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Sur les Chemins de la Tradition
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Qui suis- je ?

Je fus femme de ménage dans les pyramides, devenu rat de bibliothèques...passionné de recherches dans la Connaissance, de rencontres (certaines épicuriennes et mystiques) , partages, échanges. L'âge venant je me suis mis quelque peu en isolation avec pour devise principale des orteils aux oreilles...et dans un passé récent devenu un être rayonnant...Tous ces mots ont souvent des valeurs cachées...comprenne qui pourra...Cherchant devenu Passeur...

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28 juin 2020

A l'occasion de la Saint Irénée réédition du 28 juin 2020

 

Dans une conversation on m'a questionné sur l'Eglise de Lyon, aussi je réédite cet article...

Au départ, tout a commencé par la demande d'un ami :

Bonjour Gérard qu'est ce que tu connais de cela  ?

l'Eglise Johannique de Lyon fondée par Pothin et Irénée en 160  ap JC  deux disciples de Polycarpe , disciple direct de saint Jean. Là se serait transmis une tradition orale  pure et avec elle  une liturgie particulière basée sur une symbolique musicale avec rites ésotériques et un Pontificat secret non divulgué le clergé figurant certaines dispositions du texte de l'Apocalypse. Les six prêtres entourant le Pontife Lyonnais autour de l'autel formaient  avec lui un septénaire sacré.

Le connaissant, je ne doutai pas qu'il soit en possession d'un livre ou d'un document expliquant cela et je mis le message en archives comptant bien revenir dessus.

 Lors d'une cure de poulet à la crème à Louhans, je suis allé faire mon marché de livres d'occasion dans la bouquinerie l'Athanor (tout un programme...) sise dans le centre-ville sous les arcades, 95 grande rue, athanorlouhans@gmail.com

Cette bouquinerie a quelque chose de particulier à savoir ses 200 000 ouvrages tous classés, outre son magasin du village des livres de Cuisery ! Un véritable paradis pour les amateurs de lectures de tous sujets et de tous âges.

Parmi ma collecte, j'ai ramené un ouvrage de J.-H. Probst-Biraben (auteur Atlantis) ; ce livre est le tome XI de la collection Les Maitres de l'Occultisme parus aux Editions des Cahiers astrologiques. Les autres tomes de cette collection sont des éditions d'écrits, à titre d'exemple, de Claude de Saint-Martin, Eliphas Levi, Marc Haven, J.-M.Ragon, pour les plus connus...(je reviendrai sur cet ouvrage lors d'un prochain article consacré à l'Ordre du Temple)

Mais cet ouvrage, dira-t-on ? Je fais durer le suspens : Les mystères des Templiers. Bien que relativement récent (1947) il présente des détails et des explications que j'ignorais totalement. Mais mon propos est très spécifique puisqu'il concerne l'Eglise de Lyon que j'ai rencontré à plusieurs reprises dans ma quête envers Nizier-Anthèlme Philippe, le mage Philippe de Lyon, son entourage, sa famille et son environnement.

L'auteur rappelle que les Templiers ont eu pour Saint Jean un culte particulier car au début était le Verbe... Il précise qu'à la longue eut lieu une sorte de rapprochement entre les deux Jean : le Baptiste et l'Evangéliste.

...nous avons rappelé dans notre essai du Mercure de France qu'à la cathédrale Saint Jean de Lyon, on était attaché à une liturgie particulière parfaitement autorisée par Rome et qui serait de tradition remontant au disciple par Polycarpe, Pothin et Irénée. Saint Irénée dit Basilide  a écrit dans son traité contre les hérétiques quelque chose de fort suggestif : " Quoique l'Ecriture soit la règle immuable de la Foi, néanmoins elle ne renferme pas tout. Comme elle est obscure en plusieurs endroit, il est nécessaire de recourir à la Tradition, c'est-à-dire à la doctrine que Jésus-Christ et ses apôtres nous ont transmise de vive voix (Basilide numéro spécial du Voile d'Isis...!)

