqué sur Beowulf, le grand poème épique et peuplé de monstres écrit au Moyen Age. Son oeuvre de fiction, commencée durant la première guerre mondiale, demeurait souterraine. L'homme était un linguiste brillant, spécialiste de vieil anglais, professeur à Oxford et doté d'une imagination inouïe. Tout à sa passion pour les langues, il en avait inventé plusieurs, puis il avait bâti un monde pour les abriter. Par monde, n'entendez pas seulement des histoires, mais une Histoire, une géographie, des coutumes, bref une cosmogonie complète qui servira d'écrin à ses récits.

Or Bilbo le Hobbit connaît d'emblée, en 1937, un grand succès, autant public que critique. A tel point que l'éditeur de l'époque, Allen and Unwin, réclame une suite à cor et à cri. Tolkien, lui, n'a pas le désir de poursuivre dans la même veine. En revanche, il possède un récit presque achevé des temps les plus anciens de son univers, qu'il a intitulé Le Silmarillion. Trop difficile, décrète l'éditeur qui continue de le harceler. L'écrivain accepte alors, un peu à contrecoeur, de se lancer dans une nouvelle histoire. En fait, il est en train de poser la première pierre de ce qui deviendra Le Seigneur des anneaux.

Mais Le Silmarillion ne quitte pas son esprit ni celui de son fils. Car les plus lointains souvenirs de Christopher Tolkien le rattachent à ce récit des origines que le père faisait partager à ses enfants. "Si étrange que cela puisse paraître, j'ai grandi dans le monde qu'il avait créé, explique-t-il. Pour moi, les villes du Silmarillion ont plus de réalité que Babylone." Sur une étagère du salon, non loin du beau fauteuil en bois tourné sur lequel Tolkien a rédigé Le Seigneur des anneaux, il y a un petit tabouret de pied recouvert d'une tapisserie très usée. C'est là que Christopher s'asseyait, à l'âge de 6 ou 7 ans, pour écouter les histoires de son père. "Le soir, se souvient-il, il venait dans ma chambre et me racontait, debout devant la cheminée, des histoires formidables, celle de Beren et Luthien par exemple. Tout ce qui me semblait intéressant provenait de sa façon de regarder les choses."

Dès l'âge tendre, il fréquentera donc chaque jour ce monde envoûtant, dont il devient vite à la fois le scribe et le cartographe. "Mon père n'avait pas les moyens de payer une secrétaire, précise-t-il. C'est moi qui tapais [ces histoires] à la machine et qui dessinais les cartes dont il traçait des ébauches."

Peu à peu, dès la fin des années 1930, Le Seigneur des anneaux prend forme. Engagé dans la Royal Air Force, Christopher part en 1943 sur une base sud-africaine, où il reçoit, chaque semaine, une longue lettre de son père, ainsi que des épisodes du roman en cours. "J'étais pilote de chasse. Quand j'atterrissais, je lisais un chapitre", s'amuse-t-il en montrant un courrier dans lequel son père lui demande conseil pour la formation d'un nom propre.

La première chose qu'il se souvient d'avoir éprouvé, à la mort de son père, c'est le sentiment d'une lourde responsabilité. Dans les dernières années de sa vie, Tolkien s'était remis au Silmarillion, essayant en vain d'introduire de l'ordre dans son récit. Car l'écriture du Seigneur des anneaux, qui empruntait des éléments à sa mythologie antérieure, avait engendré des anachronismes et des incohérences dans Le Silmarillion. "Tolkien n'y arrivait pas, note Baillie, qui fut, pour un temps, l'assistante de l'écrivain et, bien plus tard, l'éditrice de l'un de ses recueils, intitulé Lettres du père Noël. Il était englué dans des détails chronologiques, il réécrivait tout, ça devenait de plus en plus complexe." Or, entre le père et le fils, il était entendu que Christopher prendrait le relais si l'écrivain mourait sans avoir atteint son objectif.

