La superstition mène-t-elle au fanatisme ?
Cette réflexion m'est inspirée par une conversation privée menée dans les années 2000 à la Baule et que me fut alors rapportée directement.
En effet on peut remarquer que, de nos jours, bien des faits, bien des mots, générés par la superstition amènent à des méfaits, amènent à des maux. Parfois les conséquences peuvent en être terribles.
Mais qu'est-ce que la superstition ? Je me reporterai encore à mon encyclopédie préférée Wikipédia, dont il faut user raisonnablement et avec discernement, et dont je citerai quelques extraits :
La superstition est la croyance irraisonnée fondée sur la crainte ou l’ignorance qui prête un caractère surnaturel ou sacré à certains phénomènes, à certains actes, à certaines paroles...Selon le docteur en psychologie Stuart A. Vyse, les superstitions sont le résultat naturel de plusieurs processus psychologiques, notamment la sensibilité humaine au hasard, le penchant à développer des rituels pour faire face à des épreuves, des examens...D'un point de vue psychosocial et évolutif, les superstitions peuvent être vues comme un processus d'adaptation basé sur le contrôle de l'interaction entre le sujet et son environnement, superstitions pouvant être occasionnellement bénéfiques...
Mais tout cela et bien restrictif par rapport à la réalité qui recouvre le vaste champ de ce qui est humain. Cela peut varier d'une tradition à l'autre, d'un pays à l'autre, d'une région à l'autre, d'une philosophie à l'autre. Il faut remarquer que toujours la superstition est causée par des certitudes personnelles. Voir à ce sujet mon article http://www.verlatradition.fr/archives/2012/06/22/24552739.html ou poser le mot certitude dans le module de recherche en colonne de droite.
Et bien des gens pensent que leurs certitudes personnelles sont vérité ! Et de là peuvent aller jusqu'à le démontrer par fanatisme (heureusement pas toujours !). Là encore je fais appel à Wikipédia :
Plus simplement le fanatisme est un comportement extrême qui relève de la passion mais surtout dans lequel le détachement et la pondération n'ont plus de place (citation de...W.Churchill !)...Plutôt qu’un enthousiasme excessif, c’est-à-dire le débordement d’un comportement qui resterait par ailleurs normal (comme l’ivresse alcoolique par rapport à une consommation modérée), le fanatisme peut être considéré comme une déviation...Le caractère groupal du fanatisme quand il agrège un certain nombre de ses contemporains, n’est pas une garantie de vérité (références inexactes au corpus idéologique, contradictions entre le discours et les actes, etc.) encore moins de « normalité » (même si le groupe se fait fort d’édicter force normes et obligations)... Le discours du fanatique masque sous des allégations morales, religieuses ou politiques, la simple validation de son propre comportement. C’est celui-ci qu’il convient de juger à ses manifestations en fonction de valeurs reconnues, universelles telles que le droit d’opinion, d’expression, de culte, etc...
Comme pour la superstition ces extraits sont fort restrictifs car c'est un essai de définition qui condamne sans tenir compte de la dimension humaine et, par là-même sans l'excuser. J'ai d'ailleurs supprimé certains mots dans ces passages que je jugeais (certitudes personnelles ?) trop durs. Car, en toutes choses il est conseillé, voire nécessaire de toujours suivre la loi du juste milieu, sans condamner formellement, que j'ai évoquée plusieurs fois ici-même, notamment dans un article de février 2018 intitulé le Coeur et la Raison. http://www.verlatradition.fr/archives/2014/02/18/29241720.html
Cet article est forcément court, il a pour but d'amener à la réflexion personnelle et non d'imposer des vues stéréotypées, à chacun de penser en son âme et conscience, mais toujours en préservant le chemin du juste milieu.
Et tout cela me ramène à une rencontre fraternelle (non prévue) à laquelle je fus convié , par surprise, à Paris par une amie dans les années 1995 à 2000. Nous n'étions que quelques uns en ce mois de Juillet et celui qui nous avait invités nous déclara (j'entends encore sa voix) : vous ne savez pas pourquoi vous êtes là, il n'y a pas de hasard, un jour vous comprendrez...
La boucle de mon article est ainsi bouclée, il n'y a pas de hasard...