L'existence d'une doctrine orale ne veut pas dite suppression de la doctrine écrite, mais tout au plus complémentaire de la seconde. Le commentaire que fait Paul Vulliaud du cérémonial de Lyon indique bien qu'il n'y a même pas de divergence véritable...certains mots se prononçaient d'une façon particulière et déterminaient comme une péripétie dans les mouvements du choeur...dans cette église fondée par les disciples de saint Jean, tous les rites auraient été réglés selon des intentions mystiques, il y aurait le pas d'église, le pas de choeur, le pas de cérémonie...les célébrants du mystère divin s'asseyaient en synchronisme, avec tout l'Orient,  puisque le Pontife portait la lame d'or, à l'exemple de St jean , rapporte la tradition. Les 6 prêtres en chasuble qui assistaient le pontife à l'autel, formant avec lui le septénaire mystique, s'appelaient les 6 muses...on avait combiné les évolutions, les paroles et le chant de manière à prévenir toute hésitation, tout hiatus et à faire de l'office divin un drame édifiant , des plus propres à représenter à l'oeil cette harmonie parfaite qui règne dans l'âme soumise à l'influence divine...

Puis l'auteur développe ses propos quant aux Templiers qui paraissaient professer également une doctrine johannique...

J'ai reçu un jour d'un correspondant un courrier présentant le passage suivant :

l'Eglise Johannique de Lyon fondée par Pothin et Irénée en 160 ap JC deux disciples de Polycarpe , disciple directe de saint Jean. Là se serait transmis une tradition orale pure et avec elle une liturgie particulière basée sur une symbolique musicale avec rites ésotériques et un Pontificat secret non divulgué le clergé figurant certaines dispositions du texte de l'Apocalypse. Les six prêtres entourant le Pontife Lyonnais autour de l'autel formaient avec lui un septénaire sacré
Et donc l'extrait du livre cité plus haut confirme totalement cela !
Il est aussi à remarquer qu'après 1939 un pope russe, le père Kovalewsky se référant à Irénée fondera au 16 ...de la rue du Boeuf...une Eglise catholique orthodoxe avec des offices chantés en français ; Eglise bien différente de celle de l'Eglise catholique libérale installée rue Longue.
Rappelons-nous également de l'Eglise gnostique et Jean Bricaud ; je possède un long document à ce sujet qui occuperait ici trop de place.On peut cependant consulter la fiche Bricaud sur Wikipédia, qui ressemble étrangement à un texte de Serge Caillet, mais publié à l'insu de son plein gré...
Enfin , pour rester, ou revenir dans la lignée Philippe/Papus on peut réfléchir sur cet extrait fort intéressant :

évêques gnostiques

En ce qui concerne l'Eglise de Lyon il peut être utile d'ajouter à la réflexion les écrits suivants : d'abord Jean-Louis Bernard souvent cité ici-même pour ce qui concerne Philippe de Lyon, sa vie, ses actes et ses paroles (Histoire secrète de Lyon/Albin Michel) :

La partie sensée de l'Eglise lyonnaise voue un culte à un vieillard nonagénaire, l'évêque de Smyrne Polycarpe (mort là-bas en 156) dont on lit et recopie la célèbre épitre. Ce Sage aurait connu en sa jeunesse l'apôtre Jean....De Smyrne, ce Polycarpe déléguera d'ailleurs Pothin et Irénée qui vont être le premier et le second évêques élus de l'Eglise de Lyon. Irénée romanisera la pensée néo-platonicienne et johannite d'Asie mineure...Le prestigieux Irénée, auteur d'un Discours sur la Foi, mourut à son tour. Avec lui disparut la première Eglise de Lyon, dite Eglise grecque à cause de l'origine gréco-asiatique de ses membres. L'Eglise romaine de Pierre allait succéder, après son officialisation à Rome, à cette Eglise de Jean très gnostique, mystérieuse...

Jecques d'Arès (Atlantis) aborde aussi le sujet dans le tome 3 les avatars du Christianisme de son Encyclopédie de l'Esotérisme :

Irénée, dont le nom grec veut dire paix, naît à Smyrne vers 115. Il rencontre l'évêque Polycarpe, disciple direct de Saint Jean, dont il hérite ainsi de la tradition. En 177 il devient prêtre de l'Eglise de Lyon, ancien haut-lieu de dévotion au dieu celte Lug, le logos-lumière (Lugdunum) (note : représenté en majesté sur le tympan de Vézelay).