Aussi est-ce chez lui qu'atterrissent les papiers de son père, après le décès : 70 boîtes d'archives, chacune bourrée des milliers de pages inédites que Tolkien laissait derrière lui. Des récits, des contes, des conférences, des poèmes de 4 000 vers plus ou moins achevés, des lettres et encore des lettres. Le tout dans un désordre effrayant : presque rien n'est daté ni numéroté, tout est fourré en vrac dans des cartons. "Il avait l'habitude de se déplacer entre Oxford et Bournemouth, où il séjournait souvent, raconte Baillie Tolkien. Quand il partait, il mettait des brassées de documents dans une valise dont il ne se séparait pas. Lorsqu'il arrivait à destination, il lui arrivait d'en tirer une feuille au hasard, et de repartir de cette feuille-là !" Cerise sur le gâteau, si l'on peut dire, les pages manuscrites sont presque indéchiffrables, tant l'écriture est serrée.

Pourtant, dans cet invraisemblable bric-à-brac, il y a un trésor : non seulement Le Silmarillion, mais des versions très complètes de toutes sortes de légendes à peine entrevues dans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des anneaux. Un archipel presque englouti dont Christopher ignorait en partie l'existence. Alors s'enclenche la deuxième vie de l'oeuvre - et celle de Christopher. Il démissionne du New College d'Oxford, où il était à son tour devenu professeur de vieil anglais, et se lance dans l'édition des textes paternels. Il quitte sans regret l'enceinte de l'université, allant même (à ce souvenir, son oeil pétille encore) jusqu'à jeter dans un fourré la clé attribuée à chacun des professeurs et que ceux-ci doivent exhiber en fin d'année au cours d'une cérémonie rituelle.

En Angleterre d'abord, puis en France, il réassemble les parties du Silmarillion, rend l'ensemble cohérent, ajoute des chevilles ici et là. Et publie le tout, en 1977, avec un léger remords. "J'ai tout de suite pensé que le livre était bon, mais un peu faux, dans la mesure où j'avais dû inventer quelques passages", explique-t-il. A l'époque, il fait même un rêve désagréable : "J'étais dans le bureau de mon père, à Oxford. Il entrait et se mettait à chercher quelque chose avec une grande anxiété. Alors je réalisais avec horreur qu'il s'agissait du Silmarillion, et j'étais terrifié à l'idée qu'il découvre ce que j'avais fait."

Entre-temps, la plupart des manuscrits qu'il avait apportés en France, entassés à l'arrière de sa voiture, ont dû reprendre le chemin d'Oxford. A la demande du reste de la famille, que cette migration inquiétait, les documents repartent comme ils étaient venus, en auto, vers la Bodleian Library, où ils sont actuellement conservés et en cours de numérisation. Du coup, c'est sur des photocopies que Christopher entreprend de poursuivre, à grand-peine. Impossible, par exemple, de se fier aux changements dans les couleurs de l'encre ou dans la texture du papier pour essayer de dater les documents. "Mais j'avais sa voix dans l'oreille", dit Christopher Tolkien. Cette fois, il va devenir, dit-il, "l'historien de l'oeuvre, son interprète".

Dix-huit ans durant, il travaillera d'arrache-pied sur l'Histoire de la Terre du Milieu, titanesque édition en douze volumes qui retrace l'évolution du monde selon Tolkien. "Pendant tout ce temps, je l'ai vu taper à trois doigts sur une vieille machine qui avait appartenu à son père, observe sa femme. On l'entendait jusqu'au bout de la rue !" C'est une mine littéraire, mais aussi un travail de bénédictin dont Christopher sortira épuisé, pour ne pas dire déprimé. Qu'importe, il ne s'arrête pas là. En 2007, il publie Les Enfants de Hrin, roman posthume de Tolkien recomposé à partir de textes déjà parus ici et là qui se vendra à 500 000 exemplaires en anglais et sera traduit en 20 langues.