Saint Irénée est surtout connu pour avoir combattu toutes les doctrines hétérodoxes...en fait il est surtout le doctrinaire de l'institution écclésiale... Pour lui l'enseignement des Apôtres ne peut être laissé à l'initiative de docteurs privés, même s'ils prétendent se rattacher eux-mêmes aux Apôtres ; seule la transmission par l'autorité écclesiale est valable.On ne peut donc dire qu'Irénée ait condamné, quant au fond, la totalité des opinions hétérodoxes contre lesquelles il s'élève. Son point de vue est essentiellement de pure forme... et son témoignage parait d'autant plus impartial que dans son Adversus haereses III, chapitre III, il déclare qu'il y a dans le Christianisme des mystères trop élevés pour être révélés au peuple, et que l'on enseigne qu'aux Parfaits (!!!)

Quant aux Eglises gnostiques de Lyon évoquées au sujet de Jean Bricaud et de Papus, de nombreux ouvrages traitent le sujet et il sera bon d'y revenir par la suite.

010

le luminaire de l'Abbaye d'Ainay

 

si_ge__piscopal

le siège du Primat des Gaules dans la Cathédrale Saint Jean

 Enfin, consultant un ancien missel de la fin du XIX ième siècle,de ma bibliothèque, contenant le Propre de Lyon, je découvre les précisions suivantes :

 il y est dit que le rite lyonnais précédent celui instauré par Charlemagne était rattaché à la vieille liturgie gallicane que la messe pontificale lyonnaise était concélébrée par : 7 acolytes, 7 sous diacres, 7 diacres, 6 prêtres, l'évêque et dépend directement des ordos romains carolingiens.

J'ai présenté les travaux de Pierre-Alexandre Nicolas sur les énergies de la Cathédrale Saint Jean (http://verlatradition.canalblog.com/archives/2015/12/07/33036823.html )article qu'il est indispensable de relire pour la bonne compréhension des rites.

Il aborde le sujet dans un chapitre justement intitulé le Rite de Saint Jean, qui vient en tous points corroborer mes propos actuels. La messe de Saint Jean est censée reproduire celle que les Anges font dans le ciel. P-A.Nicolas attire l'attention sur 4 points :

- l'importance du bedeau (= suisse, bâtonnier, porte-masse) qui frappe le sol de son bâton avant la Messe et pendant l'Offertoire

-la purification et la bénédiction par l'eau bénite

-célébration par le chant et la trompette

-la transsubstantation en trois actes : les offrandes par le peuple : pain vin, farine/l'encensement/le partage

La préparation du pain et du vin se faisaient dans une chapelle à droite du Choeur

Il évoque les 28 participants que j'ai déjà énumérés qui célébraient en concélébration autour de l'autel avec l'Evêque en son centre. Cet Evêque (archevêque primat des Gaules) prononçait plusieurs fois pendant la célébration le mot grec Aghios signifiant Saint.

J'insiste encore sur la nécessité de lire ce petit ouvrage au contenu immense...

Et donc nous découvrons que Lyon bénéficiait d'un rituel tout-à-fait particulier, que je me garderai de qualifier de gnostique pour éviter toute polémique, mais cependant emprunt d'une tradition bien différente des rituels classiques habituels. Et les Spiritualistes (terme non péjoratif mais respectueux) de la fin du XIX / début du XX ième siècles, par leurs connaissances ne s'y sont pas trompés.