Pendant que cette nouvelle géographie littéraire surgissait de sa vieille machine à écrire, l'univers de Tolkien proliférait aussi à l'extérieur, de manière complètement indépendante. Car dès avant sa disparition la puissance imaginative de Tolkien n'avait pas tardé à faire des petits, et fort turbulents. "La plasticité de ces livres explique leur succès, remarque Vincent Ferré. C'est une oeuvre-monde, dans laquelle les lecteurs peuvent entrer et devenir à leur tour des acteurs."

L'influence de l'écrivain se fait d'abord sentir dans le domaine littéraire, où ses créations ont réactivé un genre qui date du XIXe siècle, la fantasy. A partir des années 1970 et surtout 1980, une heroic fantasy très imprégnée de "tolkiénisme" se développe, sur fond de décors légendaires, d'elfes et de dragons, de magie et de lutte contre les puissances du mal. Son monde, "comme celui des contes de fées des frères Grimm au siècle précédent, est entré dans le mobilier mental du monde occidental", écrit l'Anglais Thomas Alan Shippey dans un essai non traduit consacré à l'écrivain. En France comme ailleurs, de très nombreux éditeurs investissent ce marché particulièrement lucratif : plus de 4 millions d'exemplaires vendus pour la seule année 2008. On peut citer, parmi d'autres sagas sorties dans les années 1970, Les Chroniques de Thomas Covenant (1977), de Stephen R. Donaldson.

Aux Etats-Unis d'abord, puis dans tous les pays d'Europe et même en Asie, le genre deviendra une énorme industrie, bientôt déclinée en bandes dessinées, jeux de rôle, puis jeux vidéos, films, et même musique, avec le rock progressif. A partir des années 2000, des "fan fictions" voient le jour sur Internet, chaque contributeur peuplant à sa guise le monde créé par Tolkien. Le Seigneur des anneaux se mue en une sorte d'entité autonome, vivant sa propre vie. Il inspire par exemple George Lucas, l'auteur de la série Star Wars, dont le premier film sort en 1977. Ou le groupe rock Led Zeppelin, qui a incorporé des références au roman dans plusieurs chansons, parmi lesquelles The Battle of Evermore.

Mais rien de tout cela n'émeut vraiment la famille, tant que les films de Peter Jackson n'ont pas vu le jour. C'est la sortie du premier volet de la trilogie, en 2001, qui modifie la nature des choses. D'abord, en ayant un effet prodigieux sur les ventes de livres. "En trois ans, de 2001 à 2003, il s'est vendu 25 millions d'exemplaires du Seigneur des anneaux - 15 millions en anglais et 10 millions dans les autres langues. Et au Royaume-Uni les ventes ont augmenté de 1 000 % après la sortie du premier film de la trilogie, La Communauté de l'anneau", confirme David Brawn, l'éditeur de Tolkien chez HarperCollins, qui détient les droits pour le monde anglo-saxon, à l'exception des Etats-Unis.

Assez vite, cependant, l'esthétique du film, conçue en Nouvelle-Zélande par les célèbres illustrateurs Alan Lee et John Howe, menace de phagocyter l'oeuvre littéraire. Cette iconographie inspire la plupart des jeux vidéo, et c'est d'elle que naissent les produits dérivés. Bientôt, par un effet de contagion, ce n'est plus le livre qui devient une source d'inspiration pour les auteurs de fantasy, mais le film tiré du livre, puis les jeux tirés du film, et ainsi de suite.

Une telle frénésie pousse les juristes de la famille Tolkien à mettre leur nez dans le contrat. Celui-ci prévoit que le Tolkien Estate doit toucher un pourcentage sur les recettes à condition que les films soient bénéficiaires. Le box-office s'affolant, les avocats des Tolkien vont secouer la poussière du contrat et demander leur part du gâteau à New Line, le producteur américain des films, qui avait racheté les droits cinéma du Seigneur des anneaux et de Bilbo le Hobbit. Et là, surprise, raconte ironiquement Cathleen Blackburn, avocate du Tolkien Estate, à Oxford : "Ces films si populaires ne faisaient apparemment aucun profit ! Nous recevions des bilans indiquant que leurs producteurs ne devaient pas un centime au Tolkien Estate..."

L'affaire court entre 2003 et 2006, puis commence à s'envenimer. Les avocats du Tolkien Estate, ceux du Tolkien Trust et l'éditeur HarperCollins réclament 150 millions de dollars de dommages et intérêts, ainsi qu'un droit de regard sur les prochaines adaptations des oeuvres de Tolkien. Il faut une procédure judiciaire pour parvenir à un accord, en 2009. Les producteurs verseront 7,5 % de leurs profits au Tolkien Estate, mais, affirme l'avocate, qui ne veut donner aucun chiffre, "il est trop tôt pour pouvoir dire combien cela représentera à l'avenir".

En revanche, le Tolkien Estate ne peut rien faire quant à la façon dont New Line adapte les livres. Dans le futur film consacré aux Hobbits, par exemple, les spectateurs découvriront des personnages que Tolkien n'y a jamais mis, des femmes notamment. Idem pour les produits dérivés, qui vont du torchon aux boîtes de nuggets, en passant par une infinie variété de jouets, articles de papeterie, tee-shirts, jeux de société, etc. Ce ne sont pas seulement les titres des livres, mais tous les noms de leurs personnages qui sont devenus des marques déposées.

"Nous sommes à l'arrière de la voiture", commente Cathleen Blackburn. Autrement dit, rien d'autre à faire que regarder le paysage - sauf dans des cas extrêmes. Lorsqu'il s'est agi, par exemple, d'empêcher l'utilisation du nom "Seigneur des anneaux" sur des bandits manchots, à Las Vegas, ou la création de parcs à thème. "Nous avons réussi à prouver que rien, dans le contrat de départ, ne prévoyait ce genre d'exploitation", conclut l'avocate. "Je pourrais écrire un livre sur les demandes idiotes qui m'ont été faites", soupire Christopher Tolkien. Lui cherche à protéger l'oeuvre littéraire du grand barnum qui s'est développé autour d'elle. De façon générale, le Tolkien Estate refuse presque toutes les demandes. "Normalement, explique Adam Tolkien, les exécuteurs testamentaires veulent promouvoir l'oeuvre au maximum. Nous, c'est le contraire. Nous voulons mettre la lumière sur ce qui n'est pas Le Seigneur des anneaux."

Si le dessin animé américain Lord of the Beans ("Le seigneur des haricots") n'a pu être empêché, sa version BD en revanche a été arrêtée par le Tolkien Estate. Mais cette politique ne met pas la famille à l'abri d'une réalité : l'oeuvre appartient aujourd'hui à un public gigantesque et culturellement très différent de l'écrivain qui l'a conçue. Invitée à rencontrer Peter Jackson, la famille Tolkien a préféré décliner. Pour quoi faire ? "Ils ont éviscéré le livre, en en faisant un film d'action pour les 15-25 ans, regrette Christopher. Et il paraît que Le Hobbit sera du même acabit."

Le divorce est systématiquement réactivé par les films. "Tolkien est devenu un monstre, dévoré par sa popularité et absorbé par l'absurdité de l'époque, observe tristement Christopher Tolkien. Le fossé qui s'est creusé entre la beauté, le sérieux de l'oeuvre, et ce qu'elle est devenue, tout cela me dépasse. Un tel degré de commercialisation réduit à rien la portée esthétique et philosophique de cette création. Il ne me reste qu'une seule solution : tourner la tête."

Difficile de dire qui a gagné, dans cette bataille sourde entre le respect de la lettre et la popularité. Et qui, finalement, possède l'anneau. Une chose est sûre : de proche en proche, une très large partie de l'oeuvre de J. R. R. Tolkien est maintenant sortie des cartons, grâce à l'infinie persévérance de son fils.