J'ajoute une petite information concernant l'orientation des églises et qui mériterait une plus ample réflexion : en grec les quatre points cardinaux sont

Anatolé pour l'orient (est) / Dysmé pour l'occident (ouest) /Arctos pour le septentrion (nord)/Mesembria pour le midi (sud)

et quand on considère les deux axes des initiales, cela donne AD-AM...il y a là de quoi réfléchir (source : Jean Hani dans les Symbolisme du Temple Chrétien)


 

les commentaires d'édition précédente fort instructifs sont maintenus

24 juin 2020

Dans une rue du village médiéval fortifié de Oingt-en-Beaujolais (dép.du Rhône)

les cons d'oingtClassé dans les plus beaux villages de France, j'y ai passé toutes mes vacances d'enfance : on montait dans la tour avec des échelles !

Deux festivals annuels qui attirent des milliers de visiteurs : le festival d'orgues de barbarie et celui des crèches de France

Promenez-vous :

 

souvenirs d'Oingt :

 J'ai beaucoup connu Oingt dans une autre tranche de vie : les années 1955/1960 où je séjournai chez une grande tante et son mari (dont les caves donnaient sur une partie des souterrains en dessous du donjon), qui furent dans les premiers Lyonnais à s'installer à Oingt. J'y passai mes fins de semaine (à l'époque on ne causait pas l'anglais des week-ends) et toutes mes vacances et fit à l'époque partie des gamins du village.A l'époque les rues n'avaient pas de nom, si ce n'est je crois la rue centrale ou la montée de l'Eglise (mais à vérifier). On parlait du Bourg, du Bourg du bas, de la porte, de la tour, de la place, cela suffisait au facteur de ce village quelque peu dépeuplé aux nombreuses maisons ruinées.

Je me souviens des deux fermes du Bourg du Bas, avec le rituel de la marmite à lait tous les soirs après la traite des vaches (avec la mousse encore tiède...) ; je me souviens du maréchal-ferrant, véritable spectacle de rue, qui en plus du ferrage des chevaux bricolait des moteurs en drôles de petits tracteurs que tous les paysans possédaient. Et à côté de sa maison la pente au dessous de l'église, véritable gisement de fossiles (d'ailleurs toutes les maisons possédaient des ammonites plus ou moins grosses).

Je me souviens de l'église avec son immense montée d'escalier, où, à mi-chemin, se trouvait le passage quasi-secret pour atteindre, derrière l'église, l'esplanade de la Madone. Et, catéchisme oblige, on me plaça avec les enfants du village ; c'est là que je fis la découverte du claquoir manié de main de maîtresse par une vieille paroissienne toute en noir... Avec, nous les gamins, on recevait les commandements : debout, assis, à genoux, etc, tout le long de la messe.Et, surtout dans le bourg du bas en dessous de l'église, beaucoup de maisons n'étaient pas accolées, ce qui explique l'existence de tout un réseau de petits chemins pentus et empierrés (également des escaliers) qui se croisent et s'entrecroisent au milieu des maisons, essentiellement dans le bourg du bas. On peut ainsi monter de la route du Bois d'Oingt à l'église ou vers la tour sans faire le tour du village par la porte fortifiée.


Je me souviens de la tour où il fallait monter avec des échelles, après avoir demandé la clé à Mme Gaillat, institutrice et mairesse.
On nous expliquait la légende de la dame blanche du chateau de Prony relié à Oingt par des souterrains qui apparaissaient écroulés parfois dans les champs. Et des kermesses, avec les deux cafés : le café-épicerie Minot (un endroit merveilleux pleins de trésors pour moi)  et le café-jeux de boules-cabine téléphonique-régie des contributions Vermorel. Dans la rue centrale à droite après la porte une grange aménagée en salle des fêtes-cinéma. En montant la rue la boucherie-charcuterie avec son mur de frigos aux portes de bois, la sciure couvrant le sol et le rideaux à lanières anti-mouches. Le dépôt de pain alimenté par la boulangerie du Bois d'Oingt : on y faisait la queue en attendant l'ouverture.

Et le mardi matin, tout le village avait rendez-vous devant le café-épicerie Minot pour prendre le car desservant gratuitement le marché du Bois d'Oingt. Le même car remontait aux alentours de midi avec une ambiance extraordinaire : des paquets, des pleins paniers d'achats, des cages de canards, poules ou lapins.