Raphaëlle Rérolle

Un héritage fait toujours des histoires

Que devient une oeuvre, après la mort de son auteur ou de son interprète ? A partir d'un certain degré de célébrité, la question de l'héritage dépasse de très loin les problèmes strictement familiaux. Entre les ayants droit, qui ont tendance à la contrôler jalousement, et tous ceux qui s'inspirent de l'oeuvre, l'admirent ou essaient d'en tirer un profit, la succession pose un grand nombre de problèmes financiers, moraux, intellectuels. C'est pour entrer dans cette fabrique de la postérité que le supplément Culture & idées du Monde propose, durant tout l'été, une série d'enquêtes sur l'héritage de plusieurs créateurs du XXe siècle de stature internationale.

Parcours

3 janvier 1892 Naissance à Bloemfontein, en Afrique du Sud.

1916 Mariage et départ pour la France, dans le corps expéditionnaire britannique.

1924 Naissance de Christopher, son troisième fils.

1925 Professeur de vieil anglais à Oxford.

1936 Publication d'une conférence intitulée "Beowulf, les Monstres et les critiques".

1937 Parution de Bilbo le Hobbit.

1954-1955 Parution du Seigneur des anneaux.

1962 Parution du recueil de poèmes Les Aventures de Tom Bombadil.

2 septembre 1973 Décès à 81 ans.

Bibliographie

"BILBO LE HOBBIT" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2001). Traduit par Francis Ledoux.

"LE HOBBIT" (Christian Bourgois, 2004). Edition illustrée par Alan Lee.

"LE HOBBIT ANNOTÉ" (Christian Bourgois, à paraître le 6 septembre). Nouvelle traduction par Daniel Lauzon.

"LE SEIGNEUR DES ANNEAUX" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2001). Traduit par Francis Ledoux.

"LE SILMARILLION" J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2005). Traduit par Pierre Alien.

"HISTOIRE DE LA TERRE DU MILIEU" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois), 5 tomes traduits.

"LETTRES" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2005). Traduites par Vincent Ferré et Delphine Martin.

"LES ENFANTS DE HRIN" de J. R. R. Tolkien (Christian Bourgois, 2008). Traduit par Delphine Martin.

"J. R. R. TOLKIEN, UNE BIOGRAPHIE" de Humphrey Carpenter. (Christian Bourgois, 2002)

"L'ANNEAU DE TOLKIEN" de David Day (Christian Bourgois, 2000)

"TOLKIEN : SUR LES RIVAGES DE LA TERRE DU MILIEU" de Vincent Ferré (Christian Bourgois, 2001)

"DICTIONNAIRE TOLKIEN" sous la direction de Vincent Ferré (CNRS Editions, à paraître le 6 septembre).

"LA CARTE DE LA TERRE DU MILIEU" de Brian Sibley et John Howe (Christian Bourgois, 2001)

publié par .http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/07/05/tolkien-l-anneau-d...

 

 

11 octobre 2022

Souvenirs du Bugey (réédition avec photos)

 Ce n’était pas une maison bleue mais elle était adossée à la colline, et combien comme moi y furent attachés ? Oh ce n’était pas très loin, simplement dans le Bugey, dans un hameau alors encore protégé, rassemblé autour de son vieux four à pain, de son auberge et de son lavoir, au pied d’une énorme forteresse des XII°/XIII° siècles visitée maintenant par des milliers de touristes.

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Un site de rêve…
Et au milieu de ce hameau une maison de rêve. Il en a fallu à ses occupants de la volonté pour arriver à l’adapter aux besoins d’une vie permanente, il en a fallu à ses occupants du temps pour arriver à l’adopter. Et ils ne furent pas seuls, je ne sais combien de leur amis les aidèrent dans cette tâche difficile, combien d’amis de leurs amis vinrent à la rescousse.

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Le résultat fut à la hauteur des efforts donnés : une maison de rêve , à l’ancienne équipée du confort moderne mais avec le respect total de la nature. Les propriétaires y étaient pour plus que beaucoup car pour moi, même si les choses ont changé du fait du temps qui passe, ce couple était simplement exceptionnel et j’ai eu l’honneur de travailler dès le début avec eux aussi bien dans leur restauration que dans leurs activités. C’est ainsi que nous avons organisé et tenu à nous trois un arbre de Noel dans la grande salle du château avec je ne sais plus quelle hauteur de neige et tous les enfants du coin.

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C’est ainsi que…

La maison, du fait de leur charisme, était toujours pleine de monde, et, à plus forte raison lorsque le beau temps revenait. Les soirées étaient bien occupées car il y avait facilement présents 5 ou 6 guitaristes ou d’autres musiciens, sous l’égide du Maitre de maison lui-même, entre autres, luthier avec sa collection de guitares (dont une à 12 cordes), de violes de gambes et autres dulcimers et psaltérions. Et connaissant des répertoires entiers tels ceux des Beatles, des musiciens folks, guitaristes américains et chanteurs français des années 70/80. Ces concerts se passaient soit dans la salle de séjour à l’immense cheminée rustique, soit dehors à côté du lavoir (nous avions même créé une association de sauvegarde du hameau qui avait reçu un immense succès grâce à nos journées du four à pain et qui a maintenu ainsi l’auberge rurale devenue un établissement réputé).

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Vous imaginez donc les soirées et les nuits ! Comme souvent les amis de la maison étaient trop nombreux on campait aussi bien dans la maison que dans un pré.
Et le matin qui est-ce qui était levé le premier pour faire chauffer le premier café ? C’était notre hôte que l’on trouvait assis au coin de la cheminée sur son banc en train de se rouler une cigarette. Toujours le même rituel en mauvaise période autour de la grande table et en beau temps dehors sur la terrasse avec là aussi une table immense. On voyait arriver tout le monde pendant toute la matinée, en fonction de leur durée de sommeil, certains pour mieux se réveiller allaient faire trempette dans l’eau de source du lavoir…
On avait tous apporté quelque chose, du pain, des croissants, des biscottes, des gâteaux qui complétaient les merveilleuses faites par notre hôtesse et la pâte de coing fabriquée par son fils. La cafetière et la théière (choix de thés en vrac ) fonctionnaient ainsi toute la matinée. Il arrivait un moment où le maximum était levé, plus ou moins endormi, et la table se retrouvait pleine, certains même s’asseyant sur les escaliers. Et cela durait au soleil jusqu’à plus de midi…Vous pouvez imaginer la convivialité qui régnait, permettant aux nouveaux de mieux connaitre les autres. Et les touristes montant au château étaient étonnés, certains croyant même qu’il s’agissait d’un lieu public !
Je m’arrête ici car ma description permet d’imaginer ces moments heureux de partage. 

merci Josy et Quinquin

josy quinquin

 en 2009 j'en ai tiré une histoire dont beaucoup d'éléments sont véridiques

Ceci est un hommage à un très cher Ami, parti trop tôt, avec surprise et discrétionLe sorcier de Brédevent
 
De tous temps, il avait déjà beaucoup intrigué ceux qui le rencontraient ; quand il était arrivé dans le village, après la Grande Explosion, avec sa famille et un chargement hétéroclite , les aubergistes s'étaient posés des questions à son sujet. "Puisque jte dis quc'est des zippies" grommelait Marthe en s'affairant à la cuisson des ramequins et du coq au vin sur son antique fourneau en fonte". "Mais non, répondait son frère Maurice installé devant la porte pour surveiller le passage devant le four à pain, "c'est des zartistes". Il est vrai qu'à l'époque il portait des cheveux longs encadrant une grande barbe noire et sa femme passait dans le village en chantant, habillée de tissus indiens et les cheveux garnis de fleurs sauvages.
 
Ils s'installèrent dans la maison en ruines d'un gars parti faire fortune à la ville et qui avait disparu dans la grande explosion, et pendant que les deux enfants couraient dans les bois alentours avec les autres gamins du village, élevant des grenouilles dans le lavoir, nourrissant les chouettes du chateau, tirant sur les vaches du voisin avec l'arbalète de Guillaume Tell, lui et sa femme travaillaient inlassablement à restaurer la maison. Les fins de semaines, ils recevaient de curieux visiteurs dont certains, très forts, épataient les villageois, l'un d'entre eux, installé dans une autre maison, était capable de porter une poutre sous son bras à lui tout seul. D'autres se promenaient dans les rues un drap sur la tête en poussant des hullulements de fantômes : les villageois se barricadaient alors dans leurs maisons.
 