22 juin 2020

Pour suivre la mode ...

lionmoi

18 juin 2020

Karlfried Graf Dürckheim

 

Je me fais un plaisir de rééditer cet article tellement la pensée du philosophe de la Forêt noir est importante ! Et l'étude que nous en propose Jacques Castermane en édition de poche est essentielle...(on pourrait même parler de quintessence...)

graf

Je vais essayer de réparer un manque, un oubli,  sur ce blog : vous présenter (un peu) Karlfried Graf Dürckheim, surnommé le philosophe de la Forêt noire... Ce n'est pas facile car son oeuvre de Spiritualité et de Sagesse est immense ! Graf en allemand c'est Comte : ses aïeux furent chambellans des Rois de Bavière depuis le XVIII ième siècle !

Je commencerai par une citation présentée par Jacques Castermane dans son livre Le Centre de l'Être paru chez Albin Michel (Spiritualités vivantes) :

Être en accord avec l'Être ne signifie pas être dans un état de perfection. Vouloir atteindre la perfection est une erreur que ne doit pas commettre celui qui est en chemin. Notre vérité est souvent assez misérable, en rapport avec notre idéal.

Être relié à la transcendance ne signifie pas que nous réalisions de manière parfaite "ce que doit être un Homme", mais avoir la force de nous voir dans notre vérité du moment.

La transcendance ne se manifeste pas quand nous dépassons le niveau humain mais précisément là où nous reconnaissons ce milieu humain, lorsque nous reconnaissons notre faiblesse.

 Extrait d'un entretien avec Jacques Castermane qui fut l'élève le plus proche du Maître :

N. C. : Graf Dürckheim est reconnu comme étant un maître spirituel de notre temps. il était lui-méme très religieux ?

J. C. : Il faut savoir, lorsqu'on évoque la dimension religieuse de Graf Dürckheim, que sa première préoccupation est l'homme et pas telle ou telle religion. Il est lui-même très clair sur ce sujet : "m'intéresse l'homme dans sa profondeur, dans son Être essentiel". Pour Graf Dürckheim, l'homme est prédisposé à l'expérience de l'Être non pas parce qu'il est chrétien ou bouddhiste mais parce qu'il est un homme ! Il n'a jamais fait l'amalgame entre religiosité et confession religieuse. Lorsque nous avons travaillé ensemble à l'ébauche de mon livre Les leçons de Dürckheim , c'est lui qui m'a proposé d'y insérer son article intitulé "L'expérience religieuse au-delà des religions". Peu lui importait votre appartenance à tel ordre conceptuel ou philosophique, que vous soyez croyant ou incroyant. "N'oubliez jamais que dans notre travail ne doit nous préoccuper que ce que l'homme devient, et pas ce qu'il est. "Lorsque vous me demandez si lui-même était un homme religieux il est clair que je dois répondre oui ! Marie-Madeleine Davy , déjà citée, me disait un jour en désignant Graf Dürckheim qui était avec d'autres personnes "vous avez vu ses yeux ? Des yeux lavés par la grande expérience" ! C'est en ce sens que je réponds par l'affirmative. Il était nourri par ces expériences religieuses qui n'appartiennent à aucune religion particulière. Expériences qui sont au centre de son enseignement. Je l'ai vu accompagner sur ce qu'il appelait lui-même "le chemin vers l'essentiel" des hommes et des femmes de confessions différentes aussi bien que d'autres qui confessaient un athéisme réfléchi. Au fond il s'intéressait à ce qui en chaque personne est au-delà de ces différences tout en acceptant chacun dans sa différence. Il est dommage que certains, bien inconsciemment sans doute, enferment Graf Dürckheim dans leur différence. Respecter sa mémoire exige sur ce plan d'être très conscient.