Le soir venu, d'étranges vapeurs d'encens et de cardamone s'échappaient de la maison toujours en travaux et l'on entendait des musiques aussi étranges de musiciens aux noms bizarres Byrd, Beck, Beethoven, Oldfield, Clapton, Zappa...Petit à petit, on en apprit plus sur eux, leur voyage dans la grande ville un soir de 31 décembre habillés en bédouins, une expérience réussie de toit-volant, leurs chasses à l'arbalète pour survivre, certains disaient même les avoir surpris en train d'empiler des pierres pour construire une pyramide dans un pré pendant un orage. Aussi, on lui donna le surnom de sorcier Quinquin de Brédevent et sa femme fut appelée la fée Josy ; oh cela n'avait rien de bien méchant car ils étaient plutôt sympathiques et furent vite adoptés par le village. Cependant, on les soupçonna d'être pour quelque chose dans la légende de la Dame blanche du chateau où, une nuit d'été avec leurs étranges amis ils avaient allumé un feu sur l'esplanade et que l'on y vit de drôles de fantômes carburant au Brouilly.
 
Pour en venir au sujet de ce récit, un jour le sorcier gentil apparut soucieux aux Brédeventois, devenant silencieux, montant souvent au chateau dans la journée et même la nuit, prenant des mines de conspirateur, ne s'arrêtant même plus à la terrasse de l'auberge pour fumer ses cigarettes roulées au miel de carottes. Cela dura une semaine, puis un samedi matin à midi on le vit arriver de la nouvelle ville d'Ambarre-les-Bains avec une pleine remorque de matériel : des planches, des cartons remplis, des caisses, des montants métaliques. Le Riri, le Vévé et le Gégé qui buvaient leur bière multi-quotidienne à l'auberge, eurent beau le questionner sur cet appareillage, rien n'y fit : il mit un doigt sur la bouche en disant "chut" d'un air mystérieux.
 
Le lendemain, on le vit monter tout son matériel au chateau , et pendant 3 jours et 2 nuits, pendant que son fils faisait le guêt sur le chemin, empêchant quiconque de monter avec son arbalète, au grand dam de la gardienne qui se désespérait du manque de visiteurs (et qu'il consolera plus tard en l'épousant), on entendit du village des coups de marteau, des bruits de scie : parfois même on voyait monter de minces filets de fumée blanche. On questionna sa femme et sa fille, mais elles aussi n'étaient pas au courant de se qui se tramait là-haut.
 
A la fin de l'après-midi du troisième jour, il redescendit au village, toujours avec son air mystérieux, acceptant seulement de donner rendez-vous à tous le soir vers 21 heures, quand la lune se léverait. A l'heure-dite, tout le village s'était rassemblé sur la terrasse de l'auberge, en face du four à pain ; on le vit monter au chateau avec son fils, tous deux habillés avec des combinaisons d'apiculteur, puis, plus rien ne se passa. Les villageois commencaient à s'impatienter, d'autant plus que certains passionnés de télévision ne voulaient pas rater Intervilles et ses vachettes, quand, soudain, une énorme explosion retentit, on vit une importante fumée s'élever autour du donjon du chateau, des flammes même semblaient sortir de la base de la tour. Et alors, spectacle incroyable, on vit la tour s'élever lentement dans le ciel, prendre de la hauteur, sembler un instant s'immobiliser au dessus du chateau, puis disparaitre à jamais dans l'éternité, parmi les étoiles...
 
addendum : bien entendu, le sorcier eut quelques problèmes avec la maréchaussée, la Municipalité ayant porté plainte pour vol de tour, mais cela s'arrangea vite à la terrasse de l'auberge.
 
Si un jour vous passez par Brédevent, sachez que le chateau est incomplet car il lui manque la tour principale qui se promène on ne sait où, quelque part dans la Voie lactée...  
Gérard-Antoine Demon
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Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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