 

N. C. : Cet homme religieux est un thérapeute de l'âme ?

J. C.Un thérapeute de l'homme, de l'homme entier. Graf Dürckheim reconnaît les maladies physiques, psychiques, psychosomatiques et, en regard de celle-ci, les thérapies pragmatiques qui peuvent aider l'homme a retrouver la santé, c'est- à-dire l'état d'équilibre relatif qui précède la maladie. Mais il envisage ce qu'il appelle lui-même la thérapie initiatique sur un tout autre plan. L'homme en bonne santé, sur les plans qui viennent d'être évoqués, peut être malade de ne pas être celui qu'il est au fond. Dans un langage bouddhiste, on dirait sans doute que l'homme est malade de la distance qu'il a prise avec sa vraie nature. Graf Dürckheim parle de la distance qui nous sépare de notre Être essentiel. Les symptômes de cette maladie sont le désordre intérieur, le manque de calme intérieur, le sentiment d'insécurité qui conduit à une angoisse existentielle et aussi, il insistait beaucoup sur ce point, un manque de joie de vivre. Lorsque je dis que ce qui m'a touché lors de notre rencontre est sa façon d'être là, c'est bien de ces qualités dont il s'agit. J'avais là, devant moi, un homme de plus de soixante-dix ans duquel émanait une intense joie de vivre. De sa façon d'être là émanait la confiance, un état de confiance. Et il était calme, en ordre. Enfin il avait du temps, cette denrée si rare aujourd'hui. Non pas qu'il était inactif, au contraire. Il était à la fois un homme du monde, un écrivain, un orateur. Chaque jour il recevait huit personnes. A ces huit heures s'ajoutait l'assise en silence quotidienne. Et c'était ainsi toute l'année ! Lorsque j'évoquais son être là et son faire existentiel il revenait toujours à la dimension de l'essentiel. "L'essentiel est présent au fond de nous-même. C'est la lumière qui traverse le jade. Dès que l'homme est plus transparent à l'Être présent dans son Être essentiel, un premier critère est l'ouverture à une force qui ne le lâche plus. Cette force est à l'origine d'un ordre intérieur qui s'impose de lui-même. Et cette force a son origine et son aboutissement dans l'unité universelle. Vous vous sentez alors bien en vous- même, sans vous enfermer, et ouvert au monde, sans vous y perdre." Lorsque je lui dis qu'il avait bien de la chance, que plus rien ne le touchait, que plus rien ne pouvait lui faire perdre l'équilibre, l'énerver, il sourit et dit : "J'aimerais assez qu'il en soit ainsi ! Mais croyez bien que chaque jour encore il y a quelque chose qui me dérange. Le travail sur le chemin n'élimine pas l'insupportable mais il vous permet de le supporter."

 Cet extrait est présenté par un autre blog de Canalblog, pour lire l'entretien dans son entier, cliquez sur le lien : (je vous le conseille très fortement)

http://laplusquevive.canalblog.com/archives/2011/12/29/26019405.html

Jacques Castermane a fondé depuis juillet 1981 le centre Dürckheim à Mirmande dans la Drôme (un pays magnifique de cette Drôme provencale, album photos :http://www.verlatradition.fr/archives/2017/02/22/34967881.html ) un centre très fréquenté depuis donc 30 ans ! Je vous joins également le lien de ce centre :

http://www.centre-durckheim.com/

Comme je le disais au début de cet article l'oeuvre de Karlfried Graf Dürckheim est immense et il faut lire beaucoup pour la découvrir...

AJOUT DU 29/8/2019

Depuis la première parution de cet article j'avais l'intention de reprendre en complément un passage du livre le Centre de l'Etre : et bien depuis un mois je tourne en rond ! Parce qu'il m'est impossible d'en sélectionner un passage unique tellement TOUT y est important ! Tout y est essentiel dans l'essai de compréhension du mécanisme de l'Homme dans son universalité, dans sa globalité (quoique je n'aime peu ce mot devenu...trop à la mode)...

Il n'y a qu'une solution : que le visiteur intéressé lise le livre le Centre de l'Etre ! On peut le trouver vendu neuf ou d'occasion, à défaut j'ai conseillé à un ami de questionner la "source", c'est-à-dire le Centre Dürckheim dont le lien est donné ci-dessus.

 

Prendre le temps


de face 1

Prise de chez moi la maison d'un voisin, un certain Nizier-Anthèlme Philippe appelé Maître Philippe de Lyon...auquel je dis bonjour tous les matins en ouvrant mes volets...
 
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